Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Archives des interviews du son du grisli

Creative Sources Expéditives

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wind trio

Wind Trio : Old School New School No School (Creative Sources, 2011)
C’est en refusant les clichés du genre que Joao Pedro Viegas (clarinettes basse & soprano), Paulo Chagas (flûtes, hautbois, clarinette sopranino) et Paulo Curado (flûte, saxophones alto & soprano) fidélisent quelques traits singuliers. En s’éloignant de l’unisson, en brûlant les politesses, en ne répondant pas aux appels insistants de l’un, en contractant leurs souffles, les voici dérivant en des désordres tumultueux. Parfois, se souvenant que l’étreinte possède quelque charme, nous les retrouvons jacassant sans discontinuer. Soit une manière de ne rien rejeter des possibles s’offrant à eux. (lb)

watt

Watt : Alter Egos (Creative Sources, 2012)
Dans la nervosité assumée qui est la leur, Watt (Ian Smith, Hannah Marshall, Stephen Flinn) ne jure que par le hors-piste. Esquivant les bosses, faisant l’apologie du grognement, se séparant plus que ne s’alliant, ils activent et réactivent leurs bibelots résonnants. Parfois, se surprennent à exhumer les vieilles recettes du jazz pour, rapidement, réorganiser – ou plutôt désorganiser – leur vive et raclée quincaillerie. Bref : n’en font qu’à leur tête. (lb)

nulli

Andreas Willers, Christian Marien, Meinrad Kneer : Nulli Secundus (Creative Sources, 2012)
L’improvisation d’Andreas Willers (guitares), Christian Marien (batterie) et Meinrad Kneer (contrebasse) est franche, directe, farouche. La matière se trouve d’emblée et, sans recherche ni hésitation, poursuit sa route avec obstination. La grande qualité du guitariste réside  dans les matières qu’il crée et entretient : sonorités insolites voire sidérantes à la guitare électrique ; espaces déliés à l’acoustique. Ici, le trio transforme un lent bruissement en une entêtante vibration; ailleurs, on ne jure que par le soubresaut et la ruade. En n’isolant jamais une source et en ne brisant jamais sa course, Willers, Marien et Kneer font de leur minimal royaume un continent aux foudroyantes vertus. (lb)

ikb

IKB Ensemble : Monochrome bleu sans titre (Creative Sources, 2012)
D'Ernesto Rodrigues, Guilherme Rodrigues, Miguel Mira, Rogero Silva, Bruno Parrinha, Eduardo Chagas, Nuno Torres, Pedro Sousa, Abdul Moimême, Carlos Santos, Ricardo Guerreiro, Nuno Morao, Monsieur Trinité et José Oliveira, on n’oubliera pas de sitôt la lente suspension. Ici, chacun frôle son propre effacement sans jamais s’y résoudre. L’instrument s’oublie mais pas la douceur qui s’y déploie. Le temps s’arrête, n’a plus aucune prise avec la réalité. Le songe se révèle, intense et irradiant. (lb)

malval

Christophe Berthet : Malval (Creative Sources, 2012)
Dans la solitude de la chapelle de Malval (Genève), Christophe Berthet part à la chasse aux sons. En trouve quelques-uns, les assemble. Multiphoniques ici, harmoniques ailleurs, techniques étendues toujours : le souffle s’ouvre à un horizon craquelé. Le chant-appel de Berthet n’est pas de carapace mais de réceptivité. Il s’ouvre en de larges étendues : stagnantes à l’alto, plus causantes au soprano. Parfois, invite le son à disparaître. Parfois, le met en suspension. Et jamais ne lui obstrue les passages secrets déposés malicieusement ici et là. (lb)

DarkBleak

Bleak House : Dark Poetry (Creative Sources, 2012)
Saluant Dickens, la maison « bleak » du trio norvégien de Dag-Filip Roaldsnes (piano), Kim-Erik Pedersen (saxophone alto) et Tore T. Sandbakken (batterie) promet une poésie « dark » au travers des quatorze pièces brèves de cet album enregistré début 2010... et se tient joliment, parfois un peu littéralement, à ce programme : mélodies suspendues, belle écoute aérée (Trio for Morton Feldman), combinaisons de timbres, mais aussi un penchant pour le méditatif... que le groupe sait heureusement circonscrire à temps – une vraie qualité quand les ambiances frisent trop le romantisme. (gt)

cs



Hayward, Park, Smith, Coxhill : Mathilde (Slam, 2010)

maslildeDeux « étranges » formations emmenées ici – soit un soir de 2008 au Café Oto de Londres – par le batteur Charles Hayward (This Heat) : trio dans lequel on trouvait le guitariste Han-Earl Park et le trompettiste et cornettiste Ian Smith ; association renforcée, le temps de deux dernières improvisations, par la présence du saxophoniste Lol Coxhill.

La mise en place inquiète (Hayward au mélodica) donnait quelques indices sur la teneur de l’entière improvisation : réfléchie, et dans laquelle les intervenants rivalisent de subtilités (Park érodant les reliefs de plaintes aux volumes variés, Smith au bugle saisissant). Passée la période de flottement ravissant – de vacance, presque, pour Hayward –, il faudra bien revenir aux turbulences afin de s’y montrer autrement convaincant. Alors, Coxhill peut apparaître : le soprano élabore des parallèles aux phrases du cuivre dublinois ; ourdit et trame, enfin tisse, sur le métier remonté crescendo par Hayward, une tapisserie de choix : celle d’une autre Mathilde, à la beauté tout roturière.

Charles Hayward, Han-Earl Park, Ian Smith, Lol Coxhill : Mathilde (Slam / Improjazz)
Enregistrement : 18 avril 2010. Edition : 2010.
CD : 01/ Kalimantan 02/ Similkameen 03/ Ishikari 04/ Jixi 05/ Matanuska 06/ Aachen 07/ Oaxaca
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


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