Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


Vers TwitterAu grisli clandestinVers Instagram

Archives des interviews du son du grisli

Hera, Hamid Drake : Seven Lines (Multikulti Project, 2013)

hera hamid drake seven lines

Il ne suffit pas de mélanger les essences pour faire sens. Témoin ce Seven Lines d’intérêt plus que moyen. Si l’on comprend et adhère à la quête du clarinettiste Wacław Zimpel, il faut bien reconnaître que l’échec rôde. Celui qui savait si bien s’acoquiner aux souffles forts de Ken Vandermark ne fait ici que répéter des schémas mélodramatiques, maintes fois rabâchés ailleurs.

Ainsi, telle mélopée japonaise ou telle chanson traditionnelle russe, n’a d’autre choix que le méditatif ou la transe. En figeant ainsi cette musique – tout en pensant le contraire – Hera ne doit son salut qu’à quelques surgissements bienvenus. Excluons d’emblée le duo percussif entre Paweł Szpura et Hamid Drake, très vite dressé en barricades sportives, pour retenir un saxophoniste (Paweł Postaremczak) inspiré et conquérant. C’est bien peu.

Hera : Seven Lines (Multikulti Project)
Enregistrement : 2012. Edition : 2013.  
CD : 01/ Sounds of Balochistan 02/ Roots of Kyoto 03/ Temples of Tibet 04/ Afterimages 05/ Recalling Russia
Luc Bouquet © Le son du grisli



Zimpel, Posteremczak, Wójciński, Szpura : Hera (Multikulti, 2010)

zimpelsli

Avec peut-être en tête une hypothétique Eurovision des souffles épais, la Pologne entraîne dans l’ombre un lot d’instrumentistes capables avec autant de zèle que la Chine met à entretenir son parc de beaux mais courts gymnastes de demain.

Sur Hera, c’est Waclaw Zimpel qui en démontre à la clarinette, clarinette basse, tarogato et fujara (ou longue flûte slovaque), mais aussi Paweł Posteremczak aux saxophones ténor et soprano. Soutenus par le contrebassiste Ksawery Wójciński et le batteur Paweł Szpura, le duo peint des paysages siciliens avec un pugnacité rare. Monreale pris pour décor d’une joute opposant clarinette basse et ténor avant réconciliation sur hard bop ; Cefalu dont les rues en pentes attirent toutes circonvolutions habiles ; Palermo aux mélodies nonchalantes et déstabilisées par les écarts du soprano et de la clarinette ; Segesta, enfin, plus décousue pour être improvisée, mais valant le détour tout autant.

En conclusion, une lecture de Sometimes I Feel Like A Motherless Child annonce le retour au bercail. L’air traditionnel que le quartette s’approprie racontant l’impossible ailleurs total, puisque l’ailleurs change selon l’instant et ce que l’on en fait.

Waclaw Zimpel, Pawel Posteremczak, Ksawery Wójciński, Pwael Szpura : Hera (Multikulti / Instant Jazz)
Edition : 2010.
CD : 01/ Monreale 02/ Cefalu 03/ Palermo 04/ Segesta 05/ Sometimes I Feel Like A Motherless Child
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Commentaires sur