Henry Vega : Stream Machines (ARTEk, 2013)
La confrontation entre les musiques baroques et électroniques est souvent intrigante, à l’instar des excellents Martes et The Versailles Sessions de Murcof. Compositeur américain basé à La Haye, Henry Vega est de la même trempe que son collègue mexicain, c’est dire le niveau, tout en dépliant en huit étapes un sens plus aigu, certains diront difficile, de l’expérimentation.
Tout en nuances, en raison de l’apport notable d’un clavecin et d’une viole de gambe sur la doublette Slow Slower, son Stream Machines virevolte sur des longueurs d’ondes entre Charlemagne Palestine et Stephan Mathieu, qu’on imaginerait rompus à l’exercice de la dynamique. Carrément prenant quand un quatuor à cordes prend le pouvoir et que les machines se fondent dans un arrière-plan croustillant, Scanner Quartet amplifie encore le geste, telle une confondante épopée à la frontière de Giacinto Scelsi, Philip Glass et, oui encore, Fernando Corona.
Henry Vega : Stream Machines (ARTEk)
Edition : 2013.
CD : 01/ Slow Slower, Pt. I 02/ Slow Slower, Pt. II 03/ Izumi 04/ Scanner Quartet, Pt. I 05/ Scanner Quartet, Pt. II 06/ Scanner Quartet, Pt. III 07/ Automata Angels 08/ Stream Machines and the Black Arts
Fabrice Vanoverberg © Le son du grisli
Henry Vega : Wormsongs (ARTEk, 2011)
Au premier abord, Wormsongs évoque un double intérêt – pour la musique électronique avant-gardiste pratiquée par les Philippe Petit et Lawrence English de ce monde, et pour les recherches vocales de Luciano Berio au temps de ses Sequenza. Au second (et troisième) niveau, l’interconnectivité entre le compositeur américain Henry Vega et la vocaliste israélienne Anat Spiegel peine toutefois à convaincre de sa pertinence.
Malgré des ingrédients accueillis ordinairement avec enthousiasme en ces lieux, j’ai rapidement eu l’impression lâche d’être laissé sur le bord du chemin. Telle une cohabitation subie, bien que revendiquée, pour cause de loyers trop chers, la sauce manque d’unité tant les ingrédients se superposent sans vouloir se mélanger. Hormis quand les très discrètes percussions de Bart de Vrees viennent garnir un titre (Light Code) d’un subtil pointillisme jazz qui n’est pas sans évoquer Kapital Band 1, le doute est totalement permis.
Henry Vega : Wormsounds (ARTEkSounds)
Edition : 2011
CD : 01/ Sermon on wings and tergal lobes 02/ Autotelic 03/ Solar Set 04/ Sermon on files and vile springs 05/ Light Code 06/ Set Song 07/ Sleep 08/ Machines of Moisture
Fabrice Vanoverberg © Le son du grisli