L’autopsie a révélé que la mort était due à l’autopsie : Le souffle de l’avorton (Komma Null / Chienne secrète, 2013)
Voilà un concept-album (s’il en est encore – je veux dire… de vrais) : avec l’aide du mystérieux mage Utu Garu IV, Aka_Bondage, Alan Courtis, Ogrob, Frank de Quengo Tonquedec en ont appelé à l’âme de Jean-Philippe Borbollono, compositeur du XVIIe siècle mort en couche (au singulier).
Si l’on y croyait pas vraiment, on y croirait presque ! C’est qu’el Borbolon (telle qu'a été baptisée l’âme en question) inspire drôlement L’autopsie a révélé que la mort était due à l’autopsie. Pré-natal autant que pré-bruitiste, pré-sériel, etc., Borbollono fait du groupe des marionnettes, le plonge dans l’ectoplasme et le dirige encore dégoulinant avec une maestria digne d’un Daniel Barnumboim : interludes, flutisme de feu, sonatine, requiem en Fa magique, études pour contrebasse ou ornithorynque... Nul doute, l’avorton vous soufflera !!!
L’autopsie a révélé que la mort était due à l’autopsie : Le souffle de l’avorton (KommaNull / Chienne secrète)
Edition : 2013.
LP : A1/ Interlude pour piano et interférences extoplasmiques A2/ Partita inadmissible pour piano, cordes et trombone A3/ Sonatine pour piano à sept mains, percussion occidentale et accidentale A4/ Flutisme de feu – B1/ Etude pour contrebasse, percussion et ornithorynque B2/ Suite romantique B3/ Requiem en Fa magique
Pierre Cécile © Le son du grisli
Sur une k7, KommaNull a organisé la rencontre d’Alan Courtis et d’Häk. En face A, le deuxième développe à la batterie synthétique un rythme mollasse mais néanmoins aguichant avant de s’essayer à une musique électronique sans grand (ni petit) enjeu. Sur l’autre face, Courtis colle des field recordings (courses de voiture ? couteau tranchant ? respirations coupées ?...), froisse des choses froissables, inverse des voix, pour un résultat autrement plus détonnant.
Häk / Anla Courtis : Split (KommaNull)
Edition : 2013.
K7 : A/ Häk : Musik für Molekularsynthesizer – B/ Alan Courtis : Untitled
Pierre Cécile © Le son du grisli
French Doctors : Au chevet des blessés (Ronda)
Il faut toujours retourner un disque vinyl. On ne sait jamais, quoi qu’ait pu contenir sa première face, ce qui nous attend sur la seconde. Prenons l’exemple d’Au chevet des blessés, un enregistrement né d’une résidence des French Doctors (Sébastien Ogrob Borgo, Olivier Manchion, Frank de Quengo, Nicolas Bondage Marmin, Edward Perraud) aux Instants Chavirés en 2004, soigneusement rangé dans sa poche(tte) de sang…
Ainsi ça partait plutôt mal : les Doctors ayant voté à l’unanimité des frappes chirurgicales (bien sûr) de prog rock à drone et neutron qui manque trop de cohésion pour être efficace. Une vindicte molle qui fait un peu de bruit mais ne casse pas grand-chose. Mais c’est comme si ça tombait bien quand même : car le temps (celui de la face B) est venu pour les French Doctors de… réparer. Une basse tourne et retourne et la sauce-mercurochrome prend enfin. La mollesse de tout à l’heure prend les couleurs d’une indolence élégante et narcotique. Pris dans un champ de tirs électriques, l’auditeur profite à la maison d’une séance d’acupuncture pas comme les autres. Une fois celle-ci terminée, il pourra applaudir au beau LP une face qui l’a soigné !
French Doctors : Au chevet des blessés (Ronda)
Edition : 2012.
LP : Au chevet des blessés
Pierre Cécile © Le son du grisli