Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Archives des interviews du son du grisli

Horns : Horns 1.2 (Confront, 2015)

horns horns 1

Si c’est bien Bertrand Denzler qui compose pour Horns, est-ce pour autant lui qui l’emmène ? A ses côtés, on trouve sur cette pièce d’une quarantaine de minutes Louis Laurain (trompette), Pierre-Antoine Badaroux (saxophone alto) et Fidel Fourneyron (trombone). Ce sont là d’autres vents que ceux de Propagations, et la composition révèle d’ailleurs un autre état d’esprit.

Aux visions parallèles, elle préfère en effet un minimalisme partagé, voire de rigueur : les musiciens y font preuve d’endurance comme d’un certain intérêt pour le relai : partis sur une note que l’un puis l’autre abandonne, ils y reviennent, individuellement, pour la rehausser voire la mettre en valeur. Bientôt, la somme des souffles vrille : d’abord inquiets de régularité – l’inquiétude était-elle feinte ? –, les musiciens aèrent leur tapisserie au gré d’arrêts soudains et de reprises, de « séquences » où la fraternité règne et de solos dès l’origine étouffés dans l’œuf. Si le parti pris a ses charmes, il a aussi ses limites ; mais, comme par enchantement, ses limites peuvent ajouter à ses charmes.



horns

Horns : Horns 1.2
Confront / Metamkine
Enregistrement : 18 mai 2014. Edition : 2015.
CD-R : 01/ Horns 1.2
Guillaume Belhomme © Le son du grisli



Philip Corner : Lifework: A Unity (Umlaut, 2014)

ensemble hodos plays philip corner lifework a unity

C’est dans un geste à la Fluxus que le label Umlaut édite la deuxième partie d’une intégrale Philip Corner par l’Ensemble Hodos (Lifework: A Unity) sans avoir édité la première. Corner est déjà trentenaire quand il écrit ces quatre pièces qui inaugurent ses travaux de partitions graphiques et ses happenings encadrés par des notes manuscrites.

L’indétermination est alors presque maladive chez lui, en tout cas... obsessionnelle. C’est pourquoi les percutantes « pulse polyphonies » de Crash Actions (Antonin Gerbal et Roméo Monteiro aux percussions) et les pointillés de In Intimacy - pulsation (Fidel Fourneyron au trombone et Joris Rühl à la clarinette), écrites toutes deux en 1963, ont un souffle commun mais une respiration différente. En regard, on visitera ‘Punkt (1961), un château imaginaire, pointilliste, crénelé sur toute sa circonférence, que Corner a peut être construit pour se défendre des assauts de la critique (dans le livret, il reporte des qualificatifs qu’elle lui réservât : « sculpteur sonore », « organisateur de chaos », « simple d’esprit », « jeune homme détraqué », etc.). Enfin, pour Compare with ‘’Exquisittely Sloppy’’ Om, c’est l’histoire de l’exploration d’une note et d’une seule qui commence. Nous sommes alors en 1975.

Le prochain volume de Lifework: A Unity reprendra peut-être à cette date, peut-être pas. Mais il est fort à parier qu’il s’intéressera aux œuvres de jeunesse de Philip Corner, puisque toutes les œuvres du compositeur sont des œuvres de jeunesse.

Philip Corner, Ensemble Hodos : Lifework: A Unity. 2. The World (Graphic Innovations & Indeterminacy) 1960-75 (Umlaut)
Enregistrement : 16-17 mai 2013. Edition : 2014.
CD : 01/ Crash Actions 02/ ‘Punkt 03/ Compare With ‘’Exuisitely Sloppy’’ Om 04/ An Intimacy - pulsation
Héctor Cabrero © Le son du grisli


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