Felix Kubin : Chromdioxidgedächtnis (Gagarin, 2014)
Année 2014. Ultime (pas sûr) célébration en date de la cassette ! Felix Kubin (avec Ninon Gloger & Steve Heather aux claviers, samples et effets) a mis dans une boîte un cd, une cassette et un livret qui explique que Chromdioxidgedächtnis est le fruit de l’exploration des cassettes audio (toutes chromes, vraiment ?) de sa collection et de l’enregistrement d’instruments sur cassette exclusivement.
Le résultat donne des programmations rythmiques barrées mais pas seulement. Sur le CD, l’expérimental de M. Kubin, qui fraye souvent avec l’électropopdufutur, a ici un parfum de musique concrète (il n’y a qu’à entendre les loops des ces cordes de piano ou cette voix enregistrée sur un répondeur téléphonique), de collage surréaliste, de krautpop, etc. L’hommage à un objet et à son époque dans un grand délire œcuménique qui réconcilie Jon Appleton (par exemple) et le kitsch publicitaire.
Pour la cassette, c’est une autre histoire. Combien de mini Yamaha (Bontempi ?) y ont été maltraités ? Dans le paysage bandaire, des grosse mélodies, une guitare électrique, un piano, et une interview d’un ancien ingénieur de Philips qui nous parle de l’usage domestique de la cassette (= prétexte, bien sûr, pour Kubin, à copier-coller, citer, déformer la voix humaine). Cohérent mais moins efficace, musicalement parlant…
Felix Kubin
Chromdioxidgedächtnis (extraits)
Felix Kubin : Chromdioxidgedächtnis (Gagarin / Metamkine)
Edition : 2014.
CD + Cassette : Chromdioxidgedächtnis
Pierre Cécile © Le son du grisli
Felix Kubin : Zemsta Plutona (Gagarin / ZickZack, 2013)
Pape de l’électro-pop dadaïste rétro-futuriste (ami lecteur fan des étiquettes, te voilà rhabillé pour l’hiver), Felix Kubin poursuit son rythme de funambuliste moqueur à son niveau, autant dire que ses synthés ont encore bien des choses à nous offrir.
Entouré de plusieurs vocalistes aux clins-d’œil complices, dont le Belge ex-Brochettes Nicolas Ekla (aussi aperçu chez Lem), qui nous sort un Atomium Vertigo d’une ironie mordante à la Anne-James Chaton, le producteur de Hambourg fait osciller le pendule entre instrumental ou quasi (telles ces quelques voix numériques sur Files Without Memory) et titres où les voix invitées expriment, toujours en français svp, plus qu’elles ne chantent – à l’exception du titre aux neuf boules déjà mentionné.
Le reste, s’il est connu des aficionados de Kubin, n’est pas moins intéressant, encore que deux ou trois titres font moins bonne figure. Ça et là, l’homme de la ville hanséatique prend le micro, in English (Lightning Strikes, irrésistible) ou auf Deutsch (Der Kaiser ist gestorben), où son sens de la dérision cynique prend tout son sens, il ose même – et c’est à mourir d’hilarité – un faux jazz version Looney Tunes 2.0, Et c’est peu dire qu’on se torche bien la nouille à la fréquentation de cette Revanche de Pluton.
Felix Kubin : Zemsta Plutona (Gagarin / ZickZack)
Edition : 2013.
CD / LP / DL : 01/ Lightning Strikes 02/ Atomium Vertigo 03/ Nachts Im Park 04/ Flies Without Memory 05/ Restez En Ligne 06/ Piscine Résonnez 07/ Der Kaiser Ist Gestorben 08/ Swinging 40s 09/ Speed 10/ The Rhythm Modulator Cont'd 11/ Zemsta Plutona
Fabrice Vanoverberg © Le son du grisli
Felix Kubin : TXRF (It's, 2012)
Homme de tous les dadaïsmes, qu'ils soient en solo expérimental – tendance funny robots – ou en collaboration électro-poppy (je songe plus particulièrement au génialement décalé Detached from All Objects avec Pia Burnette, en 2007), Felix Kubin enrobe la première description pour son nouvel opus TXRF (pour Total Reflection X-Ray Florescence). Méthode utilisée pour « analyser la surface des matériaux en les bombardant de rayons X extrêmement plats » (ne m'en demandez pas plus), le double vinyle explore sans la moindre once de monotonie la théorie sur des synthétiseurs et séquenceurs divers (MS20, SQ10...).
Au-delà de l'apparente sécheresse de la démarche, le producteur de Hambourg s'est une nouvelle fois fait grand plaisir à chipoter les touches et boutons dans tous les sens. Cosmique sans tomber dans la facilité étoilée de nombre de ses compatriotes, Kubin imprime toujours un second degré cher à mes oreilles, même si, par éclats malvenus, on sent la démarche se prendre les pieds dans le cablage (Total No. 1), la chaleur émise par les machines kubiniennes transperce les enceintes, tout le contraire en somme de Benge quand il se laisser aller dans la complaisance prise de tête de ses Twenty Systems en 2008. Car de vaines recherches qui donnent mal au bulbe, point de trace chez M. Kubin – et parfois on se marre jusqu'à l'os, façon Radioaktivität vs Conrad Schnitzler.
EN ECOUTE >>> Extraits
Felix Kubin : TXRF (It’s)
Edition : 2012.
CD / LP : 01/ Total No.1 02/ Total No.2 03/ Total No.3 04/ Total No.4 05/ Reflection No.5 06/ Reflection No.6 07/ Reflection No.7 08/ X-Ray No.8 09/ X-Ray No.9 10/ Fluorescene No.10
Fabrice Vanoverberg © Le son du grisli