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Le son du grisli
ernest bour
24 mai 2013

Jean-Claude Eloy : Kâmakalâ, Etude III, Fluctuante-Immuable / Etude IV... (Hors-Territoires, 2012)

jean-claude eloy kamakala

Il y a dans la vie d'un artiste une œuvre qui marquera l’image que l’on gardera de lui à jamais. Jean-Claude Eloy, c’est pour moi Kâmakalâ (1971). Son exécution demande du monde, tout comme Etude III (1969) et Fluctuante-Immuable (1977), c'est d'ailleurs ce qui a provoqué leur réunion en un CD.

Eloy, c'est l'ancien musicien sériel touché par l'esprit de l'Asie, l'ordonateur de notes sublimé par les sons monodiques, l'acousticien bouleversé par les possibilités de l'électronique... Quelle nécessité poussa cet homme à écrire Kâmakalâ (à écouter ci-dessous dans une autre version), qui fait converser les choeurs du WDR de Cologne sur des ellipses et des volumes différents avant le grand assaut final engagé par les instruments à vent ? Quelques années plus tard, après un passage par les studios de la WDR, Eloy compose Fluctuante-Immuable. Rendu ici par l'Orchestre de Radio France, sa musique est pluridimensionnelle, ses musiciens interviennent sur une large palette de couleurs et des timbres au jeu fantastique. C'est une érosion musicale d'audace et de mousson, fluctuante, immuable.
 
Encore étudiant lorsqu'il composa Etude III, Eloy donne au pianiste le rôle principal de l'orchestre, celui de l'éclaireur dans un paysage inhospitalier dont la route est damée de percussions. Si l'ouvrage répond aux codes d'une musique contemporaine ancrée dans son époque (le début des années 1960), il ne faut pas sous-estimer le document qu'est cette piste de transition. Elle permet d'établir une chronologie eloyienne qui éclairera tout son corpus.



Jean-Claude Eloy : Kâmakalâ, Etude III, Fluctuante-Immuable (Hors Territoires / Metamkine)

Edition : 2013.
CD : 01/ Kâmakalâ 02/ Etude III 03/ Fluctuante-Immuable
Héctor Cabrero © Le son du grisli

jean-claude éloy étude iv

Etude IV, c'est-à-dire le tableau abstrait et exclusivement électronique qu’Eloy composa pour l’UPIC (une interface graphique inventée par Xenakis) nous permet de reprendre notre chronologie. La folie chercheuse et créatrice de la pièce précède deux « grands blocs monolithiques » : … d’une étoile oubliée (1986) & La Grande Vague (1991). Sur ces deux chutes de grandes compositions, l’Asie reparaît : respectivement dans les percussions métalliques et dans un hommage frotté au peintre Hokusaï.  

Jean-Claude Eloy : Etude IV, … d’une étoile oubliée, La Grande Vague (Hors Territoires / Metamkine)
Edition : 2012.
01/ Etude IV : Points-Lignes-Paysages 02/ … d’une étoile oubliée 03/ La Grande Vague
Héctor Cabrero © Le son du grisli

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