Contre-chronique > Les massifs de fleurs : T'es pas drône (CCAM, 2015)
C'est, après la réaction de Nobu Stowe à la chronique de Confusion Bleue par Luc Bouquet, la seconde contre-chronique publiée par le son du grisli. A la lecture de T'es pas drône par Pierre Cécile, Bruno Fleurence (CCAM, lieu & label) a réagi à sa manière, dans une veine pastiche qui ne déplaira sans doute pas à notre collaborateur. Musiciens, éditeurs, producteurs, gens du cirque..., adressez-nous vos contre-chroniques à grisli @ lesondugrisli.com.
Pierre Cécile : t'es pas crônikeur...
Ce n’est pas la première (faudrait presque espérer la dernière) chronique de Pierre Cécile, auteur jusqu’alors inconnu malgré un petit livre sur sa passionnante découverte des Sonic Youth à travers Kurt Cobain (si je ne me trompe). Sa chronique sur Les massifs de fleurs est ma première – on sait qu’il ne faut pas pousser Bruno F (mais qui c’est ?). Or c’est pas l’envie qui m’en manquera.
L’article œuvre dans le registre du magistral J’aime / J’aime pas / De toute façon j’aurais pas aimé quand même…
L’article, c’est aussi un chroniqueur de la campagne qui découvre autre chose que Thiéfaine, Didier Super, Arno ou Dick Annegarn.
L’accent du texte est malhabile, il joue sur des jeux de mots « rigolos », vulgaires pastiches de André Manoukian des champs à Thierry Ardisson du cresson (poil au menton !).
Mais bon. Ces exercices de style, si tant est qu’ils en soient, m’ennuient profondément, et je n’arrive même pas à me raccrocher aux vraies références (c’est impossible de toute façon, y’en a pas). Un arrière goût de Télérama et D8 plus que Revue & Corrigée mais bon… Au troisième paragraphe, je n’en puis plus. Mais je ne raccroche pas (déontologie). Tiens qu’est ce que ça veut dire au fait déontologie ? Mais alors que je m’accroche, Pierre Cécile lance un « C’est là que je prend la décision (ferme) d’arrêter de vieillir. »
On y r’viendra dans 10 ans
Les massifs de fleurs : T’es pas drône (CCAM)
Edition : 2015.
CD : 01/ Le progrès 02/ T’es pas drône 03/ On y reviendra 04/ Garde Ca 05/ Cà m’a plu 06/ My Degeneration 07/ Cà se jette 08/ Massifs 09/ Sarcophage
Bruno Fleurence © Le son du grisli
Les massifs de fleurs : T’es pas drône (CCAM, 2015)
Ce n’est pas le premier (mais faut dire que le deuxième) CD des Massifs de fleurs du chanteur « impopulaire » Frédéric Le Junter et du guitariste Dominique Répécaud. Mais T’es pas drône est mon premier Massifs de fleurs – on sait qu’il ne faut pas y pousser mamie (qui est cette personne ?), or c’est pas l’envie qui m’en manquera.
Le duo œuvre dans le registre de la chanson décalée / expérimentale, de la ritournelle rock et de la poésie barge… Le duo, c’est aussi un gars de la campagne qui découvre l’électricité : l’accent de Le Junter débite des phrases courtes, des citations, des pastiches, des jeux de mots, des à-peu-près qui mélangent tous (mais alors tous) les genres, des Who des villes à l’Halliday des champs.
Mais bon. Ces exercices de styles et ces mini-phrases « rigolotes » m’ennuient pas mal, et je me raccroche à la guitare (c’est possible). Un blues / rock / no wave, qui enterre un peu cet arrière-goût de Didier Super plus que d’Annegarn & de Thiéfaine plus que d’Arno, mais bon… Au trente-huitième jeu de mots, je n’en peux plus. Mais je ne raccroche pas (déontologie oblige). Mais alors que je m'accroche, Le Junter me lance un « je me sens vieillir d’un coup sec » qui résume exactement ce que je ressens en ce moment. Et c'est là que je prends la décision (ferme) d'arrêter de vieillir.
Les massifs de fleurs : T’es pas drône (CCAM)
Edition : 2015.
CD : 01/ Le progrès 02/ T’es pas drône 03/ On y reviendra 04/ Garde Ca 05/ Cà m’a plu 06/ My Degeneration 07/ Cà se jette 08/ Massifs 09/ Sarcophage
Pierre Cécile © Le son du grisli
Brussel : Härskeri / Soixante étages : Lumpen Orchestra (33revpermi, 2013)
Bruno Fleurence (guitare, orgue & trompette) et Hugo Roussel (guitares) forment un duo-valise. Sur celui-ci a été collé un autocollant qui vante les mérites de… Brussel. Le dépliant de l’agence de voyage promet « un duo psyché-post-blues qui expérimente des espaces précaires » et, pour son premier CD, Härskeri, « une bande originale pour western finlandais ».
Ce serait donc la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’on aurait l’occasion de relocaliser une capitale européenne. Plus au Nord encore ! Le Grand Nord même, mais un Grand Nord de cinéma. Car Härskeri déroule des instrumentaux de musique de films, c’est vrai. Pour les images il y a le vent qui soulève les tapis pastel tressés par les guitares et l’orgue. Un paysage de précarité, comme promis, appréciable mais sans grand caractère, sauf à la fin du voyage, quand Fleurence et Roussel se balancent pour se (nous ?) réchauffer.
Brussel : Härskeri (33 Revpermi / Metamkine)
Enregistrement : 2011-2013. Edition : 2013.
CD : 01-10/
Pierre Cécile © Le son du grisli
On retrouve Fleurence et Roussel sur Lumpen Orchestra, huitième enregistrement de Soixante étages (collectif fondé en 1982 par Ana Ban). Avec Dominique Répécaud, Heidi Bouzeng, François Dietz et Henri Jules Julien, ils donnent cette fois dans le cabaret frappé : dans le shaker, des bouts de Nina Hagen, John Cage, Ute Lemper, Alan Vega… Bref, une demi-heure de rock réaliste, de no wave dada… enthousiasmant !
Soixante étages : Lumpen Orchestra (33 Revpermi / Metamkine)
Edition : 2013.
CD : Lumpen Orchestra
Pierre Cécile © Le son du grisli
Dans le cadre du festival Densités, Brussel jouera ce vendredi 24 octobre en compagnie du chanteur Steve Gander. Naissance de Burganssel.