I Never Meta Guitar : Solo Guitars for the 21st Century – Three (Clean Feed, 2015)
John King et ses multiples effets donnent au blues d’instables sursauts. Indigo Street ajoute, multiplie, crée une ruche assassine. Joel Peterson gravit avec obsession et obstination quelque noir sommet, rend l’arpège fascinant puis reprend sa route. Kirsten Carey ne craint pas d’affoler le VU-mètre, congédie la beauté, creuse la plaie avec délectation. Cristian Amigo pervertit de ses parasites soniques une guitare déjà très disloquée. Adam Brisbin doit beaucoup aimer Derek Bailey pour oser gravir sans souci ces montagnes aux périlleux sommets. Sandy Ewen convoque fantômes et démons à chuchoter quelque fatale prophétie aux cordes de sa rouillée guitare. Anders Nilsson aime les larges résonances, l’écartèlement de la corde, l’harmonique franche. Peter Maunu convoque d’autres fantômes, ceux-ci dissimulés dans des eaux grouillantes d’esprits malveillants. Bruce Eisenbeil court d’un canal stéréo à l’autre tout en déclinant un blues régénéré, prégnant. Simone Massaron se fend de larges accords, fait tressauter l’harmonie des ses futés toy fan. Lily Maase inspecte l’arpège avec à-propos et malice cachée. David Fulton voyage en idéales et fertiles contrées puisqu’ailleurs l’herbe est toujours plus verte. Jim McCauley slalome sur douze cordes, fait vibrer la fibre, embellit la fourmilière d’une carapace indestructible. Angela Babin engraisse, glisse, se découvre guitar-hero, se joue du labyrinthe. Brandon Seabrook se démultiplie, se démultiplie, se démultiplie. Alessandra Novaga aime les beats souterrains, la corrosion, les supplices sophistiqués. Edward Ricard fait carillonner la saturation, se souvient des solos héroïques, distribue de bruyants uppercuts. Le tout se nomme I Never Meta Guitar, troisième chapitre, et est toujours produit par l’inusable Elliott Sharp.
I Never Meta Guitar : Solo Guitars for the 21st Century – Three (Clean Feed / Orkhêstra International)
Edition : 2015.
CD : 01/ Overtones for the Underdog 02/ Top of the World 03/ The Gremlin 04/ Sasquatch-Happening 05/ Pollinator 06/ Dressed Up Like a Church 07/ Snack Food 08/ Variazioni su un monologo funambolico 09/ Fractura 10/ Song for Katsu 11/ Willie 12/ Terlingua 13/ For Alexander Cockburn 14/ Mystery Loves Company 15/ Thank U 2 4 the Uke 16/ Fingertupper 17/ Untitled 18/ Free Involution
Luc Bouquet © Le son du grisli
Peter Evans : The Peter Evans Quartet (Firehouse 12, 2007)
Difficile de trouver un genre qui convienne vraiment pour décrire la musique de ce Peter Evans Quartet que le label Firehouse 12 produisait en 2007. Le premier disque sorti sous le nom du trompettiste parle en effet de jazz, de rock et même de bruitisme.
Chacun des membres du quartet est responsable : Brandon Seabrook (guitare & électronique), Tom Blancarte (basse, écoutez-là répéter son unique note sur Bodies and Souls) et, last but not least, Kevin Shea (batterie) qui n'arrête pas de fouetter pour que la sauce prenne. Et bien sûr elle prend et nappe l'ensemble, qui dépasse tout ce qui a pu nous être présenté jusqu'à aujourd'hui sous l'étiquette « jazz rock ». Même la façon de découper les plages du CD se montre provocante : cutés à l'emporte-pièces, les morceaux vous laissent sur votre faim avant de vous embarquer ailleurs. C'est jeune et fou, et Peter Evans a démontré depuis qu'il l'était toujours autant.
Peter Evans : The Peter Evans Quartet (Firehouse 12 / Instant Jazz)
Enregistrement : 10 et 11 février 2007. Edition : 2007.
CD : 01/ !!!!! 02/ Bodies and Souls 03/ How Long 04/ Tag 05/ Frank Sinatra 06/ Iris 07/ The ¾ Tune
Pierre Cécile © Le son du grisli
Peter Evans et Kevin Shea se produiront ce mardi 24 août à Mulhouse, dans le cadre du Festival Météo, au sein d'un autre quartette : Mostly Other People Do the Killing. Le même Peter Evans pourra être entendu le jeudi 26 au sein d'un The Thing renforcé.