Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Archives des interviews du son du grisli

Ute Wassermann, Birgit Ulher : Radio Tweet (Creative Sources, 2015)

ute wassermann birgit ulher radio tweet

Disons-le tout de go : il y a quelque chose qui me chiffonne (si ce n’est qui me refroidit) dans les travaux de bouche d’Ute Wassermann. Une folie douce mais fastoche, une expérimentation naïve, du filet de gorge déployée et, quand ce n’est pas ça, des appeaux qui sifflent trop haut pour moi.

Du coup, je ne sais pas si j’ai pu bien apprécier le travail de Birgit Ulher dans ce duo de femme savante et de femme trompette. La voix me laisse pantois, Françoise, et la Wesservocale a accaparé toute mon oreille. J’ai bien senti le souffle du cuivre sur ma nuque, un moment, ou les tressaillements des objets, de la radio et du speaker, mais le « tweet » m’a (quasi) assommé direct. Je dois donc bien l'avouer (comme mon goût pour les jeux de mots) : je n’ai pas l’Ute dans l’appeau.

radio tweet

Ute Wassermann, Birgit Ulher : Radio Tweet
Creative Sources / Metamkine
Enregistrement : 2 février 2012. Edition : 2015.
CD : 01/ Radio Tweet 02/ Frequency Shifting 03/ Demodulation 04/ Reflection 05/ Polarization 06/ Difraction 07/ Absorption 08/ Radio for Birds
Pierre Cécile © Le son du grisli



Birgit Ulher, Leonel Kaplan : Stereo Trumpet (Relative Pitch, 2015) / Birgit Ulher : Live at Teni Zvuka 2012 (1000füssler, 2014)

leonel kaplan birgit ulher stereo trumpet

En prenant le parti de la stéréo, Birgit Ulher et Leonel Kaplan se sont opposés : l’une à gauche (trompette, radio, enceinte et objet), l’autre à droite (trompette seulement).

Ce qui n’empêchera qu’à l’intérieur des conduits tournent et se mélangent des souffles effacés et les rumeurs de pratiques toujours surprenantes (aquaplanage salivaire, roulette désaxée, horlogerie pétaradant…). L’improvisation, bien sûr, est abstraite, et industrieuse jusqu’à ce que Kaplan tisse des tapis capables d’amortir les chocs et, en conséquence, de jouer sur les trajectoires. Alors, le duo revoit ses façons : ici, creuse puis dévale une tranchée en spirale ; là, met au jour une polyphonie de blancs ; ailleurs enfin, réserve un accueil chaleureux à tous les vents imaginables. Ainsi l’imagination d’Ulher et de Kaplan donne de nouvelles couleurs à la stéréophonie qui les travaillait.

Birgit Ulher, Leonel Kaplan : Stereo Trumpet (Relative Pitch)
Enregistrement : 12 novembre 2011 & 3 May 2012. Edition : 2015.
CD : 01/ Otto Sees Anna 02/ I Did. Did I 03/ Late Metal 04/ Stereo Trumpet
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

birgit ulher live at teni zvuka 2012

En solo et en trio avec Ilia Belorukov et Andrey Popovskiy, c’est ici Birgit Ulher en concert, les 1er et 3 juin 2012 à Saint-Petersbourg. Seule, elle organise le chant d’objets qu’elle fait trembler à coups de ponctuation autoritaire mais chantant merveilleusement. En trio, Ulher doit faire avec une électronique perçante : maintenant ajourée, la trompette y reçoit des raies de lumière au son d’une formidable conversation électroacoustique.

Birgit Ulher : Live at Teni Zvuka 2012 (1000füssler)
Enregistrement : 1er & 3 juin 2012. Edition : 2014.
CD : 01-02/ Live at Teni Zvuka 2012
Guillaume Belhomme © le son du grisli

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Birgit Ulher, Gregory Büttner : Araripepipra (Hideous Replica, 2014)

birgit ulher gregory büttner araripepipra

Quatre ans après l’enregistrement de Tehricks, Birgit Ulher (trompette, radio, objets, speakers) et Gregory Büttner (ordinateur, objets, loudspeakers) se retrouvaient. Preuves données : huit courtes pièces électroacoustiques réunies sur Araripepipra.

Inutile de chercher les clefs du langage qu’Ulher et Büttner ont en commun dans les titres donnés aux pièces en question. Reste l’accord, désormais plus évident, sur lequel l’une et l’autre vont désormais : aux lignes électroniques fragiles de son partenaire, Ulher répond par une suite de sons élevés en trompette ou même retenus sur ses lèvres ; constructions, que Büttner remplit de bestioles chantantes ou fait tourner sur machine-outil. Comme hier, l’art est miniaturiste, et l’expression abstraite. Ce qu’Araripepipra signifie peut-être.

Birgit Ulher, Gregory Büttner : Araripepipra (Hideous Replica)
Enregistrement : 4 et 6 avril 2013. Edition : 2014.
CD : 01/ Araripepipra 02/ Chaco-Pekari 03/ Igopogo 04/ Quagga 05/ Kongamato 06/ Aye-Aye 07/ Tzuchinoko 08/ Kouprey
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Birgit Ulher : Doppelgänger (Creative Sources, 2007)

ulher rodrigues santos doppelganger

Cette chronique est l'une des cinq qui illustreront le portrait de Birgit Ulher, à paraître en mars dans sept trompettes, dixième hors-série papier du son du grisli.

Le réel (11 mai 2007) et son double (Doppelgänger) : évoquer Clément Rosset pour envisager cette illusion de « réel » élaborée à force de retouches – pour instruments nécessaires : trompette (Birgit Ulher), violon alto (Ernesto Rodrigues) et sampler (Carlos Santos).

Il ne suffit ainsi pas à Santos de reprendre sur le vif les voix de ses partenaires pour leur faire dire « autre » chose, en décalage léger à leur expression première. Il lui faut encore, pour plus de discrétion, calquer ses propres intentions sur les leurs. De là naît l’illusion : du rapprochement d’un matériau improvisé et de ses transformations subtiles.

Son triple : agitée, Ulher peut chercher à se fondre dans la trame que polissent Rodrigues et Santos sur la première plage ou passer partout ailleurs de plateau en plateau afin de répondre à chaque craquement du bois du violon ou à toute excentricité des machines. Les chants  sont d’insistance et l’impression de brouillage radio qu’ils donnent parfois sont nés des façons qu’ont Ulher, Rodrigues et Santos, de camoufler sous grisailles leurs hautes conversations. 

Birgit Ulher, Ernesto Rodrigues, Carlos Santos : Doppelgänger (Creative Sources)
Enregistrement : 11 mai 2007. Edition : 2007.
CD : 01/ The Idle Class 02/ The One 03/ Welt Am Draht 04/ The Third Man 05/ Face/Off 06/  Johnny Stecchino
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Sélectives expéditives : Creative Sources

sélectives expéditives cd

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Ernesto Rodrigues, Angharad Davies, Guilherme Rodrigues, Alessandro Bosetti, Masafumi Ezaki : London (Creative Sources, 2005). En quelques lignes, « faire le tri » parmi les références Creative Sources, et de même dans la discographie du violoniste qui anime le label, Ernesto Rodrigues. Commencer par cet enregistrement d’un concert donné à Londres en 2005 : en compagnie d’Angharad Davies (violon), Guilherme Rodrigues (violoncelle), Alessandro Bosetti (saxophone soprano) et Masafumi Ezaki (trompette), l’alto peint un de ces paysages de craie qui l’obnubilent. Les techniques instrumentales, à bout de souffle, révèlent par le soupçon des confidences qui font  tanguer tout décor, et enfin vous chavire. (gb)

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Los Glissandinos : Stand Clear (Creative Sources, 2005). Clarinettes contre ondes sinus : sous un nom exotique (Los Glissandinos), Klaus Filip et Kai Fagaschinski enregistraient Stand Clear en juillet 2004. De longues notes, suspendues, s’y superposent, convergent ou interfèrent selon la force du vent et la trajectoire des ondulations ; surtout : quadrillent un territoire d’ébats que se disputent sifflements et chuchotements au creux desquels il arrive aux voix de Filip et Fagaschinski de se confondre avec subtilité. (gb)

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Birgit Ulher, Mazen Kerbaj, Sharif Sehnaoui : 3:1 (Creative Sources, 2006) Six pièces improvisées en 2006 par deux trompettistes (Birgit Ulher, Mazen Kerbaj) et un guitariste (Sharif Sehnaoui) aux usages peu communs. Coups de pression entretenant l’effervescence, la musique se nourrit du bruit de cordes interrogées à la baguette, de projectiles soufflés et d’effets d’aiguilles redessinant sans cesse la partition. Dans le discours expérimental, ce bel art partagé de l’insinuation, qui de l’improvisation abstraite relève la saveur et explique avec superbe tous les remuants efforts. (gb)

cs4

Bertrand Denzler, Jean-Luc Guionnet, Kazushige Kinoshita, Taku Unami : Vasistas (Creative Sources, 2005). Les yeux levés vers le vasistas du 31 Nevill Road, à Londres, on enregistre ce qui en traverse le cadre ce 19 septembre 2003 : les souffleurs du groupe Hubbub sont associés à Kazushige Kinoshita (violon) et Taku Unami (laptop, guitare) pour près de soixante-dix minutes d'affût tendu (allons, il y a tout de même quelques moments creux) ; la trame du fog – archet & machine – est perforée çà et là de brusques libérations – clapets, slaps, pizz' – étranglées qui s'agglutinent en petites concrétions. Sévère mais admirable broderie pour l'auditeur qui accepte l'épreuve d'endurance. (gt)

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Xavier Charles, Bertrand Denzler, Jean-Sébastien Mariage, Mathieu Werchowski : Metz (Creative Sources, 2004). C'est un plaisir renouvelé que de réécouter cette demi-heure de musique enregistrée par Jean-Luc Guionnet en octobre 2003 au Temple Neuf de Metz ! Tirant parti de l'acoustique réverbérante des lieux, clarinette, saxophone ténor, guitare électrique et violon poussent leurs séquences de jeu (que des pauses silencieuses organisent) avec une fine élégance : travail « dans le son » collectif, changements de plans et efflorescences aboutissent à un développement organique passionnant. (gt)

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Günter Müller, Jason Kahn, Christian Wolfarth : Drumming (Creative Sources, 2005). En neuf pastilles effervescentes (taillées cut dans une session au WIM de Zurich, fin octobre 2004), les drummers Müller (iPod, electronics), Kahn (laptop) et Wolfarth (percussion) appliquent à l'art tambourinaire une définition extensive... ou très littérale : à force d'entrelacs, de chevauchements, de prolifération, les pouls entrent en ébullition et crépitent ; anamorphoses, boucles, basses et balais, dans leur intrication, confèrent grain et complexité au flot – que prolongera, en 2009, le disque Limmat. (gt)



Birgit Ulher, Christoph Schiller : Kolk (Another Timbre, 2012)

christoph schiller birgit ulher kolk

Dans les bleus de la couverture de Kolk, on peut remarquer des veinures qui pourraient être les voies empruntées par les épinette et préparations de Christoph Schiller et les trompette, radio, haut-parleur et objets, de Birgit Ulher.

Cordes grattées ou frappées, trompette envisagée du bout des lèvres (voire de la gorge), les trajectoires traînent en longueurs et se confondent avant de disparaître dans un repli, creux véritable provoqué par la chute de coups défaits. Dans l’accumulation d’éléments disparates, Schiller et Ulher trouvent désormais leur bonheur insaisissable : la dissemblance de leurs instruments et la ressemblance de leurs usages facilitant quand même l'approche.

Grisailles d’un râle, suspensions d’aigus, prises d’échos, retour de cordes, égarent l’auditeur qui avait pourtant décidé de suivre lui aussi les veinures ; le voici égaré – Auflast, Sediment, Geröll, Kolk, Bult :  avoir été germanophone aurait-il aidé ? – mais ravi, qui loue la belle idée du rapprochement Schiller / Ulher.  

Christoph Schiller, Birgit Ulher : Kolk (Another Timbre / Metamkine)
Enregistrement : 26 octobre 2010. Edition : 2012.
CD : 01/ Auflast 02/ Sediment 03/ Geröll 04/ Kolk 05/ Bult
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Birgit Ulher : Hochdruckzone (Entr'acte, 2012)

birgit ulher hochdruchzone

L’hommage qu’adresse ici Birgit Ulher à Bill Dixon débute au son d’un souffle grêle porté par un léger mouvement de balancier : approchant d’une mécanique complexe (trompette, enceintes, radio, objets…), il l’actionne bientôt. C’est alors l’intérêt d’Ulher pour les réactions en chaîne qui nous revient en mémoire. Les artifices instrumentaux sont multiples et les sons qu’ils inventent énigmatiques (grésillement, sirène, surfaces vibrantes, sifflements, pneumatiques, presque silences…).

D’actions et de leurs conséquences, Uhler fait donc son langage improvisé. L’abstraction n’est cependant pas son seul propos. La musicienne peut ainsi décider de faire tourner en chercheuse d’or un plateau large et rond : la rumeur naissante a un goût de métal qui contraste avec les notes que la trompette étouffe – mais qui pourront ensuite résonner – et débite par salves. Chaque nouvel enregistrement atteste l’évolution de l’art de Birgit Ulher, d’une pratique instrumentale obsessionnelle qu’elle ne cesse de parfaire.  

Birgit Ulher : Hochdruckzone (Entr’acte)
Enregistrement : 21-24 juin 2010. Edition : 2012.
CD : 01/ Antizyklone 02/ Hochdrukkern 03/ Zwischenhoch 04/ Grenzschicht 05/ Inversion 06/ Polar Kaltluft 07/ Hochdruckzone 08/ Isobaren
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Birgit Ulher, Franz Hautzinger : Kleine Trompetenmusik (Relative Pitch, 2020)

birgit hautzinger grisli

On ne redira pas ici la longue expérience de Birgit Ulher ni celle de Franz Hautzinger en matière d’improvisation et de confection de bruits inattendus. L’invitation à jouer ensemble faite par la première au second augmente bien sûr et l’une et l’autre, mais les conforte surtout.

A Hambourg, dans l’appartement d’Ulher, le 28 mai 2018, les deux trompettistes composent une musique « de peu » prête à rivaliser avec combien de grosse. La fenêtre est ouverte – qui permet aux oiseaux d’intervenir ici ou là dans l’échange – et avale les franches expressions une fois fait le tour de la pièce : notes extraites avec prudence, longues ou tremblantes ; alarmes autoritaires ou projections hasardeuses ; souffles brefs ou rafales imposantes.

« Trompeter », dit Le Robert, est aussi « pousser son cri, en parlant de l’aigle. » Ulher et Hautzinger en sont ainsi deux de plus qui, de l’envolée à l’atterrissage, jouent d’orientations multiples et même de dérapages saisissants.

Birgit Ulher, Franz Hautzinger : Kleine Trompetenmusik
Relative Pitch
Edition : 2020.
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

jackie mclean guillaume belhomme lenka lente 2020


Birgit Ulher : Matter Matters (Hideous Replica, 2017)

birgit ulher matter matters

Matter Matters donne trois fois à entendre l’interprète que peut décider d’être Birgit Ulher. En concert, à chaque fois, elle rend une composition personnelle (Traces), une autre de Christoph Schiller – avec lequel elle enregistra Kolk il y a quelques années – (From Die Schachtel) et une dernière qu’elle co-signe avec Michael Maierhof – fidèle partenaire avec lequel elle signa Nordzucker et Stark Bewölkt – (Splitting 21).

La première composition est la sienne, installation commandée par le Goethe Institut de Chicago dont la partition est glissée dans la pochette du disque. La trompette n’est pas le seul instrument qu’on y entend : radio, enceintes et objets y ont aussi leur note à dire. Intervenant, les enregistrements (cliquetis divers, sciages succincts, remuements sourds, crécelles de tailles différentes…) semblent tirer du pavillon des notes longues, des souffles blancs sinon quelques éléments de ponctuation. Le paysage est de reps, dont les reliefs changent selon la seconde qu’il est. 

L’allure – si l’on peut dire – est plus volontaire sur les deux autres pièces : prise encore de tremblement, la trompette trace une ligne-horizon qu’elle abandonne soudain pour le vertige des hauteurs du théâtre musical qu'est Die Schachtel ; ensuite, elle dévisse (et, à l’occasion, vocalise) à force d’insister face à l’opposition de crépitements ou de signaux aigus sur Splitting 21. C’est ainsi à chaque fois un instrument dont il faut sortir des sons avec minutie contre un échantillon de bruits préalablement enfermés. Autrement peut-être – « peut-être » puisqu’elle joue de contrastes, qu’elle interprète ou improvise –, Birgit Ulher développe son singulier « art des bruits » à force de nouvelles déviations instrumentales. 

birgit ulher matter matters 125Birgit Ulher : Matter Matters
Hideous Replica, 2017.
CD
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Myelin : Axon (Intonema, 2011)

myelin_axon

Sous le nom de Myelin, Birgit Ulher (trompette, radio, objets…) et Heddy Boubaker (saxophone alto, objets…) envisagent sept improvisations de mécaniques complexes aux jeux calculés avec une précision qui demande concentration.

Selon quelques déplacements, des souffles butent contre les micros ou se perdent pour avoir eu du mal à les atteindre : on les dira blancs ou étouffés, expressifs quand même. Car leur présence ne fait pas l’essentiel d’Axon tant les réacteurs qui les meuvent brillent par leur ingéniosité : ainsi des moteurs en souffrance, des sifflets aphones et des soubresauts de micromachines fatiguées, agissent en conducteurs, arrangeurs, et parfois même, en ordonnateurs.

Libres et peu inquiets d’être soupçonnés de quitter le champ de l’expérimentation, ils peuvent même déposer un rythme fragile au creux d’un dialogue de simples intentions et de timidités ou modifier la trajectoire de brises et de salives qui gagnent à se laisser faire par les répercussions des impulsions nombreuses. D’aspect, l’exercice est entendu ; à l’écoute, il devient singulier.

EN ECOUTE >>> Impulse 1

Myelin : Axon (Intonema)
Enregistrement : 9 juillet 2010. Edition : 2011.
CD : 01/ Impulse 1 02/ Impulse 2 03/ Impulse 3 04/ Impulse 4 05/ Impulse 5 06/ Impulse 6 07/ Impulse 7
Guillaume Belhomme © Le son du grisli



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