SQID : SQID (Mikroton, 2015)
Les 25 et 26 août 2014 à la frontière austro-hongroise, Attila Faravelli – dans le cadre d’une résidence accordée à SQID dont il fait partie – a enregistré des endroits qu’il a aussi photographiés. Dans le livret qui accompagne ce disque double, on trouve ainsi onze paysages dont on retrouve les sons dans les improvisations qu’il renferme.
Les artifices qui augmentent les field recordings sont l’œuvre de Faravelli, Angélica Castelló, Burkhard Stangl et Mario de Vega – invité par le groupe, l’artiste mexicain Gudinni Cortina a filmé les travaux et capturé quelques sons. C’est d’abord un tambour qui gronde et, plus encore, atteste une prise de son d’une chaleur rare (Martin Siewert au mastering).
Ce sont ensuite les rumeurs que composent les frôlements de bandes et de cordes de guitare électrique – notons que, lorsque celle-ci disparaît, l’ouvrage est plus commun –, de jouets inquiétants et de parasites nichés en enceintes, de flûte sifflant haut et de signaux d’ampli… qui réinventent quelques bruits « ordinaires » : le chant d’oiseaux de nuit, un défilé des véhicules sur la route, le passage d’un train ou la respiration habituellement insoupçonnée des alentours.
SQID : SQID
Mikroton / Metamkine
Enregistrement : 2014. Edition : 2015.
2 CD : CD1 : 01/ IMG_7697 02/ IMG_7750 03/ IMG_7787 04/ IMG_7760 05/ IMG_7796 06/ IMG_7899 07/ IMG_7909 08/ IMG_7757 09/ IMG_7919 10/ IMG_8035 11/ IMG_8127 – CD2 : 01/ IMG_7728 02/ IMG_7923
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Angélica Castelló : Sonic Blue (Interstellar, 2015) / Angélica Castello, Billy Roisz, Burkhard Stangl, dieb13 : Scuba (Mikroton)
Je ne sais ce qu’est le subgreatbass Paetzold Recorder d’Angélica Castelló qui ronfle comme ça en début de LP, mais ce n’est guère engageant. Flippant, même. Mais je me plonge malgré tout dans cette ode aux mers et aux océans de notre monde.
Arctique, Atlantique, Pacifique… Tout ou presque y passe le long d’un voyage ou des field recordings forment des bans avec des electronics, des radios et des tapes… Une vraie barrière électroacoustique qui n’effraye pas le gros poisson. Pour ce qui est de l’explorateur (c’est-à-dire : moi, à la suite de Castelló), il suit le courant (pas assez saumon pour le remonter), tranquille, ébahi et de temps à autre agacé. Parce que notre guide n’envisage pas de composer sans en faire des caisses (ou des bourriches) qui piquent plus qu’un oursin. Quand la mer est calme, ça passe. Quand elle ne l’est pas, dommage pour la marine !
Angélica Castelló : Sonic Blue (Interstellar)
Edition : 2015.
LP : A/ Artico / Mediterráneo / Pacifico – B/ Indico / Caribe / Golfo / Atlántico
Pierre Cécile © Le son du grisli
La composition est de dieb13, et pour quatre improvisateurs : Scuba rend un air de guitare électrique ligne claire (Burkhard Stangl), brouillé bientôt par les bruits qui l’environnent et quelques respirations (Angélica Castelló). L’électronique (Billy Roisz) tremble, la guitare soliloque mais Scuba perd en étrangeté lorsqu’elle adopte la forme d’un voyage astral qui sonne moderne comme de l’ancien. Alors, retour à la guitare, et c’est la fin du disque.
Angélica Castello, Billy Roisz, Burkhard Stangl, dieb13 : Scuba (Mikroton / Metamkine)
Edition : 2014.
CD : 01/ Scuba
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Low Frequency Orchestra, Wolfgang Mitterer : MOLE (Chmafu, 2010)
Wolfgang Mitterer fait partie de ces compositeurs de contemporain qui avouent un faible pour l’improvisation. C’est pourquoi le retrouver à l’orgue sur un disque du Low Frequency Orchestra n’est pas si surprenant. Bien moins que le disque en lui-même en tout cas.
Au départ, la réunion de sept musiciens excavent des profondeurs une électroacoustique que des assertions vocales assignent à un langage. A l’opposé de la naïveté du dessin de la couverture du digipack, le groupe évolue quand même sur une mer démontée, balayée par les vents (beaucoup de flûtes) et électrisée par de nombreux appareils. Pour faire face à ces vents, un moteur vrombit mais provoque des craquements : résister ne sert à rien.
L’orchestre et Mitterer changent en conséquence de méthode – l'orgue prend la barre sur MOLE qu’il comble de clusters. La chevauchée fantastique n’en a plus que pour une demi-heure, mais une demi-heure grise, d’un gris que l’on n’oublie pas. Ne perdant pas une miette des gestes du chamane Mitterer, Maja Osojnik devra dissiper tout cela de sa voix réconfortante. Trois points de suspension au lieu du point final.
Low Frequency Orchestra, Wolfgang Mitterer : MOLE (Chmafu Nocords)
Enregistrement : 10 janvier 2007. Edition : 2010.
CD : 01-05/ Slug 06/ Mole
Héctor Cabrero © Le son du grisli