The Body : I’ve Seen All I Need To See (Thrill Jockey, 2021)
En introduction, du talking sur des basses d’outre-bombe. Les guitares de Chip King tonnent déjà et je ne vous parle pas de la batterie de Lee Buford. Mais avant de prendre son plaisir, on vérifie les branchements de la hifi, même si l'on sait que le duo s’amuse souvent à un jeu de démembrement sonore qui impose à tout le monde des craquements et même des coups de gomme sur pistes.
Les enceintes tiennent bon, alors à nous maintenant. Dès la deuxième plage, The Body en met un grand coup (plus grand que d’habitude, je veux dire) = une marche velléitaire derrière laquelle pourrait courir Earth sous speed. C’est Tied Up And Locked In – locked in, c’est fait, et attaché c’est pour bientôt. Car I’ve Seen All I Need to See est un disque attachant.
Au concours des métalleux à gros bras tatoués, The Body n’est pas le dernier pour vous retourner le studio. D’autant que Chip King et Lee Buford sont venus avec des renforts (Ben Eberle aux voix, Chrissy Wolpert au piano, Seth Manchester aux claviers et programmations rythmiques et Max Goldman à l’autre batterie). Un pas de plus vers le doom, et débarrassée de ses oripeaux lyriques (que je regrettais sur Christ, Redeemers), l’équipe nous rejoue stupeur et tremblements avec un panache dont a du mal à se remettre. Suffit d’écouter ou de réécouter The Handle/The Blade, je vous dis.
The Body : I’ve Seen All I Need To See
Thrill Jockey
Edition : 2021
Pierre Cécile © Le son du grisli