Thomas Barrière : Ferocia (Thödol, 2020)
A l'occasion (et jusqu'à) la parution, à la fin du mois d'avril 2022, de l'anthologie du Son du grisli aux éditions Lenka lente, nous vous offrons une dernière salve de chroniques récentes (et évidemment inédites). Après quoi, ce sera la fermeture.
« Solo politique féministe », dit le sous-titre de cette collaboration du guitariste (le manche est double) Thomas Barrière et de la chorégraphe Lisa Da Boit. Hier mise en scène, la voici consignée sur disque sous étiquette Thodol – Anima, à Nîmes…
Le livret nous montre la danseuse en mouvement entre des portraits de Marguerite Duras, Angela Davis ou Ramona. Le disque délivre quant à lui des témoignages de femmes d’horizons divers que la guitare accompagne avant d’illustrer – « sa musique n’accompagne pas seulement le mouvement, mais l’inspire, le guide, l’abandonne pour le retrouver ailleurs », écrit Lisa Da Boit – le propos, puis les mouvements.
Les paysages de Barrière, dans lesquels il faut imaginer Da Boit danser, sont nés du patient tissage que le guitariste avait fait entendre en 2014 sur Primaire (Cassauna Tape Company) et d’une occasion de drame qu’il a su transformer en beaux instants : ici des arpèges, là des vrombissements, là un aigu répété, ailleurs une trouble agitation. La musique de Barrière s’écoute parfaitement sans le mouvement qu’elle a accompagné, inspirée ou guidée.