Xavier Charles, Joceline Chabot : Maraîchers (Tour de bras, 2020)
A l'occasion (et jusqu'à) la parution, à la fin du mois d'avril 2022, de l'anthologie du Son du grisli aux éditions Lenka lente, nous vous offrons une dernière salve de chroniques récentes (et évidemment inédites). Après quoi, ce sera la fermeture.
Sur la carte, l’impression : aquarelle, feutre et un peu de couture… Puisque le label Tour de bras insiste – Xavier Charles à la clarinette et Joceline Chabot à l’impression –, on soupçonne là une véritable collaboration. On imagine alors Charles interprétant la partition Chabot.
Rien ne dit, sur la carte, qu’il en a été ainsi. On suit alors Charles : souffles répétés, roulements, circonvolutions et parfois virages, soudaines précipitations et silences où s’enfouir le temps d’une brève réflexion. C’est alors un retournement, la descente de notes en tourbillons, ou la longueur que d’autres tiennent.
La clarinette est instable, mais bien disposée. Elle va jusqu’à faire naître une mélodie courte sur un premier motif, ou un second motif sur un embarrassement. Même lorsqu’il mitraille son auditeur d’aigus, mêle lorsqu’il prend de la distance en affranchi impétueux, Xavier Charles impose une présence rare, et à son tour fait impression.