Jacek Chmiel, Lara Süss : Meandertale (Leo, 2021)
A l'occasion (et jusqu'à) la parution, à la fin du mois d'avril 2022, de l'anthologie du Son du grisli aux éditions Lenka lente, nous vous offrons une dernière salve de chroniques récentes (et évidemment inédites). Après quoi, ce sera la fermeture.
C’est un duo pas comme les autres : Jacek Chmiel joue des objets et des electronics et Lara Süss de la voix. J’ouvre le disque et Fred Frith, qui a écrit une note pour le digipack, m’encourage fort à écouter leur Meandertale – malgré ma passion pour les jeux de mots, je sèche : méandres néandertaliens ?
Frith dit qu’écouter ce CD, c’est un peu comme regarder au microscope. C’est vrai. Ce qu’on regarde / écoute ici est grossi tant de fois qu’on ne reconnaîtra plus l’instrument. Vocalises expérimentales de Süss ou électronique de Chmiel ? Cordes tendues ou étirements sonores ? Etranglements voulus (jusqu’au cri) ou amas de bruits épars ?
Les mots que Süss nous livrent dans une langue inventée n’aident pas à la compréhension. Restent les sons du duo. Une belle entente d’où ressort une harmonie violente. Un beau malaise, quoi. Car dans ce titre mystérieux, on trouve « mandale » et c’est ce que vous risquez de vous prendre si vous décidez d’écouter ce disque. Je m’en souviens encore.