Anla Courtis : Tape Works (Pogus, 2006)
Passé par la guitare, Anla Courtis s’est ensuite spécialisé dans la manipulation de bandes en tous genres, pour servir au mieux sa musique expérimentale. Exposé d’enregistrements réalisés dans les années 1990, Tape Works donne un aperçu concluant de ses ambitions.
A force de nappes combinées, Courtis peint alors une ambient hostile où masses et tensions (Reducido a Hemorragia de Merluza), parasites et craquements (Asma de Tía de Alga), trouvent un réceptacle favorable où propager l’angoisse. Ailleurs, il dresse des compositions surréalistes où fluides (Jarabe de Llanura) et précipitations désordonnées (Invisible Clown Sonatra) investissent le moindre espace.
Auprès d’autres référents, Courtis expose enfin deux compositions proches d’une noisy pop racée – celle de My Bloody Valentine ou Fennesz, instituant quelques drones uniques maîtres de Studio for Wire Plugs et Encías de Viento – poussé par une machine implacable étouffant sous ses basses les aigus frondeurs.
De conception intelligente, Tape Works gagne à rapprocher les différentes manières qu’a Courtis d’aborder ses exigences, pour donner à entendre des formes changeantes de musique expérimentale. Plus ou moins préhensibles, et concrètement complémentaires.
Anla Courtis : Tape Works (Pogus)
Edition : 2006.
CD : 01/ Asma de Tía de Alga (1994) 02/ Rastrillo-Termotanque (1995) 03/ Jarabe de Llanura (1996) 04/ Respiré un Cordero (1994) 05/ Reducido a Hemorragia de Merluzas (1995) 06/ Studio for Wire Plugs (1991) 07/ Invisible Clown Sonata (1998) 08/ Encías de Viento (1996)
Guillaume Belhomme © Le son du grisli