Jacob Kirkegaard : Labyrinthitis (Touch, 2008)
Derrière les drones tenaces commandés par Jacob Kirkegaard – lignes de fuite enveloppantes élevées sur de plus aigues, notes cristallines étirées à loisir puis changées en impatientes et finalement fragmentées – et sous ses airs d’ambient constructiviste, l’horizon de Labyrinthitis est fait aussi des réactions de qui l’écoute aux impulsions discrètes qui ne cessent de l’y provoquer.
Sans dire que Kirkegaard élève ici l’acouphène au rang d’œuvre d’art, celui-ci expose l’auditeur à quelques sifflements et bourdons instinctifs, et donc, le met à contribution le temps d’édifier une œuvre qu’il n’aura aucune raison, ensuite, de juger incomplète ou triviale. Parce qu’elle le changera aussi des sourcilleux audiogrammes, non pas tant sur la forme que sur la relativité des résultats qu’il doit en attendre.
Jacob Kirkegaard: Labyrinthitis (Touch)
Edition : 2008.
CD : 01/ Labyrinthitis
Guillaume Belhomme © Le son du grisli