Mark Feldman, Sylvie Courvoisier : Oblivia (Tzadik, 2010)
Virtuoses, on sait que Mark Feldman et Sylvie Courvoisier le sont et cela ne pose pas de problème ici. On sait aussi que leur musique ne passe plus par le jazz mais toujours par l’improvisation. On sait ce que leurs compositions doivent à Bartok, Messiaen, Janacek, Enesco. On sait leurs mondes immenses et ouverts.
A nouveau, et en duo, ils nous offrent ces riches mondes. Ces mondes de tourments, de souplesses et de félinités. Ces mondes où les espaces respirent, où les suspensions s’incrustent et ne lâchent jamais prise (Bassorah). Dans ces onze pièces au verbe vif et inspiré, les fougues se déplacent de l’un à l’autre et, ensemble, se soudent et entrent en résonance (Vis-à-vis). En périphérie, la stridence s’installe, l’angoisse se délivre, joue le jeu de l’ironie et des poursuites fatales (Fontanelle). En son centre, la musique déploie plénitude et rondeur, sensibilité et abandon (sous un rêve huileux). Un disque rayonnant, j’en suis sûr.
Mark Feldman, Sylvie Courvoisier : Oblivia (Tzadik / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2009. Edition : 2010
CD : 01/ Conky’s Lament 02/ Dunes 03/ Messianesque 04/ Purveyors 05/ Oblivia de Oblivion 06/ Double Windsor 07/ Bassorah 08/ Vis-à-vis 09/ Samarcande 10/ Fontanelle 11/ Sous un rêve huileux
Luc Bouquet © Le son du grisli