Vox Arcana : Aerial Age (Allos Documents, 2010)
La batterie de Tim Daisy se fait souvent inspirante – et s’étoffe, à en croire une année d’évolution entre Alchemia de Cracovie avec Vandermark 5 (Annular Gift) et Pannonica de Nantes avec The Engines. Le projet Vox Arcana qu’il emmène le prouve la plupart du temps sur Aerial Age.
Parce qu’ici chaque moment est celui d’un temps musical et chaque note de James Falzone (clarinette lasse) ou de Fred Lonberg-Holm (violoncelle revigorant) qui accompagnent non pas cette façon qu’a Daisy de battre la mesure mais ses manières polymorphes d’égrener les secondes renforcent cette impression conjointe de mesure et d’expression. Inspiré ici moins par le jazz (même de chambre) que par l’Ecole de New York et la musique minimaliste, le batteur invente six pièces aléatoires.
Séditieuses pour la plupart, parfois spécieuses – quand il leur arrive d’être complexe parce qu’il en avait été décidé ainsi et non parce que cela était véritablement nécessaire –, celles-ci prennent la forme de fuites expérimentales, de compositions déphasées et puis de chansons découpées nettes. Comme Ken Vandermark, Daisy recourt souvent à l’unisson pour lier le tout : mais non pour faire comme lui œuvre de virulence mais pour caresser de plus petites percussions et feindre un autre genre de blues : celui du citadin intoxiqué de sophistication plongeant loin dans le bois (percussions et marimba) pour revenir à l’essentiel.
Vox Arcana, The Silver Fence. Courtesy of Allos Documents
Vox Arcana : Aerial Age (Allos Documents)
Enregistrement : 7 et 8 janvier 2010. Edition : 2010.
CD : 01/ The Number 7 02/ Blue Space 03/ The Silver Fence 04/ Chi Harp Call in E 05/ Winnemac 06/ White Lines 07/ Chaos 1 08/ Falling
Guillaume Belhomme © Le son du grisli