My Cat Is An Alien, Joëlle Vinciarelli : > Eternal Beyond > (Arsenic Solaris, 2016)
Pas assez d’être deux, pour Maurizio et Roberto Opalio. Ni d’être frères, à en croire les rencontres opérées ces dernières années sur disques par My Cat Is An Alien : Jackie-O Motherfucker, Thurston Moore, Jim O’Rourke, Okkyung Lee et Christian Marclay… dans la série From the Earth to the Spheres ; plus récemment Keiji Haino, Mats Gustafsson, Steve Roden ou Nels Cline. Cette fois, c’est Joëlle Vinciarelli (Talweg, La Morte Young) qu’ils ont rencontrée, non loin du Village Nègre du Col de Vence.
Comme par enchantement, l’échange (quatre jours de studio) a accouché de rumeurs musicales qui, toutes, épousent le modelé karstique. Pétri de noire métaphysique – Nietzsche et Emily Dickinson auraient, apprend-on, pu faire bon ménage –, les musiciens remuent un instrumentarium hétéroclite (piano droit, percussions, pédales d’effets et autre électronique… en plus d’instruments à cordes de leur fabrication) comme en souvenir du temps qu’ils sont en train de passer ensemble : là, des cris d’angoisse, ici comme une récitation ; ailleurs, un cuivre en peine contre l’union de cordes pincées et d’un sifflement électronique.
A même le rocher, le trio sculpte puis trace des signes dans lesquels on craindra de voir l’expression d’une menace au lieu des chemins qu’ils sont. Qui mènent à quelque univers parallèle – où le Ciel et la Terre s’y rejoignent au son d’Albert Ayler, nous indique le titre des morceaux – sur un air de manège oublié. Des chemins qui dérangent l’harmonie du premier paysage, avant de l’avaler.
My Cat Is An Alien, Joëlle Vinciarelli : > Eternal Beyond >
Arsenic Solaris
Edition : 2016.
LP : > Eternal Beyond >
Guillaume Belhomme Le son du grisli