Lol Coxhill (1932-2012)
A la fin des années 1940, pour être chargé de programmer des musiciens américains en clubs anglais, Lowen Coxhill rencontre Charlie Parker sur le modèle duquel il pratiquait jusque là le saxophone alto. Plus tard, il s’essaye pourtant au ténor et au soprano au son desquels il intègre une suite d’orchestres dont les Afro-Cubists de Denzil Bailey, consacrés au répertoire de Dizzy Gillespie. S’il entre en contact avec quelques compatriotes singuliers (Tubby Hayes, Joe Harriott), Coxhill passe la majeure partie des années 1960 à défendre le rhythm and blues auprès de Tony Knight ou Dave Hunt et à accompagner d’autres Américains de passage (Rufus Thomas, Screamin’ Jay Hawinks, Mose Allison) avant de s’essayer à un mélange de jazz et de rock en compagnie de Steve Miller. Dans le même temps, le saxophoniste soigne sa réputation d’improvisateur : au son d’Ear of Beholder qu’il enregistre pour le label de John Peel, Dandelion ; en tant que membre du Brotherhood of Breath de Chris McGregor ou du Moiré Music de Trevor Watts ; en participant, enfin, aux premières manifestations Company organisées par Derek Bailey et Evan Parker. Poussé par un goût insatiable pour les expériences nouvelles, le saxophoniste interroge ensuite la musique électroacoustique en compagnie du guitariste Mike Cooper et du batteur Roger Turner dans The Recedents, le rock en membre impliqué de The Damned ou encore la chanson et l’illustration sonore sous le nom de Melody Four en association avec Steve Beresford et Tony Coe. Parvenant à se détacher de préoccupations qui le conduisent à multiplier solos et duos (avec Pat Thomas, Veryan Weston ou encore Howard Riley), Lol Coxhill pourra prendre place en Dedication Orchestra ou London Improvisers Orchestra. Guillaume Belhomme, Way Ahead. Jazz en 100 autres figures, Le mot et le reste, 2011.