Alessandro Bosetti, Chris Abrahams : Who We Had Left (Mikroton, 2012)
En 2010, c’est avec Chris Abrahams qu’Alessandro Bosetti travaillait son art électronique, opposant son iconoclastie aux obsessions du réputé pianiste.
Des progressions tortueuses d’un art musical télégraphique (We Also Dress Today) aux vaines entourloupes d’arpèges qui n’en finissent pas, empêtrés en plus dans les cordes lâches d’une basse de synthèse (We Arrange Our Home), le duo cherche – où trouver en effet l’équilibre à lui aller ? – et puis trouve : si ce n’est une interprétation anecdotique de la Waltz for Debby chère à Bill Evans, le disque consigne une maintenant irréprochable entente.
Ce sont alors un délicat morceau d’atmosphère (We See Infancy), une pièce minimaliste jouant de dissonances et d’inserts électroniques illuminés (When They Are Overhead), enfin, une chanson sur laquelle la voix de Bosetti fait, en anglais, corps avec l’instrument classique pour mieux le retourner : celui-ci accuse alors le coup d’une poésie sonore qui cultive le mystère et brille par les airs qu’elle trouve à dire.
Alessandro Bosetti, Chris Abrahams : Who We Had Left (Mikroton / Metamkine)
Enregistrement : 10 avril 2010. Edition : 2012.
01/ We Also Dress Today 02/ We Arrange Our Home 03/ We Cannot Imagine 04/ We See Infancy 05/ When They Are Overhead 06/ Waltz For Debby
Guillaume Belhomme © Le son du grisli