Kristoff K. Roll : A l’ombre des ondes (Empreintes DIGITALes, 2012)
A l’ombre des ondes, de Kristoff K. Roll (J-Kristoff Camps et Carole Rieussec), est une invitation à la rêverie. Des hommes et des femmes sont invités sur une méridienne (pour ne pas dire un divan, ce qui ferait de nous, auditeurs, des psys incompétents) à nous parler de leurs rêves.
Il est difficile de raconter des rêves, pour cela il faut choisir les bons mots. Il faut aussi se concentrer pour ne pas être dérangé par le bruit d’un avion qui passe ou par celui de pas sur le gravier. Mais certains n’hésitent pas. Un homme dit qu’il a rencontré Brigitte Bardot pendant la guerre, que celle-ci vendait ses meubles. Une femme raconte son exploration de villes qui n’existent pas. Un autre homme avoue rêver érotique. Une autre femme se souvient avoir perdu ses amis et s’être retrouvée seule dans une ville inconnue… Il y aura d’autres histoires, mon intérêt variera – je m’aperçois que le son de la voix et les intonations (trop « jouées » parfois) peuvent avoir un effet néfaste sur mon attention.
Les ombres sont courtes comme les ondes, même si l’on peut y trouver une certaine fraîcheur. Mais lorsqu’on décroche, c’est l’imagination (je veux dire, le beau bruitage) de Kristoff K. Roll qui nous rattrape. Le bois qui craque, l’eau qui endort, me convainquent de me laisser aller. Une foule parle fort, le soleil est aveuglant. « Je suis photographe d’animaux sauvages ayant pris place dans des voitures ». Est-ce le rêve d’un autre étranger ou bien le mien qui commence ?
Kristoff K. Roll : A l’ombre des ondes (Empreintes DIGITALes / Metamkine)
Edition : 2012.
CD : 01/ Méridienne allongée 02/ Récit de rêve 03/ Méridienne inclinée
Héctor Cabrero © Le son du grisli