Semool : Essais (Souffle Continu, 2014)
Moi, de 1979 en juin, parfois à la masse, google (du verbe du premier groupe) : « qui sont, siouplé, Olivier Cauquil, Philippe Martineau et Rémy Dédé Dréano ? » Tac, j’ai la réponse : Semool. Oui, Semool, qui, huit ans avant moi, a sorti sur Futura un seul et unique disque : Essais. Ca fait déjà pas mal d’infos. Mais je compte bien en (r)ajouter. Car donc oui comment sonnait Semool ? Eh bien, à en croire la réédition Souffle Continu, pas à makach même si j’en ai eu peur au début.
Reprenons les noms du dessus : le premier joue de la guitare et du piano (je dis « joue » parce que je ne sais pas s’il est « vraiment » (du genre de « vraiment » qui peut jouer Led Zep' sans tablatures) pianiste ou guitariste), le deuxième joue de la guitare et des percussions et le troisième des percussions tout court (il s'en contentait, le passé c'était comme ça). A plein nez, ça sent l’impro lo-fi de derrière les post-barricades mais, quand même… respect pour les barricades (à chacun de trouver un sens à cette phrase).
Car si – je me cite moi personnellement – « j’en ai eu peur au début », c’est qu’il a coulé de l’eau sous les ponts depuis ce solo de guitare à la malagasy, ces voix à la reverse et ce condensé de fausse transe gnawa. Mais (car il y a un mêêêhhh et ce mêêêhhh est de la taille d'un boeuf), à la réécoute, ces trois choses qui n’ont l’air de rien peuvent se surpasser. Par exemple, dans le frisement des percussions, dans le reflux de la guitare et le piano déglingolant, dans cette odeur de vieille chanson que l’on ne trouve plus que dans de vieux disques sans paroles. Et au bout d’un moment, quelque chose se lève (et non pas « gonfle ») : à tel point que je ne regrette pas d’avoir lâché les Essais de Montaigne (que j’ai lâché à plusieurs reprises, pour être honnête) pour un excès de Semool.
Semool : Essais (Souffle Continu)
Enregistrement : 1969-1971. Réédition : 2014.
LP : A1-B6/ Essai #1 - Essai #12
Pierre Cécile © Le son du grisli