King Ayisoba : Wicked Leaders (Makkun, 2014)
Ce n’est pas le premier CD de King Ayisoba que produit Makkun Records (le label d’Arnold de Boer) mais c’est le tout premier que j’entends de ce Ghanéen chanteur (à plusieurs voix) et joueur de kologo. Ce n’est donc pas le premier musicien africain qu'un des membres de The Ex m’aura fait découvrir, et apprécier !
Donc voilà : la voix du King n’est plus ce qu’elle était (nasillarde qu’elle est, stupéfiante !) et son déhanché donne plutôt maintenant dans la saccade et l’embardée. Quant à ces rengaines qu’ils vous assaillent, que l’on imagine pleines de fiel, elles font directement effet sur le cortex cérébral. Surprenant en diable, King Ayisoba peut aussi choisir de donner dans la tendresse (Song for Peace) ou développer ses idées en compagnie de featurings (Zea, of course, Ayuune Sulley, Solomon Abusoro…) qui font parfois penser à ce disque que Waldemar Bastos (Angolais, lui) enregistra il y a des années sous la houlette d’Arto Lindsay.
Enfin, une dernièrechose... J’ai découvert un truc (enfoui chez moi depuis des siècles sans doute) : j’aime le son du Doo ! Et je ne pourrai désormais plus m’en passer.
King Ayisoba : Wicked Leaders (Makkun)
Edition : 2014.
CD / LP : 01/ Bayeti Boi 02/ Wicked Leaders 03/ Sunsua 04/ Yele Mengire Nbo Se’ena 05/ Akolbire 06/ Mbhee 07/ Asa’ala Daandera 08/ Weene Ma’le Wane 09/ Abeleywine 10/ Song for Piece
Pierre Cécile © Le son du grisli
Christian Wolfarth : Scheer (Hiddenbell, 2013) / Wintsch, Weber, Wolfarth : Willisau (hatOLOGY, 2013)
Jason Kahn, qui signe les notes de Scheer, confirme rapidement : Christian Wolfarth use ici de cymbales et de cymbales « seulement ». Pas simplement, par contre, et d’une manière si efficace qu’elle lui fera écrire : « He presses time to the forefront of our perception, leading us to a heightened sense of the now and allowing us to reflect on this through the beauty of sound. »
Il n’était pas question de traduire l’impression de Kahn pour raconter l’effet que peut avoir sur nous l’art de Wolfarth. Il faudra par contre donner les noms des références auxquelles Kahn compare ici Wolfarth (Eliane Radigue, Maryanne Amacher, Phill Niblock) pour insister avec lui sur la veine minimaliste de ces deux pièces enregistrées à Scheer, en Allemagne.
Sur Scheer 1, c’est donc à quelques cymbales que le carillonneur s’accroche afin d’y dessiner au balai des reliefs assez hauts pour dissimuler d’épais ronflements. La balance des aigus et des graves est travaillée, leur histoire est celle d’une suite d’apparitions et de disparitions subtilement coordonnées. Sur résonances impressionnantes, Wolfarth fera de Scheer 2 une berceuse ensorcelante. Des drones y naissent à force de régularité et s’épanouissent pour trouver dans le studio un beau terrain de prolifération. Deux fois donc, démonstration – faut-il enfin traduire les propos de Kahn rapportés plus haut pour dire ce que Wolfarth démontre ici ? – et son impressionnent tout autant.
Christian Wolfarth : Scheer (Hiddenbell Records)
Enregistrement : 2013. Edition : 2013.
CD : 01/ Scheer 1 02/ Scheer 2
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Enregistré en concert le 25 août 2012 au lieu-dit, Willisau est, après WWW et The Holistic Worlds Of, la troisième référence de la collaboration Michel Wintsch / Christian Weber / Christian Wolfarth. Qui ne sera pas la première à aller entendre, tant Wintsch, au piano et au synthétiseur, perd ici en retenue et là en subtilité. On pourrait louer quand même les talents de Weber et Wolfarth, mais la prise de son est trop mauvaise et, encore une fois, le piano impossible.
Michel Wintsch, Christian Weber, Christian Wolfarth : Willisau (hatOLOGY / Harmonia Mundi)
Enregistrement : 25 août 2012. Edition : 2013.
CD : 01/ 2.8 Feet Below, Tiny Fellows, Distant Neighbours 02/ Fragile Paths 03/ North West
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Ivo Perelman : Two Men Walking / Book of Sound / The Other Edge (Leo, 2014)
En se lançant d’emblée dans la bataille et, exorcisant de ce fait le piètre A Violent Dose of Anything (Leo Records), Mat Maneri n’est plus la victime de l’ogre Ivo Perelman. Le chemin, ici, est celui de la reconnaissance et des justes proximités. Ecoute et concentration pour le violoniste, aigus perce-tympans et phrasés en forme de bosses pour le saxophoniste : tous deux tranchent à vif le contrepoint. Mais parce que trop souvent systématiques, on aimerait les entendre s’éloigner, se dissoudre en d’autres espaces.
Mais ce petit jeu du chat et de la souris possède charme et élégance : l’unisson se trouve (quasi) miraculeusement, d’un bourdon nait des fugues écarlates et le temps de quelques pistes, le violoniste embarque son ami saxophoniste dans de sombres et secrètes joutes microtonales. A suivre…
Ivo Perelman, Mat Maneri
Two Men Walking (court extrait)
Ivo Perelman, Mat Maneri : Two Men Walking (Leo Records / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2013. Edition : 2014.
CD : 01/ Part 1 02/ Part 2 03/ Part 3 04/ Part 4 05/ Part 5 06/ Part 6 07/ Part 7 08/ Part 8 09/ Part 9 10/ Part 10
Luc Bouquet © Le son du grisli
Vieux complices depuis 1996, Ivo Perelman (saxophone ténor), Matthew Shipp (piano) et William Parker (contrebasse) animent une ruche aux phrasés cassés, rongés. N’abusant pas plus que cela du contrepoint mais, au contraire, jouant le jeu des embuscades et des accrochages, contrebassiste et pianiste obligent Ivo Perelman à repenser son souffle, à reconsidérer l’interaction du trio. Et ainsi d’offrir à ce même trio quelques horizons élargis.
Ivo Perelman
Book of Sound (court extrait encore)
Ivo Perelman : Book of Sound (Leo Records / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2013. Edition : 2014.
CD : 01/ Damnant Quod Non Intelligent 02/ Candor Dat Viribus Alas 03/ De Gustibus Non Est Disputandum 04/ Adsummum 05/ Adde Parvum Parvo Magnus Acervus Erit 06/ Veritas Vos Liberabit
Luc Bouquet © Le son du grisli
Dans la pléthorique production d’Ivo Perelman (quinze disques en deux années sur le seul label Leo Records), choisir The Other Edge semble être une bonne et sage option. Trio connecté (Matthew Shipp, Michael Bisio, Whit Dickey) et en rien effrayé par les flèches d’aigus du saxophoniste, désordres exclusifs (consignons quelques bémols aux obsessions rythmiques de la paire Perelman-Shipp) : ce quartet prend à bras le corps un free jazz sortant ici agrandi.
Ivo Perelman
The Other Edge (court extrait toujours)
Ivo Perelman : The Other Edge (Leo Records / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2014. Edition : 2014.
CD : 01/ Desert Flower 02/ Panem et Circenses Part 1 03/ Crystal Clear 04/ Panem et Circenses Part 2 05/ Latin vibes 06/ Petals or Thorns? 07/ Big Bang Swing 08/ The Other Edge
Luc Bouquet © Le son du grisli
Bryan Eubanks & Pascal Battus : Nantes, 28 juin 2014
Ouvrant une soirée « Images physiques & musiques vibrantes » – à laquelle auront aussi participé VA AA LR, Richard Tuohy et Takashi Makino –, Bryan Eubanks et Pascal Battus étaient attablés ce 28 juin au Trempolino de Nantes.
C’est en percussionniste que Battus entame l’improvisation, levant une première rumeur dont le souffle réanimera l’intérêt d’Eubanks pour l’invention de phénomènes sonores. C’est d’ailleurs là une cause commune à Battus et Eubanks : les surfaces rotatives et objets amplifiés du premier – assister à un concert de Battus, c’est forcément, en auditeur perturbé ou indiscret, se poser la question de la provenance des sons à y entendre (du quoi ? voire du qui ? cette corde qui vibre ne démontre-t-elle pas une âme ?) – et le matériel électronique du second, inquiets tous de révéler, quand ce n’est pas de concevoir, des chants inespérés.
Des deux courtes tables de l’atelier, naît alors un arrangement : futuriste et recycleur, mesurant ses excitants (vibrations de moteurs, coups portés, souffles induits…), Battus provoque des réactions en chaîne ; jouant de sons en ordinateur (bruissements, sinus, battements étouffés…) ou retouchant quelques notes révélées par son partenaire, Eubanks fait quant à lui œuvre de déstabilisation discrète. Au gré de perturbations qui, dans l’onde, ont trouvé leur mesure et puis leur harmonie, le duo a composé comme par enchantement.
Bryan Eubanks et Pascal Battus, Nantes, Trempolino, 28 juin 2014.
Photo : Chloé Dusuzeau / Mire.
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Sophie Agnel, Olivier Benoit : Reps (Césaré, 2014)
Puisqu’il faut souvent, en présence de Sophie Agnel, filer la métaphore, nous irons donc voir dans les stries du Reps annoncé, enregistré en juillet 2011 avec l’un de ses partenaires privilégiés, Olivier Benoit.
Piano contre guitare électrique, une demi-heure, et deux pièces. La fougue emporte déjà la pianiste qui fait gronder son instrument comme d’autres actionnent toujours le même métier à tisser : quelques chuintements trahissent l’âge de la machine, remplacés bientôt par des soupçons prudents mais qui gonflent avec la tension électrique, forment un accord qu’Agnel répétera à distance. Hélas, à coups de facilités et de notes dans le vide, le mystère se délite et la déception point : la trame est finalement grossière.
La contrariété passée – Reps-1 est quand même une demi-réussite –, le duo remet l’ouvrage sur le métier : la confrontation est motivante, qui n’en oblige pas moins Benoit à davantage encore d’effacement, mais chez la pianiste virera au théâtre, et même à l’emphase. L’a-t-elle remarqué ? Reprenant la tonalité d’un larsen qui court, elle se fait alors répétitive et brouille tous les plans : plus de trame qui vaille, mais un charme soudain. Maintenant, la question dérange : deux demi-réussites en font-elles une entière et pleine ?
Sophie Agnel, Olivier Benoit : Reps (Césaré / Metamkine)
CD : 01/ Reps-1 02/ Reps-2
Enregistrement : 11-13 juillet 2011. Edition : 2014.
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Grand Groupe Régional d’Improvisation Libérée : Combines (Tour de bras, 2013)
La couleur du vinyle aurait dû me mettre la puce à l’oreille… il y avait bien là de quoi faire monter la fièvre, d’autant que le GGRIL (pour Grand Groupe Régionale d’Improvisation Libérée) tournait à plein régime (une douzaine de membres) et sans chef attitré (pas plus le bassiste électrique Eric Normand que le guitariste électrique Robert Bastien, même si…).
Même si les deux hommes s’essayent au rôle de chef en face B et si le premier est l’auteur de ces « jeux pour improvisateurs ». Mais alors, ces jeux ? Ils en appellent autant à un folk tournant qu’à une conduction / déconstruction ambiantique, voire ambiantiste. Sa qualité évolue selon les « combines » ou les combinaisons : excellente quand tel ou tel instrument (la trompette d’Alexandre Robichaud, le vibraphone de Tom Jacques ou l’accordéon de Robin Servant, par exemple) s’éloigne du noyau dur de l’orchestre, moins remarquable (étrangement) quand l’orchestre cherche à jouer collectif. C’est difficile, la musique orchestrale ; c’est pourquoi le GGRIL s’en tire avec non pas de beaux dommages mais avec de bien beaux honneurs.
GGRIL
Combines (extraits)
Grand Groupe Régional d’Improvisation Libérée : Combines (Tour de bras / Metamkine)
Edition : 2013.
A/ Music Jeu de Carte (Première Main) Jeu de Carte (Deuxième Main) Oui, cela pourrait commencer comme ça… B/ Situation à deux Chefs
Pierre Cécile © Le son du grisli
Brötzmann Expéditives : The Nearer The Bone..., Live in Wiesbaden, Solo + Trio Roma, Snakelust, Yatagarasu
Brötzmann / Miller / Moholo : The Nearer The Bone, The Sweeter The Meat (Cien Fuegos, 2012)
Parmi les références FMP rééditées sur vinyle par Cien Fuegos, on trouve The Nearer the Bone, the Sweeter the Meet du trio Peter Brötzmann / Harry Miller / Louis Moholo. Datant du 27 août 1972, la référence consigne quatre plages sur lesquelles le saxophone prend davantage son temps, voire quelque recul, et la clarinette basse épouse l’archet chantant de Miller comme la ronde frappe de Moholo. Dans la clameur, une évidence : la contrebasse et la batterie s’expriment autant que ce Brötzmann qu’elles portent.
Peter Brötzmann, Jörg Fischer : Live In Wiesbaden (Not Two, 2011)
A sa collection de duettistes-batteurs, Brötzmann ajouta Jörg Fischer (entendu notamment auprès d’Owe Oberg ou Olaf Rupp) le 24 juin 2009 dans le cadre du festival Kooperative New Jazz de Wiesbaden. De saxophones en clarinette et tarogato, le voici improvisant quatre fois – Fischer démontrant d’un allant capable de suivre, voire de précipiter, la vive inspiration de son partenaire – et chassant la fièvre le temps d’une ballade cette fois écrite, Song for Fred.
Peter Brötzmann : Solo + Trio Roma (Victo, 2012)
21 et 22 mai 2011, au festival de Victoriaville, Peter Brötzmann donne un solo et se produit en trio avec Massimo Pupillo et Paal Nilssen-Love. Au son d’un thème qu’il dépose lentement, Brötzmann inaugure ce nouveau solo enregistré : le parcours dévie à force d’échappées instinctives, d’insistances, de silences, de reprises, pour déboucher sur une lecture de Lonely Woman. En trio (Roma), c’est un « free rock » plus entendu mais plus intéressant que celui d’Hairy Bones…
Hairy Bones : Snakelust (to Kenji Nakagami) (Clean Feed, 2012)
Augmenté du trompettiste Toshinori Kondo, Roma devient Hairy Bones. En concert à Jazz Em Agosto le 12 août 2011, le quartette conjugue à l’insatiable façonnage de Brötzmann l’écho de Kondo, la verve commode de Pupillo et la frappe appuyée de Nilssen-Love. Seulement endurant.
The Heavyweights : Yatagarasu (Not Two, 2012)
Le 8 novembre 2011, Brötzmann enregistra à Cracovie en trio de « poids lourds » – avec le pianiste Masahiko Satoh (entendu auprès d’Helen Merrill, Wayne Shorter, Art Farmer, mais aussi de Steve Lacy, Anthony Braxton ou Joëlle Léandre…) et le batteur Takeo Moriyama (entendu, lui, auprès d’Aki Takase ou d’Akira Sakata). L’embrasement n'attend pas : accords agglomérés de piano puis fugue sur laquelle Brötzmann calque son allure aux saxophones ou tarogato. Mieux : sur Icy Spears et Autumn Drizzle, travaille sur l’instant à la cohésion d’un trio étourdissant.
Peter Brötzmann : We Thought We Could Change the World (Wolke, 2014)
Il y a du When We Were Kings – poigne, panache et nostalgie – dans ce recueil de conversations qui datent du tournage de Soldier of the Road. A Gérard Rouy, Brötzmann répond donc et raconte tout. Au journaliste (et ami, précise le musicien dans sa postface), ensuite, de rassembler les fragments qui formeront We Thought We Could Change the World.
Alors, les conversations – que Rouy augmente d’autres témoignages, de nombreux musiciens – n’en font plus qu’une, qui suit une pente naturelle balisée par quelques chapitres : premières années (apprentissage du saxophone ténor en autodidacte, influences de Nam June Paik, Don Cherry et Steve Lacy), grandes collaborations (Peter Kowald, Misha Mengelberg, Evan Parker, Derek Bailey, Carla Bley, Fred Van Hove, Sven-Ake Johansson et Han Bennink, puis Paal Nilssen-Love, Mats Gustafsson et Ken Vandermark), expériences diverses (FMP, Moers, trio Brötzmann / Van Hove / Bennink), arts plastiques (Brötzmann, comme en musique, inquiet ici de « trouver des formes qui vont ensemble »), famille et politique culturelle.
Toujours plus près du personnage, Rouy consigne le regard que celui-ci porte sur son propre parcours (« Ce que nous faisons aujourd’hui est toujours assez dans la tradition jazz de jouer du saxophone. ») et l’engage même à parler de son sentiment sur la mort. En supplément, quelques preuves d’une existence qui en impose : photographies de travaux plastiques datant des années 1970 à 2000 et discographie à laquelle la lecture de We Thought We Could Change the World n’aura pas cessé, ne cessera pas, de nous renvoyer.
Peter Brötzmann : We Thought We Could Change the World. Conversations with Gérard Rouy (Wolke)
Edition : 2014.
Livre : We Thought We Could Change the World. Conversations with Gérard Rouy. 191 pages.
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Joëlle Léandre, Nicole Mitchell : Sisters Where (Rogue Art)
Dans les notes qui accompagnent le disque, François-René Simon a raison de parler d’ « Alter égales » pour évoquer Joëlle Léandre et Nicole Mitchell, qui enregistrèrent Sisters Where le 20 février 2013 – c’est-à-dire bien après Before After, avec Dylan Van Der Schyff, sur le même label.
Des « alter égales » et des sœurs d’improvisation, Léandre en a pourtant connues (Maggie Nicols, Irène Schweizer, Lindsay Cooper, Lauren Newton, Kazue Sawai, India Cooke…), alors, avec Mitchell, ce sera différent. En orbite – les Sisters en questions explorent ici cinq planètes avant le retour sur Terre –, la flûtiste, d’un lyrisme moins emporté que de coutume, tourne autour de la contrebassiste, la cerne bientôt, l’embrasse enfin : deux archets délicats et quelques pizzicatos composent alors en douce un ballet où le souffle a son mot à dire : autant que les cordes, ses lignes des nœuds remuent.
Joëlle Léandre, Nicole Mitchell : Sisters Where (Rogue Art / Souffle Continu)
Enregistrement : 20 février 2013. Edition : 2014.
CD : 01/ Sisters on Venus 02/ Sisters on Uranus 03/ Sisters on Mercury 04/ Sisters on Mars 05/ Sisters on Saturn 06/ Back on Earth
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Joëlle Léandre, Pascal Contet : 3 (Ayler, 2014)
L’accordéon, de par sa tessiture, permet le déploiement de larges états. Mais la contrebasse aussi. Et ainsi, Pascal Contet et Joëlle Léandre, de faire, de nouveau, rougir leurs sensibilités. Et de retrouver ce qui pour eux est un état naturel : l’improvisation.
Ici, ils ne bousculent jamais l’harmonie. Ici, ils évitent les tumultes. Ce sont de drôles d’anges qui étirent leurs ailes. Ils cheminent côte à côte : l’une préfère la vitesse, l’autre enserre la note. Le chant de l’une n’est pas un chant de routine mais de profondeur. Le chant de l’autre est proche des piafs du petit matin. Parfois, nous les surprenons à s’engager en fausse valse. En valse lointaine plutôt. Mais les voici déjouant cette hypothétique valse pour mieux aiguiser leurs fines et aimantes lames. Et le disque, de s’étirer en suavité. Peu à peu, ils tendent vers l’apaisement, vers la douceur, vers le silence. Vingt ans que ça dure. Pas de raison pour que…
Joëlle Léandre, Pascal Contet
Seize
Joëlle Léandre, Pascal Contet : 3 (Ayler Records / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2012. Edition : 2014.
CD : 01/ Quatre 02/ Soixante 03/ Vingt-neuf 04/ Trente-trois 05/ Seize 06/ Trente-cinq 07/ Cinquante-trois
Luc Bouquet © Le son du grisli