Keiji Haino, Peter Brötzmann, Jim O’Rourke : Two City Blues (Trost, 2015)
Il est de ces affiches qui donnent envie & même qui font même frémir… Imaginez donc : Keiji Haino, Jim O’Rourke et Peter Brötzmann. Oui, sur un même disque. Et avant cela, dans un même studio (est-ce une scène ?), le 23 novembre 2010 à Tokyo.
En hôte qu’il est, c’est KH qui semble mener la barque sur le grand titre, Two City Blues 2 (pas entendu le 1, sur LP). No-folk, no-blues, but wild, c’est ce qui se dit. Un peu de blues quand même, dans ces slides de guitare et ce saxophone qui singe de temps en temps l’harmonica. Jusqu’à ce que, of course, nos trois hommes montent dans les étages. La voix de fausset nous tirerait des larmes si les pop-gimmicks d’O’Rourke ne nous calmaient pas… Maintenant, il y a quelque chose de bizarre dans ce Brötzmann là, et ce quelque chose est peut être un quelqu’un qui n’ose pas.
Jusqu’à ce que, of course again, le saxophoniste y aille de sa franche expression. Peut-être est-ce trop tard ? Ou est-ce la voix d’Haino qui nous (me, oserais-je dire) porte sur les nerfs ? Avant que la réponse ne fuse, une vérité apparaît : assez mollasson, tout ça, en définitive (sache que). Dommage, j’aurais bien aimé frémir pour de bon.
Keiji Haino, Peter Brötzmann, Jim O’Rourke : Two City Blues (Trost)
Enregistrement : 23 novembre 2010. Edition : 2015.
CD : 01/ TWo City Blues 2 02/ One Fine Day
Pierre Cécile © Le son du grisli
Johan Arrias, Christian Munthe : Torso and Legs (Bug Incision, 2014)
Parti de Derek Bailey pour, finalement, peu s’en détacher, Christian Munthe décortique la corde avant de la labourer. Au passage, questionne la caisse de résonance de son instrument puis reprend son étrange labeur. Fuyant la phrase, trouvant à sa clarinette quelque sifflante vertu, Johan Arrias rend anxiogène son souffle au saxophone alto.
Tous deux passent le temps à armer leurs solitudes, trouvent parfois le chemin des justes colères et des chocs assemblés. Mais, toujours échouent, à réunir leurs fragiles élans.
Johan Arrias, Christian Munthe : Torso & Legs (Bug Incision Records)
Enregistrement : 2011. Edition : 2014.
CD : 01/ I 02/ II 03/ III
Luc Bouquet © Le son du grisli
Savina Yannatou : Songs of Thessaloniki (ECM, 2015)
Le folklore, qui est une imagination et parfois un fantasme, une imagination pour tout le monde et le fantasme de tout le monde, peut-il vivre encore en chacun de nous ? Si oui, peut-il être réinventé par chacun de nous ? Oui et oui, dit la chanteuse Savina Yannatou depuis la fin des années 70.
Comme d’autres pays, la Grèce entretient son folklore et ses instruments. C’est à la fois un devoir de mémoire et une façon d’attirer le chaland. Malgré cela, et tu le sais, j’avoue facilement un amour du folklore et un amour de l’accordéon. Et un amour aussi d’une voix de femme qui chante non pour moi seul mais pour nous deux réunis. Il faut qu’elle contente tout le monde, et tout le monde c’est à la fois toi et moi.
La voix d’Anneli Drecker (Bel Canto, ndlr) m’avait plu à l’époque, comme celle de Teresa Salgueiro, notre voisine. La voix de Yannatou me rappelle celle de Drecker, et les arrangements du Primavera en Salonico les instrumentaux de Rabih Abou-Khalil. Il y a cette force instrumentale et cette force chantée chez Savina. Et même si en avançant dans le CD les chansons perdent de leur mystère, sa voix reste la même, ancrée dans un port grec d’où partent les frontières de la Norvège, du Portugal et du Liban. Les tiennes et les miennes, au milieu de tout ça.
Savina Yannatou, Primavera en Salonico : Songs of Thessaloniki (ECM)
Enregistrement : 19-21 février 2014. Edition : 2015.
CD : 01-17/ Songs of Thessaloniki
Héctor Cabrero © le son du grisli
Diatribes : Great Stone / Blood Dunza (Aussenraum, 2015) / Diatribes : Augustus (Insub, 2013)
Jamais trop occupés, D'incise & Cyril Bondi transformaient récemment, sous l’influence de King Tubby, deux pièces de dub des années 1970. Et le divertissement opère.
A la vitesse qu’un dubplate fiché dans le sable mettrait à fondre au soleil, le duo réduit ses instruments (mélodicas, micros, haut-parleurs…) en poudre et en filtre les sons. Diffuse, alors, une électroacoustique où les basses et les vibrations rivalisent d’équilibre sur mille plateaux tournant. Désarticulé, le dub encore promis est ensuite filé : consolidé par un rythme minuscule ou un drone défaillant sur Blood Dunza ou ouvragé par quelques basses fuyantes sur Great Stone – ici, la subtile progression du duo rappelle le YMCA d’Alan Licht ou le Pablo, Feldman, Sun, Riley de Dax Pierson et Robert Horton. Inspirés par le dub, Diatribes signe là une référence indispensable de sa discographie.
Diatribes : Great Stone / Blood Dunza (Aussenraum)
Edition : 2015.
LP / Téléchargement : A/ Blood Dunza B/ Great Stone
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
S’il faudra de toute façon télécharger Augustus, l’objet du même nom existe : poster enfermé dans une pochette de carton noire. Au son, c’est une musique du temps qui passe et même de temps à passer dans la rumeur d’un tambour grave et le chant de réductions mécaniques qui, détachées de tout si ce n’est de l’instant qu’elles marquent, font la ronde.
Diatribes : Augustus (Insub)
Edition : 2013.
Téléchargement : 01/ Augustus
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Angélica Castelló : Sonic Blue (Interstellar, 2015) / Angélica Castello, Billy Roisz, Burkhard Stangl, dieb13 : Scuba (Mikroton)
Je ne sais ce qu’est le subgreatbass Paetzold Recorder d’Angélica Castelló qui ronfle comme ça en début de LP, mais ce n’est guère engageant. Flippant, même. Mais je me plonge malgré tout dans cette ode aux mers et aux océans de notre monde.
Arctique, Atlantique, Pacifique… Tout ou presque y passe le long d’un voyage ou des field recordings forment des bans avec des electronics, des radios et des tapes… Une vraie barrière électroacoustique qui n’effraye pas le gros poisson. Pour ce qui est de l’explorateur (c’est-à-dire : moi, à la suite de Castelló), il suit le courant (pas assez saumon pour le remonter), tranquille, ébahi et de temps à autre agacé. Parce que notre guide n’envisage pas de composer sans en faire des caisses (ou des bourriches) qui piquent plus qu’un oursin. Quand la mer est calme, ça passe. Quand elle ne l’est pas, dommage pour la marine !
Angélica Castelló : Sonic Blue (Interstellar)
Edition : 2015.
LP : A/ Artico / Mediterráneo / Pacifico – B/ Indico / Caribe / Golfo / Atlántico
Pierre Cécile © Le son du grisli
La composition est de dieb13, et pour quatre improvisateurs : Scuba rend un air de guitare électrique ligne claire (Burkhard Stangl), brouillé bientôt par les bruits qui l’environnent et quelques respirations (Angélica Castelló). L’électronique (Billy Roisz) tremble, la guitare soliloque mais Scuba perd en étrangeté lorsqu’elle adopte la forme d’un voyage astral qui sonne moderne comme de l’ancien. Alors, retour à la guitare, et c’est la fin du disque.
Angélica Castello, Billy Roisz, Burkhard Stangl, dieb13 : Scuba (Mikroton / Metamkine)
Edition : 2014.
CD : 01/ Scuba
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Karl Berger : Gently Unfamiliar (Tzadik, 2014)
Prenant place dans une même errance, les sept mouvements de Gently Unfamiliar (suite logique de Strangely Familiar) pourraient engendrer ennui et épuisement d’écoute. Le talent et l’à-propos de Karl Berger, Joe Fonda et Harvey Sorgen tiennent précisément à ne pas dévier de l’idée originelle et, bien plus encore, à nourrir cet espace ouvert d’un suspense-suspension mûrement réfléchi puis intensément consenti. Parfois, de petits soubresauts placés ici et là, pour mieux démontrer leur futilité, opèrent de momentanés virages. Mais chassez le naturel et le calme reviendra très vite au bercail.
De la souplesse de Karl Berger, on écrira peu de choses sinon qu’il évite brillamment litanie et déambulation gratuite pour s’emparer d’une sensuelle et continuelle épure. De Joe Fonda, on retiendra une discrétion à la limite de l'effacement, inhabituel chez lui. D'Harvey Sorgen, on appréciera la science infinie du jeu de balais, un des plus inventifs et surprenants du moment. Soit une errance jamais tarie, toujours recommencée.
Karl Berger : Gently Unfamiliar (Tzadik / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2014. Edition : 2014.
CD : 01/ Movement 1 02/ Movement 2 03/ Movement 3 04/ Movement 4 05/ Movement 5 06/ Movement 6 07/ Movement 7
Luc Bouquet © Le son du grisli
Bill Nace, Okkyung Lee, Chris Corsano : Live at Stone (Open Mouth, 2015)
En plus d’augmenter d’un live le catalogue Open Mouth – qui édita plus tôt Live at Jack et Live at Spectacle –, cet enregistrement d’un concert donné à New York le 10 mai 2014 l’enrichit. Au Stone, étaient alors réunis Okkyung Lee, Bill Nace et Chris Corsano.
Sans détours, la rencontre des cordes (violoncelle, donc, et guitare électrique) opère dans les aigus quand la batterie, en arrière-plan, promet d’attiser tensions et points de friction. Divers (insistance de l’archet-scie, médiator agaçant les micros et baguettes au rebond), les artifices s’accorderont en première face sur une sirène à deux temps née d’un retour d’ampli.
C’est le bruit d’un jack que l’on branche qui ouvre la seconde face. Effleurant les cordes au niveau du chevalet, Nace met au jour des parasites-satellites qui graviteront autour de la rumeur grave entretenue par le violoncelle. C’est là l’ouverture seulement, puisque Corsano déplace la badinerie sur le champ grondant de l’improvisation bruitiste. Une improvisation dont les mailles, inextricables, ne permettent aux larsens ni aux répétitions d’envisager aucun solo. Leur réseau impressionnerait de toute façon toujours davantage par sa solidité et sa cohérence.
Bill Nace, Okkyung Lee, Chris Corsano : Live at Stone (Open Mouth)
Enregistrement : 10 mai 2014. Edition : 2015.
LP : A-B/ Live at Stone
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Koenraad Ecker : Sleepwalkers in a Cold Circus / Triac : Days (LINE, 2015)
Y’a qu’à voir la pochette du disque : c’est un drôle d’objet que le belge Koenraad Ecker soumet à notre entendement. Electronica d’abord, et qui scintille. Mais passée la porte (à son fronton, on peut lire A Pilar of Salt), tout change, tout le temps.
Car à l’intérieur c’est un palais des glaces (j’aurais pu dire aussi un miroir à facette qui renvoie les sons les uns contre ou sur les autres). L’électronique « normale » comme un président se transforme au fur et à mesure au contact d’un field recording ou d’un nouvel instrument (une voix, un saxophone, un violoncelle, etc.). De salle en salle (car l’objet bizarre en comporte plusieurs, de salles) les ambiances se succèdent comme dans un film d’horreur ou (non, ce n’est pas au choix, mais bien tout en même temps) dans un peinture onirique. On n’en finit d’ailleurs pas d’écouter partout, et si le torticolis auriculaire existait, je n’en remercierais pas moins l’épatant Ecker d’en avoir été la cause.
Koenraad Ecker : Sleepwalkers in a Cold Circus (LINE)
Edition : 2015.
CD : 01/ A Pilar of Salt 02/ Kreupelhout 03/ There Are No Eyes Here 04/ Nazif 05/ Addicted to Tin 06/ Shadow Puppets 07/ Zerkalo 08/ Parasites 09/ Ivory Rang in the Air
Pierre Cécile © Le son du grisli
On se souvient qu’au temps de la sortie de Soon en single, il n’avait pas fallu longtemps à Brian Eno pour applaudir aux efforts de MBV. Eh bien, avec la suite que Triac a concoctée à In A Room, nous y voici : l’homme de l’ambient apaise tous les souvenirs du shoegazing (au moins du Nowhere de Ride au Souvlaki de Slowdive). Enfin, par Rossano Polidoro (laptop), Marco Seracini (piano & synthé) et Augusto Tatone (basse électrique) interposés ! A vos planeurs…
Triac : Days (LINE)
Enregistrement : 2014. Edition : 2015.
CD : 01-07/ Day One - Day Seven
Pierre Cécile © Le son du grisli
Ove Volquartz, Jean Demey, Luc Bouquet : Kind of Dali (Improvising Beings, 2015)
Ove Volquartz, Jean Demey et Luc Bouquet se font rares. C’est une habitude qu’ils ont prise individuellement ; c’est maintenant un savoir-faire qu’ils ont en commun. En octobre 2012, les musiciens jouaient ensemble pour la première fois dans le cadre du festival belge Sons libérés. Une improvisation de bon augure mais qui ne précipita pas leurs retrouvailles. C’est que « se faire rare » demande du temps et de la distance : deux années auront passé quand Volquartz, Demey et Bouquet se retrouveront au Loft EX-I-T de Bruxelles pour composer sur l’instant les cinq plages de ce disque.
Il ne s’agira pas de souffrir une autre dissertation sur la nature de la pratique improvisée ni d’énièmes suppositions sur celle des contingences (mine de rien) de l’expression libre. D’ailleurs, le temps est désormais compté puisque le trio s’est déjà accordé sur une disposition que Varèse résuma jadis : dans la musique, « on peut tout intégrer. Si c’est justifié. » Celle à entendre ici justifiera pour sa part l’exception confirmant la règle qui veut qu’aujourd’hui l’improvisation est une chose entendue. Une question d’expériences, peut-être. Celle d’Ove Volquartz, souffleur (en clarinettes basse et contrebasse, ici) qui œuvra au Krautrock dans le groupe Annexus Quam avant de prendre place dans des ensembles dirigés par Gunter Hampel, Cecil Taylor ou Abbey Rader ; l’expérience de Jean Demey, contrebassiste qui put accompagner Steve Lacy, Mal Waldron ou Beaver Harris, avant d’éprouver un penchant pour les musiques lointaines au contact ici et là d’un griot ou d’un sitariste, ailleurs encore d’un oudiste, et d’improviser en diverses compagnies (John Russell et Jean-Michel van Schouwburg, Ove Volquartz, déjà, et Yoko Miura dans le TAG Trio) ; l’expérience, enfin, de Luc Bouquet, batteur adepte d’un jazz affranchi dont il interroge l’actualité en listener/writer (pour évoquer le titre du disque qu’il enregistra, voici dix ans, en duo avec Raymond Boni) et improvisateur réfléchi en conséquence. Trois profils – et même, trois générations – qui ont de quoi intégrer bien des choses à leur conversation.
Alors, musique. Après deux années de silence, c’est pour l’association l’éveil au son de timidités et de grincements que Volquartz relativise bientôt sous l’effet d’un entrain volontaire. L’embarcation dans laquelle ont pris place les musiciens va au son de graves retournés, d’un archet chantant, d’une frappe retenue encore. L’inconnu – c’est-à-dire, le présent – reste à écrire mais les idées abondent : de liberté révélée par ses empêchements, de mélodie réduite à tel motif répété, d’équilibre menacé par l’anicroche, d’usage instrumental réinventé, de silence partout en embuscade. Si l’expression est parfois virulente, la virulence en question n’est pas le propos du moment. Souvent, le groupe la compromet d’ailleurs en profitant de l’habileté qu’il a de battre en retraite : ce ne sont alors pas les couleurs de son panache qui changent mais seulement l’éclairage, autour duquel les graves tourneront jusqu’à leur complet effacement – sort que leur réservait, il faut croire, La malédiction de la caisse 12. Après quoi, c’est le silence et, continuant de flotter, l’équilibre de l’ensemble qui impressionne. Au point qu’on souhaite à Ove Volquartz, Jean Demey et Luc Bouquet de perdre l’habitude qu’ils ont prise de se faire rare pour remettre sur le métier, et rondement encore, ce savoir-faire qu’ils ont en commun.
Ove Volquartz, Jean Demey, Luc Bouquet : Kind of Dali (Improvising Beings)
Edition : 2015.
CD : 01/ Surreal Poem For A Multi-Eyed Lady 02/ Slow Ripples Beneath The Quiet Surface 03/ Abstract Singing In A Pink Flavoured Morning 04/ Tensions Under A Silver Lined Cloud 05/ La Malédiction De La Caisse 12.
Guillaume Belhomme @ Le son du grisli / Improvising Beings (notes du livret)
Michael Rodach, Burkhard Schlothauer, Andreas Weiser : Fuzzylogics (Timescraper, 2015)
Voilà un CD qui ne brille ni par sa couverture ni par son titre. Était-ce une raison pour délaisser le meeting Michael Rodar / Andreas Weiser (un guitariste et un batteur passés par la fusion dans Die Elefanten dès le début des années 80) et le violoniste Burkhard Scholthauer (qui a à son actif plusieurs références Wandelweiser) ?
Non, bien sûr. D’autant que le guitariste a sorti des pédales d’effets qui (selon toute logique) ont donné la trame du projet (et nom du trio) Fuzzylogics. La distorsion de la fuzz, d’accord, mais pas que... Jugez : chorus, overdrive, pitch shifter, trémolo… ? N’en jetez plus, il y a déjà de quoi tisser pas mal de tapis sonores que le violon et la batterie sont prêts à secouer. Et cela donne huit morceaux, mais huit morceaux liés les uns aux autres, comme les séquences d'un même fuzzyfilm.
On passe donc du krautrock mâtiné de dub à de l’impro à drones ou à une sorte de prog rock halluciné. Malheureusement, malgré les différentes séquences, rien n’est jamais bien neuf (c’est même un peu vieillot) ni très inventif. Nul doute : un vieux Rhys Chatham et un Can passés en même temps nous auraient fait plus… d’effets !
Michael Rodach, Burkhard Schlothauer, Andreas Weiser : Fuzzylogics (Timescraper)
Enregistrement : 2011. Edition : 2015.
CD : 01-08/ Fuzzylogics
Pierre Cécile © Le son du grisli