Lukas Ligeti, Thollem McDonas : Imaginary Images (Leo, 2014)
Codes et usuels du langage improvisé au vestiaire, Lukas Ligeti (batterie) et Thollem McDonas (piano) s’offrent quelques blocs sportifs, limite démoniaques. Le premier précise sa direction : jeu rejetant finesse et vibration au profit d’un foisonnement sec, mâtiné d’un désir constant de pousser la saturation en de hautes sphères. Intégrant une figure rythmique pour aussitôt la rejeter, c’est lui qui le plus souvent pousse son partenaire à fouetter la trame.
On sait ce dernier soûlant de virtuosité vaine. On le découvre ici plus que supportable. Intimidant le trait, jamais en reste dans le cluster assassin, on lui donne ici mention honorable. Et espoir pour la suite. Parce que plusieurs fois hors sujet et dégageant les habitudes de jeu (sans jamais les pulvériser toutefois), Ligeti et McDonas donnent beaucoup à espérer. A suivre…
Lukas Ligeti, Thollem McDonas
Imaginary Images (extrait)
Lukas Ligeti, Thollem McDonas : Imaginary Images (Leo Records / Orkhêstra International)
Edition : 2014.
CD : 01/ Dark Correspondance 02/ Minds Fill In 03/ Whisper Stream 04/ Reflexivities 05/ Connecting Thoughts 06/ Advance in Standstill 07/ The Gravity of Up
Luc Bouquet © Le son du grisli
Ulrich Krieger : Winters in the Abyss (Pogus, 2015)
Si Winters in the Abyss consigne les cinq premières pièces des quatorze qui font le Deep-Sea Cycle d’Ulrich Krieger, c’est toutefois adaptées : par le compositeur en personne aux instruments de ses interprètes (trombone de Matt Barbier, cor d’harmonie de Zara Rivera et trombone contrebasse de Paul Rivera), puisque ces pièces étaient destinées à l’origine à trois contrebasses (flûte, saxophone et tuba).
Ce sont donc un cor et deux trombones (aux micros rapprochés) qui, jetés d’on ne sait où, viennent grossir la neige marine et, à leur propre vitesse, gagneront comme elle le fond de l’océan. Cinq étapes mais pas de stations : trois instruments gravent qui, l’un après l’autre, cherchent à établir le contact au son de signaux répétés. A force de redites, leurs notes se superposent ; à force de dérivation (verticale, certes), reprennent de la distance.
A chaque fois, c’est un effet de couplage (dirait-on « triplage » ?) qui donne à la chute lente et au sondage opportuniste qui y est attaché l’ombreuse et impressionnante musique – minimalisme revu à la lumière du Wandelweiser – que renferme Winters in the Abyss.
Ulrich Krieger : Winters in the Abyss (Pogus)
Enregistrement : 2012. Edition : 2015.
CD : 01/ V Sun Lit 02/ IV Twilight 03/ III Midnight 04/ II Lower Midnight 05/ I Pitch Black
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Enema Syringe : Upshutlenvolte (Fragment Factory, 2014)
Ce n’est pas le catalogue de nez de la pochette qui m’aurait détourné de ce 33 rpm un tiers (rounds per minute = tours par minute, et là dans ta tête tout s’éclaire !) de l’Enema Syringe de Kai Parviainen dont j’avais loué (mais sans l’écrire, étant alors trop jeune) le Bögens Massage Institut du label Ultra Eczema.
D’autant qu’en dos de couv’, il y a cet enfant obèse qui me sourit (j’ai toujours eu un faible pour les enfants obèses) et cette femme qui fume qui pense (la contrepèterie de cette phrase donne la même phrase, ce qui ne lasse pas de m’abasourdir). Sur la A, de face, il y a marqué « (infinite version) » sous la pièce number 2 (En Krullig Mongoloid). Parce que ce ne serait pas moins bon que de laisser tourner pour toujours ces voix / beats / scratchs… de chanson indusbuzz.
Mais sur la B, de face, c’est un beat happening qui recadre tout le vinyle rond de la chose. Du genre techno facile mais qui lâche des pointes qui font mal sous l’effet de la centripète force (ne voyez là aucune malice). C’est donc presque musical, cette fois. En tout cas, ça marche pareil… Et (tenez-vous bien) tout ça enregistré en 1987. C’était une belle année, 1987…
Enema Syringe : Upshutlenvolte (Fragment Factory)
Enregistrement : 1987. Edition : 2014.
7’’ : A1/ Upshutlenvolte A2/ En Krullig Mongoloid (Infinite Version) – B/ Rytmarantz
Pierre Cécile © Le son du grisli
Roots Magic : Hoodoo Blues (Clean Feed, 2015)
Dénominateur commun des façons de nombre de « jeunes » musiciens nés aux quatre coins de la planète, l’écoute (et non plus le souvenir) du free jazz des années 1960 et 1970 n’en finit plus de se faire entendre – voire, de réclamer qu’on l’entende encore : ici une fois de plus, là une fois de trop.
Avec Roots Magic – qyartette composé d'Alberto Popolla (clarinettes), Errico DeFabritiis (saxophone alto), GianFranco Tedeschi (contrebasse) et Fabrizio Spera (batterie), parfois augmenté de Luc Venitucci (orgue, melodica, cithare amplifiée) –, c’est l’Italie (et non plus les Etats-Unis, la Scandinavie ou la Pologne) qui verse dans l’hommage à quelques figures choisies : Julius Hemphill, John Carter, Sun Ra, Olu Dara… Sans pour autant (notons-le) « sonner jazz italien »…
Des reprises, donc, qui permettent aux musiciens d’alterner unissons efficients et solos impromptus, plages de climat suspendu ou morceaux de soul rassurants. Certes, on aurait parfois du mal à distinguer quelque identité – voire personnalité – dans ce groupe qui rappelle les premières heures du Vandermark 5 ou les dédicaces de The Thing… Mais le plaisir est là, d’entendre, joliment relues, The Hard Blues ou Dark Was the Night (qui profite de la belle clarinette de Poppolla). Au creux du répertoire, Defabritiis et Tedeschi placent bien deux compositions personnelles, mais celles-ci insistent, toutes « modernes » sont-elles : l’originalité, fut-elle d’une autre époque ?
Roots Magic : Hodoo Blues (Clean Feed / Orkhêstra International)
Enregistrement : printemps 2014. Edition : 2015.
CD : 01/ The HARD blues 02/ UNITY 03/ The SUNDAY AFTERNOON jazz and blues SOCIETY 04/ Blues for AMIRI B. 05/ DARK was the NIGHT 06/ A CALL for all DEMONS 07/ POOR me 08/ The JOINT is JUMPING 09/ I CAN’T WAIT till I get HOME 10/ The SUNDAY AFTERNOON jazz and blues SOCIETY
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Frank Lowe : OUT LOUD (Triple Point, 2014)
Quarante ans après leur enregistrement, ce sont là des bandes dans lesquelles Frank Lowe aurait aimé puiser pour composer son second album personnel (Logical Extensions). Or, après Black Beings, ce sera Fresh qui, au son de compositions personnelles et de reprises de Thelonious Monk, fera la deuxième référence de sa discographie. Enregistrées en 1974 en studio (Survival Studio) et en concert (Studio Rivbea), ces séances de « rattrapage » sont aujourd’hui publiées par l’exigeant label Triple Point.
Dans un grand cahier rouge (Inside OUT LOUD), Ed Hazell – qui signa jadis les notes de quelques documents de choix : The Jimmy Lyons Box Set, Centering ou Muntu Recordings – explique qu’OUT LOUD présente tout ce que le « nouveau quartette » de Lowe, pensé pour l’enregistrement de son Logical Extensions, a pu enregistrer. Après quoi, l’écrivain retrace le parcours du saxophoniste : naissance à Memphis, arrivée à New York, collaboration avec Sun Ra, Alice Coltrane, Rashied Ali, Don Cherry…, enregistrement de Black Beings et formation du quartette à entendre sur ce double-vinyle : Lowe associé à Joseph Bowie, William Parker et Steve Reid – sur la quatrième face, le quartette est augmenté du trompettiste Ahmed Abdullah –, soit : trois partenaires que l’on retrouve à ses côtés sur Black Beings, The Fresh ou The Flam.
Loin de la retenue de Fresh, Lowe en appelle ici à un nouvel « Act of Freedom » au son de phrases rentrées – parfois, il semble en lutte contre sa propre identité sonore – et de franches exclamations. Afin de les exalter encore, la paire rythmique presse souvent le saxophoniste quand Bowie multiplie les interjections parallèles (Listen). Mais le jeu du quartette n’est pas que de tensions et de frictions, puisqu’il lui arrive souvent de servir un expressionnisme minimalisme qui flotte entre les combinaisons réduites de l’Art Ensemble et l’Inside Story de Prince Lasha.
Au Rivbea, les micros se rapprochent – l’œil de l’auditeur aussi, puisqu’un code permet à l’acquéreur de la référence Triple Point de visionner le film de ce passage chez Bea et Sam Rivers. Sortis de l’interprétation des trois temps de l’ « Act of Freedom » composé pour Logical Extensions, les musiciens lâchent la bride d’une inspiration plus fervente encore : l’archet de Parker ose la répétition, et la répétition intensifie son jeu ; la batterie de Reid multiplie rebonds et soubresauts qui agissent sur les souffleurs comme autant d’électrochocs ; le saxophone (ténor, soprano, et aussi sifflets, harmonica…) et le trombone n’en finissent plus d’entrer en collision. Et puis, puisqu’on ne se refait pas – animateur des concerts donnés en lofts new-yorkais, Lowe n’aimait pas tant le free jazz que la musique de Coltrane et la tradition d’où elle avait jailli –, c’est avec des airs de formation Nouvelle-Orléans que le quartette tire sa révérence. Voilà donc, entre Black Beings et Fresh, le trait d’union qu’il faudra aller chercher.
Frank Lowe Quartet
OUT LOUD (extrait)
Frank Lowe : OUT LOUD (Triple Point)
Enregistrés : 1er mai 1974 (A/B) / (sans doute) printemps / été 1974. Edition : 2014.
2 LP : A1/ Untitled 1 A2 Vivid Description – B1/ Listen B2/ Untitled 2 B3/ Logical Extensions – C1/ Whew! – D1/ Untitled 3 D2/ Closing Announcement
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Steve Reich, Ensemble Avantgarde : Four Organs / Phase Patterns / Pendulum Music (Karl, 2015)
Je veux bien l’avouer aujourd’hui même si aujourd’hui c’est déjà trop tard. Quand Steve Reich y était, je n’y étais pas encore. Une fois que Steve Reich était parti, combien je l’ai attendu… Et je suis parti aussi.
Oui mais partir pour où ?, m’as-tu demandé – formerons-nous jamais un couple, un vrai, comme Steve Reich et Beryl Korot, Beatriz ? Là était la question, c’est vrai, puisqu’il s’agissait bien de lui mettre la main dessus pour lui poser des questions qui s’imposaient. Qui s’imposaient ?, m’as-tu demandé alors. Beryl poserait-elle à Steve des questions de ce genre ? Les Four Organs sont-ils quatre ou douze ? Sont-ils même des orgues et pas des accordéons étendus (de nos jours tout est possible) ?
Au lieu de répondre, Steve s’enfermerait dans son silence. Mais moi je te réponds. Donc voici mes questions : est-ce que l’Ensemble Avantgarde qui vous joue aujourd’hui vaut autant qu’un ensemble d’arrière-garde qui vous aurait joué hier ? Un accordéon vit-il en meute ? Et quand il est seul un accordéon retombe-t-il sur toujours ses pattes ? Est-ce d’ailleurs vraiment un accordéon que j’entends ? N’est-ce pas un basson populaire, ou un basson de Tour de France ? Et ce Pendulum Music, avec sa variation de volume et tutti quanti, Philip Glass lui aurait-il tout pris ? Et aussi (« enfin, s’il te plaît », me dis-tu, Beatriz) le décalage est-il la clef de voute du minimalisme ?
Cette dernière question, j’aimerais te la poser à toi aussi, Beatriz : « le décalage est-il la clef de voute du minimalisme ? » A la place, je te demande : « tu aimes ? » Mais tu es le Steve de notre couple et tu ne me réponds pas. Moi, Beryl, je te le dis : « c’est toujours beau, ce que tu composes. »
Steve Reich, Ensemble Avantgarde : Four Organs / Phase Patterns / Pendulum Music (Karl)
Edition : 2015
LP : Four Organs / Phase Patterns / Pendulum Music
Héctor Cabrero © Le son du grisli
Cactus Truck : Seizures Palace (Not Two, 2015) / Are You FREE? (BeCoq, 2015)
Pire que la tondeuse du dimanche et les cigales de l’été : le nouveau Cactus Truck (John Dikeman, Jasper Stadhouders, Onno Govaert). Le p’tit dernier se nomme Seizures Palace. Ici, ce n’est qu’éruption continue : pas de regret pour le silence. Papa Cage ne s’en remettrait pas.
Oui, c’est une bataille. C’est l’axe du brutal. Guitares cisaillantes, batterie en rebonds retors, saxophone forant le cri jusqu’à l’agonie : la morsure est fatale. Le chaos n’admet aucune reconstruction. Je ne sais comment les p’tits jeunes nomment ça : proto-noiso-préhistorico-punko-garage ? Moi, et depuis longtemps d’ailleurs, je ne sais qu’une chose : diable, que je les aime ! Après le non du peuple grec, une autre bonne nouvelle : le Seizures Palace de Cactus Truck.
Cactus Truck : Seizures Palace (Not Two Records)
Enregistrement : 2012. Edition : 2015.
CD : 01/ ? 02/ Will to Power 03/ Drones 04/ Fetzer 05/ Difference & Repetition 06/ Fuck You Nash 07/ One for Roy 08/ Fourth Wind
Luc Bouquet © Le son du grisli
En trois temps – 01/ Are 02/ You 03/ FREE?, pour reprendre le nom du festival slovaque qui programma le trio ce 10 octobre 2014 –, Cactus Truck improvise et pose la question de la liberté (de jeu). Mais aussi des artifices qu’elle impose : free ascensionnel (un contrepoids – le trombone de Jeb Bishop, hier – aurait ramené à la raison le ténor de John Dikeman), colifichets « soniques » débités en repli commandé (guitare de Jasper Stadhouders là pour faire patienter le public entre deux emportements) et succession de reliefs contrastants découpés à la baguette (Onno Govaert, donc). Caractéristique d’une improvisation tonitruante, certes, mais sans grand caractère, aussi.
Cactus Truck : Are You FREE? (BeCoq)
Enregistrement : 10 octobre 2014. Edition : 2015.
CD : 01/ Are 02/ You 03/ FREE?
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Meridian : Tuyeres (Caduc, 2015)
Pour mieux faire trembler le rayon qu’ils occupent, celui des usineurs sur tambours, Tim Fenney, Nick Hennies et Greg Stuart (entendu souvent avec Michael Pisaro) ont choisi l’association. S’il ne fut d’abord que Hoquet (Accidie Records, 2013), l’art de Meridian donne aujourd’hui dans la confection de Tuyeres.
Puisque la chose concerne la production d’énergie cinétique, le trio transforme de premiers soubresauts en rumeurs circulaires que semblent (semblent peut-être seulement) nourrir de légers feedbacks. Le vrombissement est maintenant installé, qui berce les percussionnistes et finit même par les endormir : sur un geste, le premier moteur s’éteint donc sous l’influence d’un autre, plus imposant, qu’il a généré.
Au troisième temps, Meridian repart : un de ses percussionnistes bat le tambour, un second frappe avec plus de conviction quand le dernier balise le parcours à distance. De la somme de trois martèlements, un grincement approche de temps à autre, qui transforme l’épreuve en nouvelle berceuse agitée. Puisque c’est dans le contraste que Meridian soigne sa balistique minimaliste.
Meridian : Tuyeres (Caduc)
Enregistrement : mai 2014. Edition : 2015.
CDR : 01-03/ Tuyeres
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Variable Density Sound Orchestra : Evolving Strategies (Not Two, 2014)
D’un orchestre dont changent souvent les membres, Garrison Fewell aura fait un ensemble stable : Variable Density Sound Orchestra enregistré en studio new-yorkais le 3 janvier 2012. L’occasion permit au guitariste de retrouver John Tchicai, Roy Campbell, Steve Swell, aux côtés d’une section rythmique constituée de Dmitry Ishenko et Reggie Nicholson – c’est, en somme, la « dernière mouture » de l’Orchestra dont Fewell nous entretenait ici, dans laquelle Kelly Roberge remplaça Tchicai.
Le disque a paru peu après la disparition de Tchicai et de Campbell. Sa chronique, au grisli, aura suivi de quelques jours celle de Garrison. Guitariste assuré, son élégante désinvolture, son swing tranquille et sa paisible façon de jouer des tensions y arrangent huit compositions (Fewell / Tchicai / Swell). Ici et là, des zones de dépression percent : au son d’un solo de ténor (Mystical Realities), d’un surprenant pas de danse (Return and Breathe) ou encore d’un déséquilibre inspirant (Heart Is Only A Part).
En Evolving Strategies, et même par elles, Garrison Fewell aura une autre fois rendu hommage à John Tchicai tout en développant son propre discours : élégant, redisons-le, sincère et profond. C’est un autre « soulfoul sound » et un autre « graceful spirit » qu’il nous faut désormais regretter.
Variable Density Sound Orchestra : Evolving Strategies (Not Two)
Enregistrement : 3 janvier 2012. Edition : 2014.
CD : Mystical Realities 02/ Evolving Straegies 03/ Return and Breathe 04/ Thoughts for Dixon 05/ Voyage from Ra 06/ Revolving Strategies 07/ Heart is Only a Part 08/ Mystical Realities: Aftermath
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
David Michael, Slávek Kwi : Mmabolela (Gruenrekorder, 2015)
Sonic Mmabolela est un festival, organisé par Francisco López et James Webb dans la réserve du même nom que ce double-CD. En 2013, il a permis à Slávek Kwi (Artificial Memory Trace) et David Michael de balader leurs micros (dès très tôt le matin !) sur un terrain riche en bestioles de toutes tailles et de toutes couleurs.
Rentrés à la maison, il leur a fallu réécouter tout ça pour composer (Kwi, CD1) ou éditer (Michael, CD2). In fine (CD1 et CD2, j’insiste – ce qui fait du matériau), leurs field recordings ne ressemblent pas aux field recordings de Môsieur Toutlemonde. Parce que Michael a l’air de prospecter avec un souci du détail quasi-scientifique (on entend même une mouche voler quand un hippopotame ne prend pas tout l’espace sonore) et que Kwi articule les bruits de la forêt en prenant en compte le rythme des chants ou en inventant des call and response sur-naturels…
Le plus étonnant restant quand Kwi, sous Artificial Memory Trace influence, donne l’impression d’emprisonner un insecte dans un pot de yaourth qu’il sonorise ou quand lui vient l’idée de planter violemment son micro dans le sol pour capter l’activité des grouillants / rampants. Peut-être ses plus belles prises !
David Michael, Slávek Kwi : Mmabolela (Gruenrekorder)
Enregistrement : novembre 2013. Edition : 2015.
2 CD : CD1 : Slávek Kwi – CD2 : David Michael
Pierre Cécile © Le son du grisli