Otomo Yoshihide's New Jazz Quintet: Live in Lisbon (Clean Feed - 2006)
L’édition 2004 du Festival lisboète Jazz em Agosto accueillit le quintette appelé à devenir Ensemble du guitariste Otomo Yoshihide. A noter que le saxophoniste Mats Gustafsson y remplaçait Kikushi Naruyoshi ; le reste tenant de l’évidence.
Réinvestissant des thèmes qu’il connaît et maîtrise, le quintette part sur la combinaison du Song for Che de Charlie Haden et de Reducing Agent, morceau signé de son leader. Soutenu, le jazz défendu ici tient du free le plus ostensible, les saxophones de Tsugami Kenta et Gustafsson fantasmant l’apparition d'Ayler avant de crouler sous la guitare saturée de Yoshihide, jugeant le moment venu de sacrifier les mélodies timides aux plages bruyantes.
Sur Serene, composition de Dolphy, Kenta dessine des parallèles aux interventions du saxophone basse de Gustafsson sur un drone grésillant institué par le guitariste. Echappé de ses doutes expérimentaux efficaces, le groupe se lance au rythme d’un swing las prêt à en découdre avec chacune des nouvelles et nombreuses perturbations, valant décorations.
Les larsens de guitare, brute et déposée au premier plan, imbriqués au free ultra des saxophones, solo convulsif ou tapage collégial qu’est Flutter, et vient le dernier titre, Eureka de Jim O’Rourke. D’avoir perdu ses effets, Yoshihide mène son quintette sur voie calme, fausse peut être, puisque, enlevé, le final emboîtera d’autres tumultes individuels. Concluant un Live in Lisbon de facture monstrueuse, raffinée et grondante.
Otomo Yoshihide's New Jazz Quintet : Live in Lisbon (Clean Feed / Orkhêstra International).
Enregistrement : 2004. Edition : 2006.
CD: 01/ Song for Che / Reducing Agent 02/ Serene 03/ Flutter 04/ Eureka
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Matthew Robertson: Factory Records, Une anthologie graphique (Thames & Hudson - 2006)
En 224 pages et 400 illustrations, le graphiste australien Matthew Robertson revient chronologiquement sur la politique graphique mise en place par le label – et plus généralement institution culturelle – Factory. Loin d’être cohérente – malgré les dires de l’auteur -, celle-ci n’en est pas moins prodigieuse, tirant sa singularité de vues artistiques parfois contraires mises au service d’un langage interne respectant codes et nécessités fait outils d’invention comme on en avait peut être plus vu en Grande-Bretagne depuis le Mouvement Arts & Crafts.
Créé en 1978 par Tony Wilson (qui signe la préface de l’ouvrage) et Alan Erasmus, Factory devra beaucoup à ses graphistes, et notamment au premier d’entre eux : Peter Saville. Puisant d’abord largement dans le langage industriel propre à Manchester, Saville investira le domaine de l’emprunt pour façonner peu à peu la charte graphique qui illustrera le Factory première période. S’inspirant d’œuvres de Warhol, Asger Jorn, Dali, de futuristes italiens ou d’artistes proches de l’International Situationniste, il marquera surtout par les travaux qu’il réalisa pour Joy Division – mises en valeur des photos néoclassiques de John D. Closer – ou ceux élaborés en compagnie de Trevor Key pour New Order.
S’ils ont été à l’origine de travaux incontournables qui auront fait beaucoup pour la reconnaissance de Factory, Saville et sa conceptualisation graphique ont quelques fois frôlé le sévère, voire l’austère. Forme de conception rigide à laquelle s’opposeront quelques uns de ses collègues, comme Martyn Atkins – donnant davantage dans le kitsch et l’humour, détournant par exemple le logo Philips sur un disque de Minny Pops -, Trevor Johnson – voyant dans l’utilisation d’une toile de Staël le moyen adéquat d’en revenir à la couleur -, ou Mark Farrow – artiste qui aura sans doute été le plus à l’écoute des groupes avec lesquels il collabora, des Stockholm Monsters à A Certain Ratio. Et puis Karen Jackson, Matt et Pat Carroll, qui, sous le nom de Central Station Design, réagissent dès 1988 à l’austérité ambiante, au moyen de collages denses, de compositions bariolées et de détournements d’images communes d’une société heureuse, dit on, car consommant. Le temps, donc, des pochettes allant de pair avec une scène un rien plus chaleureuse, Happy Mondays en tête, Northside et Adventure Babies suivant. D’autres graphistes, enfin, peut être moins inspirés, tels 8vo ou John Panas, capables seulement d’illustrer une perte de vitesse et le manque de charme de la fin d’une histoire. Rideau sur Factory, 1992.
Inventive et extravagante, tirant parti de ses contradictions, l’anthologie graphique exposée ici dresse, d’affiches en pochettes de disques et du papier à en-tête de l’institution à l’architecture de l’Hacienda, l’éclat de la petite révolution culturelle que fut Factory Records.
Matthew Robertson, Factory Records, Une anthologie graphique. Londres, Thames & Hudson, 2006.
Keefe Jackson: Ready Everyday (Delmark - 2006)
Emmenant son propre sextette - The Fast Citizens - depuis 2003, le jeune saxophoniste Keefe Jackson installe sur Ready Everyday un jazz de connaisseurs, éclatant soudain au contact des interventions (et compositions) de musiciens aussi particuliers qu’Aram Shelton (autre saxophoniste) et Fred Lonberg-Holm (au violoncelle).
Investissant le patrimoine au son d’un bop cuivré sous les effets du cornet de Josh Berman (Ready Everyday) ou d’un autre instituant le canon des instruments à vents moyen d’investir un classicisme appuyé (Saying Yes), le groupe peut trahir d’autres influences, à la fois moins anciennes et plus proches (voire, locales): l’efficacité rythmique et la redondance enthousiaste propres à l’A.A.C.M., notamment, sur Signs et Course. Convenable, donc.
Mais pour faire pencher tout à fait la balance, Fast Citizens fait preuve d’une personnalité plus affirmée: sur Pax Urbanum – cool déconstruit signé Lonberg-Holm -, Band Theme – pièce ondulante glanant sa texture au fur et à mesure des interventions -, Signs – sur lequel le violoncelle électrifié bruite à loisir -, Blackout, enfin et surtout – fantaisie élaborée par Shelton, vacillant au rythme d’un swing las recueillant les interventions les plus lestes.
Différentes manières de voir, donc, défendues sur un même ton méticuleux et altier. Le long d’une œuvre adoptant l’allure d’un melting-pot divertissant, et quelques fois frondeur.
CD: 01/ Ready Everyday 02/ Signs 03/ Band Theme 04/ Blackout 05/ Saying Yes 06/ Pax Urbanum 07/ Course
Keefe Jackson - Ready Everyday - 2006 - Delmark. Distribution Socadisc.
Efzeg : Krom (HatOLOGY, 2006)
Si la musique électroacoustique d’Efzeg donne dans l’ambient expérimentale, Krom a ceci de spécial qu’il investit le genre avec singularité, mêlant l’électronique à des phrases (mal) traitées de saxophone et de guitares, et ses soucis d’intelligence à la défense d’un folklore inventé.
Ainsi sur Intron, premier morceau lancé au son de nappes oscillantes et de grésillements sortis d’amplis changé bientôt en amas de danses folles. Pour étayer son propos, Efzeg fomente ensuite le crescendo féroce d’une combinaison de notes de guitares répétées et de souffles perdus en saxophones (Som), ou institue quelques boucles ordinatrices d’un univers partagé entre effets de masses et grésillements, interventions étouffées de clavier et bourdon électronique (Exon).
Apposant de multiples sections sur les lignes mélodiques qu’ils tracent, les musiciens prônent une dernière fois leur abstraction géométrique en imbriquant l’intervention grave d’un bassstation et quelques chocs sur le piezzo des guitares (Ribo). Jusqu’à obtenir le larsen ultime, qui avalera, pour le mettre en bouteille, la cosmogonie atmosphérique, organique et revêche, exposée sur Krom.
CD: 01/ Intron 02/ Som 03/ Exon 04/ Ribo
Efzeg - Krom - 2006 - HatOLOGY. Distribution Harmonia Mundi.
Sonny Simmons : Live at Knitting Factory (Ayler, 2006)
Enregistré au Vision Festival de New York en 2001, ce live du Sonny Simmons Trio est l’une des cinq premières références du catalogue digital fraîchement inauguré par le label Ayler records. Qui pouvait donc partir plus mal.
Epaulé par le contrebassiste Cameron Brown et le batteur Ronnie Burrage, Simmons déploie là un jazz soutenu et chaleureux, jouant des répétitions mélodiques (Cosmic Ship) ou usant de postures funk (Rev. Church) et groove (New Groove Mode) pour repenser un peu son approche musicale.
Revenant tout de même au free des origines sur le dernier titre, il fleurit sa verve d’envolées plus lyriques, comme il plaide contre les violences policières de sa voix sensible sur le speech amusé qu’est Pas bon. Prouvant que si la forme musicale peut aller voir ailleurs que jadis, la motivation première du créateur Sonny Simmons reste la même.
CD : 01/ Announcement 02/ Cosmic-Ship 03/ Rev. Church 04/ Pas bon 05/ New Groove Mode >>> Sonny Simmons - Live at Knitting Factory - 2006 - Ayler Records. Téléchargement.
The Library Tapes: Feelings for Something Lost (Resonant - 2006)
Chez Library Tapes, rien n’échappe aux airs de mélancolie que l’on se donne. Titre et couverture du nouvel album, passé présent partout dans les noms à rallonge donnés aux morceaux, et mélodies déployées sur le mode mineur, appuyant les regrets ou plaignant une attente qui n’en finit pas.
Chargé, donc, sur le papier. Mais à l’écoute des 12 instrumentaux de Feeling for Something Lost, le charme rattrape les grisailles décidées, porté par la mélodie d’un piano agile coulée dans les craquements de field recordings spécieux, ou suintant de compositions allant au gré des conséquences de la rencontre d’instruments osant à peine et d’inserts brumeux.
Evoqués ici, Gurdjieff et Hartmann, Zbigniew Preisner et Mark Hollis. Et puis, pour le changement, une pièce bruitiste faite de boucles simples, ou un clavier au son plus hasardeux. Qui détone dans l’univers plutôt raffiné de Library Tapes, musique de bois et d’orages, downtempo aux fioritures écarlates disposées savamment sur une demi-heure à peine de noir et blanc.
CD: 01/ but now things were different, with birds unable to speak 02/ feelings for something lost in two parts (pt.1) 03/ leaves abstract in a village plunged into mourning (feat. Colleen) 04/ abandoned houses hiding in flickering shadows 05/ lines running low through 7th (...the shame of it all...) 06/ it was a cold day in february and we walked across the lake 07/ departures (burning saints for your own sins) 08/ shut your eyes and you'll find the trees turning into flames 09/ when we no longer are around to write our love on each other's eyelids 10/ fading lights and distant memories 11/ feelings for something lost (pt.2) 12/ it ends with a version of keeping, reminding about what once were...
The Library Tapes - Feelings for Something Lost - 2006 - Resonant. Distribution La baleine.
Sound in Action Trio: Gate (Atavistic - 2006)
Autre projet des prolifiques Ken Vandermark et Tim Daisy, Sound in Action confronte les deux musiciens à un savoir-faire plus ancien: celui de Robert Barry, batteur un temps en charge de la rythmique de l’Arkhestra de Sun Ra. Deuxième enregistrement studio du groupe, Gate adresse des dédicaces à quelques grands batteurs d’avant-garde, ou reprend des thèmes de figures imposantes.
Salués au son de compositions signées Vandermark, on trouve Elvin Jones et Tony Williams, évoqués sur le swing assuré de Red Cross et de Side Car. Paul Lovens, Paul Lytton et Han Bennink, aussi, lorsque le leader dépose à la clarinette un thème subtil (Slate), au soprano, un swing plus introspectif (Medium Cool), au ténor, un free soutenu par les efforts conjoints des deux batteurs (Horizontal Fall).
Au nombre des reprises, Togo (Ed Blackwell) et House Party Starting (Herbie Nichols) mènent le trio à la sérénité, quand Love Cry (Albert Ayler) conduit Vandermark à déraper de rauques en aigus jusqu’à n’en plus pouvoir, et One Down One Up (Coltrane) d’instiller un peu de funk à l’ensemble. The Prophet (Dolphy) et Enlightenment (Sun Ra), enfin, rendues plus fidèlement par l’entier trio, comme on ne change jamais grand-chose à des standards de cette facture.
Certes, Gate s’inscrit sans apporter de grande nouveauté dans la somme des enregistrements récemment publiés par Ken Vandermark (du Vandermark 5 à Bridge 61). Mais l’adresse est ici la même qu’ailleurs, qu’il ne faudrait pas bouder sous prétexte qu’elle est connue déjà. Au contraire, continuer à collecter ces classiques d’un genre peu réinterprété, pour que ne manque pas un seul titre au répertoire que Vandermark défend depuis des années, patrimoine unique dont il s’est chargé de l’inventaire.
CD: 01/ Horizontal Fall (For Han Bennink) 02/ The Prophet 03/ Red Cross (For Elvin Jones) 04/ Medium Coll (For Paul Lovens) 05/ Enlightenment 06/ Togo 07/ Side Car (For Tony Williams) 08/ Slate (For Paul Lytton) 09/ One Down One Up 10/ Love Cry 11/ House Party Starting
Sound in Action Trio - Gate - 2006 - Atavistic. Distribution Orkhêstra International.
Junko Wada: Music Dances Itself (Sonic Arts Network - 2006)
Carte blanche et sonore donnée à l’artiste Junko Wada – pratiquant la danse et responsable depuis plus de vingt ans de performances singulières -, Music Dances Itself expose un panorama charmant de musiques minimalistes et percutantes.
En dix titres, Wada décline sa sélection de musiques capables de l’inspirer. Improvisations ou collages installés au creux d’enregistrements champêtres (celles du flûtiste Akio Suzuki ; ceux d’Arno P. Jirir Kraehahn), odes à l'abstraction confectionnées à partir de pratiques instrumentales originales (David Moss, Arnold Dreyblatt) ou compositions électroacoustiques plus méthodiques (Werner Durand).
Et puis, évidemment, quelques pièces rythmiques, élaborées selon différentes méthodes : bourdonnements marquant bientôt la cadence de Gordan Monahan, électronica burlesque du Supafly RMX de Kraehahn, ou prosodie arrangée au piano par Arnold Dreyblatt.
Affaiblie par trois choix moins judicieux – expérimentations prosaïques rassemblées, pour plus de commodité sans doute, en fin de compilation -, Music Dances Itself peut tout de même se prévaloir de révéler quelques musiciens rares, transcendés par une pratique adroite des musiques expérimentales.
CD: 01/ Arno P.Jiri Kraehahn: Sequined Seed Pply 02/ Werner Durand: Hearthunters 03/ Akio Suzuki: Tanabata 04/ Gordan Monahan: Speaker Swinging 05/ David Moss: ...Leaning Into The High Grass… 06/ Arno P.Jiri Kraehahn: Supafly RMX 07/ Arnold Dreyblatt: Nodal Excitation 08/ Rolf Julius: Walzer für ein Dreieck 09/ Christina Kubisch: Circles 1 10/ Hans Peter Kuhn: Chidori IV-2
Junko Wada - Music Dances Itself - 2006 - Sonic Arts Network.
Seth Meicht: Illumine (CIMP - 2006)
Renforcé par le saxophoniste Matt Bauder, The Seth Meicht Trio devient quartette, et signe avec Illumine un enregistrement qui investit avec éloquence l’entière histoire du jazz. Tout en ayant recours à quelques digressions davantage en rapport avec le jeune âge de ses musiciens.
Né en 1976, Seth Meicht ne rechigne pas à aborder la question d’un swing actuel, emmené par la contrebasse de Matt Engle et la batterie – pas avare de breaks efficaces – de Lonnie Solaway (Everything Is Everywhere), parfois bousculé par les digressions tempétueuses des saxophones (Invisible Moments).
Souvent, Meicht et Bauder recourent à l’unisson, histoire d’accentuer leurs élans à la manière du World Saxophone Quartet (The Enormous Room). Ailleurs, ils choisiront de se partager graves et aigus sur la lente progression virant free éraillé qu’est Illumine, ou de se faire plus simplement complémentaires – l’un servant la mélodie, l’autre tortueux, sur 44.
Evoquant aussi Roland Kirk sur Dualing Diptychs, l’ECFA Trio sur Resonator, le quartette ne donne jamais dans la référence hors sujet. Mais enrichit plutôt son jazz serein au moyen de gestes d’avant-garde, histoire de pouvoir dire qu’il connaît les tenants et les aboutissants (momentanés) de son thème.
CD: 01/ Everything Is Everywhere 02/ Invisible Moments 03/ Resonator 04/ Blue Smiles 05/ 44 06/ Dualing Diptychs 07/ Illumine 08/ The Enormous Room
Seth Meicht Quartet - Illumine - 2006 - CIMP Records. Distribution Improjazz.
David Murray Trio: 3D Family (HatOLOGY - 2006)
Enregistré en 1978 au Festival de Willisau (Suisse), 3D Family donne à entendre David Murray aux côtés d’une section rythmique idéale, puisque composée du contrebassiste Johnny Dyani et du batteur Andrew Cyrille.
Sur le gimmick efficace de contrebasse de 3D Family et les ponctuations de Cyrille - avouant sa préférence pour les cymbales -, Murray perche haut les notes sorties de son ténor, instille un peu de funk dans une valse hasardeuse faite pour finir en pandémonium virulent – archet en renfort avant que le morceau ne change d’allure, au son d’un solo de batterie ironique autant que flamboyant.
Après être passé par la sophistication de Patricia - liaison réinventée entre les fantômes d’Albert Ayler et les interrogations concrètes des loft sessions new yorkaises -, le trio sert un free jazz exubérant (In Memory of Yomo Kenyatta) avant d’imbriquer quelques répétitions sur l’opposition forcée d’un archet aigu tranchant la contrebasse et des rauques récurrents du ténor.
Peu avant de conclure, sur Shout Song, Dyani déploie un solo introspectif, presque las, avant que Cyrille ne se plie une nouvelle fois à l’exercice, réfléchi et percutant. Murray revenant pour conclure, aura à chaque fois réservé une place de choix, voire majeure, à des partenaires de taille, qu'il aura su conduire en rivalisant d’astuces tout en leur concédant un vaste territoire d’interventions réservées.
CD: 01/ 3D Family 02/ Patricia 03/ In Memory of Yomo Kenyatta 04/ Shout Song
David Murray - 3D Family - 2006 (réédition) - HatOLOGY. Distribution Harmonia Mundi.