Rudresh Mahanthappa, Steve Lehman : Dual Identity (Clean Feed, 2010)
Dual Identity serait donc l’exemple parfait du disque enregistré par une formation conduite par de brillants musiciens – les saxophonistes Rudresh Mahanthappa et Steve Lehman, dont la singularité à l’alto n’est plus à démontrer – qui peine pourtant à convaincre, voire déçoit beaucoup. Si ce n’est sur exceptions (Manifold pour Lehman et The Beautiful Enabler pour Mahanthappa), la jeune discographie des deux saxophonistes a déjà beaucoup pâti de choix de productions pompiers, sur lesquels l’un et l’autre se sont même entendus sous le nom de Lehman (Travail, Transformation and Flow) : Dual Identity – disque qui emprunte son nom à un quintette naissant –, donc, de remettre ça.
Tout avait pourtant assez bien commencé à entendre les deux premiers titres d’un concert enregistré au Braga Jazz Festival l’année dernière : « The General » et « Foster Brothers » révélant l’entente au son de mélodies tournant en boucle avec une intensité assez remarquable pour se tenir à distance de l’écueil jazz rock – le guitariste Liberty Ellman se montrant jusque-là d’une discrétion maligne. Et puis, sur SMS (SIC), voici le même guitariste exploitant avec une ardeur nouvelle mais aussi une inconsistance épatante une gamme pentatonique qui anéantira la raison qui guidait jusque-là le quintette.
En suiveurs motivés, Matthew Brewer à la contrebasse et Damion Reid à la batterie adoptent le parti pris vide et voici que l’écueil cité plus haut finit par faire son trou. Béant, celui-ci, au point que Mahanthappa et Lehman en arrivent à « sonner français » – évoquer ici rapidement l’école Lourau et associés qui n’en finit plus d’investir le domaine du jazz comme d’autres enregistrent (avec plus de discrétion tout de même) les plages sonores sensées faire patienter l’auditeur de France Info entre deux flashs identiques. Soporifique et, pour ce qui est de l’association Mahanthappa / Lehman, contraignant.
Rudresh Mahanthappa, Steve Lehman : Dual Identity (Clean Feed / Orkhêstra International)
Enregistrement : 6 mars 2009. Edition : 2010.
CD : 01/ The General 02/ Foster Brothers 03/ SMS 04/ Post-Modern Pharaohs 05/ Extensions of Extensions of 06/ Katchu 07/ Circus 08/ Resonance Ballad 09/ Rudreshm 10/ 1010 11/ Dual Identities
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Masayoshi Fujita, Jan Jelinek : Bird, Lake, Objects (Faitiche, 2010)
Comme quoi, il ne faut pas toujours se fier au titre d’un disque. Bird, Lake, Objects, et voici qu’on s’attend à tout ça lorsque commence le disque de Masayoshi Fujita (vibraphoniste dessinateur) et de Jan Jelinek.
Mais à la place, on entre dans une bulle gigantesque ou on dépose le pied sur un tapis qui vous soulève – je n’ai pas réussi à trancher entre ces deux « images ». La collaboration rappelle le savoir-faire electro-ambient d’Outre-Rhin (on pense à To Rococo Rot, à Mapstation et bien sûr à Ursula Bogner, pour laquelle Jelinek et son label Faitiche font tant d’efforts) : les airs sont répétitifs et la rythmique est elle minimaliste. Le tout est léger (comme un oiseau) et paisible (comme un lac). Pour ce qui est des « objets », je cherche encore l’analogie, mais je ne désespère pas.
Masayoshi Fujita, Jan Jelinek : Bird, Lake, Objects (Faitiche)
Edition : 2010.
CD : 01/ Undercurrent 02/ Workshop for Modernity 03/ I’ll Change your Life 04/ Waltz (A Lonely Crowd) 05/ Stripped to RM 06/ IA_AI
Pierre Cécile © Le son du grisli
Dave Liebman, Evan Parker, Tony Bianco : Relevance (Red Toucan, 2010)
Dave Liebman désirait depuis longtemps rencontrer Evan Parker. Chose fut faite le 27 janvier 2008 au Vortex sous l’œil bienveillant du batteur Tony Bianco. Un Tony Bianco martelant sans discontinuer (quelque chose du Rashied Ali d’Interstellar Space), insistant plus sur les fûts que sur les cymbales et dont le rôle de catalyseur-déclencheur (parfois arbitre) n’échappera à personne.
Bien sûr, Coltrane ne peut s’oublier. Qui est le plus coltranien dans la forme ? Qui est le plus coltranien dans l’esprit ? Qu’importe finalement. En deux sets pleins et rugueux, Liebman et Parker se lancent le défi de l’intense. Les flèches sont lancées, trouvent cibles en leurs centres. Il y a du vertige dans ces crescendos homériques, dans ce continuum athlétique (les sas de décompression – toujours à la charge du percutant – y sont rares). Le second set est plus dense (grand solo de Liebman au soprano, idem pour Parker au ténor) et une flûte indienne en bambou s’intercale pour quelques minutes. Un disque sans le moindre temps mort et, finalement, assez féroce.
Dave Liebman, Evan Parker, Tony Bianco : Relevance (Red Toucan / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2008. Edition : 2010.
CD : 01/ Part 01 02/ Part 2 03/ Part 3 04/ Part 4
Luc Bouquet © Le son du grisli
Birgit Ulher, Gregory Büttner : Tehricks (1000füssler, 2010)
L'épreuve est courte mais composée de trois actes quand même. D'abord, des souffles projetés en tubes butent contre un discours élevé sur percussions de bois, l'écho se chargeant de finir les phrases salivaires de Birgit Ulher.
En lieu et place du silence, ensuite, un drone aigu court. Sur la ligne mince, les agitations d'oiseaux de plastiques sortis de la trompette, autre image née d'une abstraction jusque-là entendue. Et puis, la dissociation : Birgit Ulher et Gregory Büttner (ordinateur) rivalisant d'endurance, s'opposant au son d'interventions longues et puis Ulher mal emboûchée mettant au jour un peu d'inédit au creux des aigus cristallins de Büttner. C'est donc à Rix que le duo voulait en venir, conclusion fantastique sur laquelle s'entendent avec subtilité les graves de l'une et les aigus de l'autre, les pratiques expérimentales accordées au point d'en devenir innovantes.
Birgit Ulher, Gregory Büttner, Eri (extrait). Courtesy of 1000füssler
Birgit Ulher, Gregory Büttner : Tehricks (1000füssler)
Enregistrement : 2009. Edition : 2010.
CD-R (3'') : 01/ Tehr 02/ Eri 03/ Rix
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
The Necks : Silverwater (ReR, 2010)
Saccadé, répétitif, bouleversant. Le nouvel album (ou le nouveau titre) de The Necks est tout ça à la fois : Silverwater a été enregistré en studio, ce qui change la donne. Enfin, au niveau son, car Silverwater est encore une longue divagation sonore dont chaque parcelle pourrait être une des pistes de la même chanson. Une longue divagation sonore à la The Necks : les pistes se succèdent au lieu d'apparaître en parallèle, et les repères en sont changés.
Avec un calme olympien, Chris Abrahams, Lloyd Swanton et Tony Buck envoûtent leur auditeur en usant d'un orgue et de gimmicks de toutes sortes (guitare, basse), de gimmicks de toutes sortes et d'un orgue. On ne peut que répéter : irrésistible, irrésistible, irrésistible...
The Necks : Silverwater (Rer / Orkhêstra International)
Edition : 2010.
CD : 01/ Silverwater
Pierre Cécile © Le son du grisli
Gianni Lenoci, Gianni Mimmo : Reciprocal Uncles (Amirani, 2010)
On sait Lenoci être un infatigable arpenteur de terres multiples. Les chemins tracés par la musique contemporaine, les reliefs changeants dessinés par les musiques improvisées, mais aussi la fausse monotonie des déserts électroniques ont été visités par les pas curieux du pianiste.
Au début de ce disque, la musique que propose Gianni Lenoci, ici en duo avec le saxophoniste soprano Gianni Mimmo, est une musique des périmètres, qui se joue là ou on ne l’attend pas : sur les cordes et le cadre du piano, dans le souffle lui-même plutôt que pour le son qu’il propulse. Ici nous assistons à la musique en train de se faire, hors champ. Puis le paysage se dégage, par petites touches. C’est le piano qui guide, crée un climat, et le sax soprano s’engouffre dans son passage. Les deux musiciens italiens creusent une musique de l’épure, qui évoque la netteté des paysages ensoleillés après la pluie.
On pense au duo que formaient Steve Lacy et Mal Waldron, pour les sinuosités du sax qui se faufilent dans les silences, pour les respirations du piano, ses notes qui cascadent et s’entrechoquent tels de petits cailloux lumineux, mais aussi pour les trous hérités de Monk semés ici et là par le piano, comme autant d’invitations à ne pas marcher trop droit et à se détourner du chemin jusque là tracé.
L’esprit de Morton Feldman plane aussi sur cette session : on y retrouve l’attachement du compositeur américain pour la douceur des sonorités et la place qu’il souhaitait ménager au hasard dans la musique. Ainsi, chez Lenoci, on entend des mélodies qui se créent comme on jetterait des dés au ralenti. Mais parfois le piano se fait plus pressant, percussif alors, et précipité. Nous revient à l’esprit ce que disait Mal Waldron au sujet de l’improvisation : « Épuisez ce que vous avez jusqu'au bout, puis changez d’angle. » Ici c’est le cas : une ébauche, un fragment esquissé entraînent pour les deux musiciens des tâtonnements, des errances, des foulées plus cadencées, un nouveau trébuchement, pour enfin trouver la beauté et l’apaisement. Jusqu’au nouveau virage, au nouveau « changement d’angle ».
Gianni Lenoci, Gianni Mimmo : Reciprocal Uncles (Amirani Records)
Edition : 2010.
CD : 01/ Brain Prelude 02/ Consideration 03/ One or More 04/ What the Truth is Made for 05/ Steppin’ Elements 06/ Sparse Lyrics 07/ News from the Distance 08/ Almost Interlude
Pierre Lemarchand © Le son du grisli
Potts, Lenoci, Magliocchi : Kid Steps (Setola di Maiale, 2010)
Auprès du contrebassiste Kent Carter, le pianiste Gianni Lenoci et le batteur Marcello Magliocchi donnèrent en 2008 un concert à Bari (Free Fall, lyrique et désoeuvré). L'année suivante, au Musiche Monelle de Turi, le même duo faisait d'un autre partenaire de Steve Lacy son camarade de jeu(x) : le saxophoniste Steve Potts.
De qualité passable, le son de l'enregistrement atteste quand même de la vigueur inaltérable de Potts, qui passe ici de soprano en alto avec une implication nerveuse et inventive. Mais ces deux pièces d'un jazz compact et ténébreux sont malheureusement desservies souvent par Lenoci lui-même, qui peine à freiner des ardeurs qui ne s'embarrassent pas de nuances, soit : agit en brute dénué d'esprit d'équipe et d'esthétique subtile. Magliocchi, d'emboîter le pas au pianiste, et voici qu'on déplore qu'un solo de Steve Potts n'ait pas profité des efforts du label Setola di Maiale.
Steve Potts, Gianni Lenoci, Marcello Magliocchi : Kid Steps (Setola di Maiale)
Enregistrement : 21 juin 2009. Edition : 2010.
CD-R : 01/ I 02/ II
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Koboku Senjû : Selektiv Hogst (Sofa Music, 2010)
C'est encore une histoire de couleurs sorties d'une palette sombre. C'est encore une histoire de drone et d'électricité, une histoire qui vous agrippe et vous poste, de nuit, sous un réverbère et sous la pluie, quelque part : Tokyo peut-être, ou alors est-ce Göteborg ? Alors qu'on tourne la tête et qu'on se demande quoi faire, les basses du no-input mixing board de Toshimaru Nakamura entrent en vous et prennent les commandes.
Autre Japonais de l'épreuve, Tetuzi Akiyama fait lui entendre un arpège de guitare, incomplet, un accord qui ajoute un charme naïf à l'expérience, un charme naïf et caressant. La palette contient d'autres instruments : le saxophone d'Espen Reinertsen et la trompette d'Eivind Lonning, les deux membres de Streifenjunko, et le tuba de Martin Taxt. Il y a peu, la même formation si ce n'est amputée de Nakamura dessinait les atmosphères de Varianter av dode traer. Aujourd'hui, Nakamura est là pour découper les vents, écarter un accord de guitare avec un grognement et obliger les instruments à vents à se faire plus violents. C'est encore une histoire de couleurs, pour lesquelles il faut se battre parce qu'il est question de la lumière des paysages : le dernier mot ira d'ailleurs à la mélancolie mélodique, souvenir de Paris, Texas qui vous arrive alors que vous en êtes toujours là : quelque part, sous le même réverbère. A Tokyo peut-être, ou alors à Göteborg ?
Koboku Senjû : Selektiv Hogst (Sofa Music)
Edition : 2010.
CD : 01/ Nedvekst (om å vokse nedover) 02/ Fanget under giftig bark 03/ På leting etter skygge 04/ Vintersøvn 05/ Dyr som blir spist av andre dyr 06/ Dypdrenering 07/ Alt starter med regn
Héctor Cabrero © Le son du grisli
Albert Ayler, Témoignages sur un Holy Ghost (Le mot et le reste, 2010)
Ascension d'Albert Ayler ou l'Annonce faite au lecteur. Après avoir collecté et publié des témoignages concernant John Coltrane ou Miles Davis, Frank Médioni en rassemblait d’autres traitant du cas Albert Ayler. Ci-après, quelques noms choisis partialement parmi ceux d'une centaine d’intervenants : Amira Baraka, Jacques Bisceglia, Peter Brötzmann, Roy Campbell, Daniel Caux, Alain Corneau, Paul Dunmall, Mats Gustafsson, Steve Lacy, Daunik Lazro, Joëlle Léandre, Joe McPhee, Thurston Moore, Sunny Murray, Evan Parker, William Parker, Ivo Perelman, Barre Phillips, Sam Rivers, Philippe Robert, Cecil Taylor, John Tchicai, Ken Vandermark, Val Wilmer, Carlos Zingaro. Ci-après, un conseil : la lecture de 200 pages essentielles à retrouver en boîte Holy Ghost. Ci-dessous, l'apparition grisli-ghost ou contribution-maison (grisli-grotte) à trouver dans le livre en question :
Albert « No Name » Ayler. La présence d’Albert Ayler, résumée en un cri et dans l’absence à suivre : le manque, bientôt, puis l’impression du fantôme tapi derrière ; la perte, ensuite, que l’on imagine irréversible : celle de « Ghosts » et d’« Angels », bataillon de figures troubles rangées sous une même bannière : « No Name » ; le vide, enfin, qu’il est inévitable de combler avant la prochaine plainte haute à dire sa vérité. En guise de subterfuge, la mélodie rassurante ne tient jamais longtemps : « What a Wonderful World » capable de faire croire à qui voudrait l’entendre que l’évidence est sous ses yeux quand il n’est rien de moins accessible, justement, que l’évidence. La mélodie légère, toujours ça de gâchée : George Russell et Don Cherry interprétant « You Are My Sunshine » à Coblence avec pertes et fracas, parce qu’il n’est pas possible de mentir plus longtemps en chanson. L’heure, d’être à la vérité, aussi noire soit-elle ? Des cris, encore, mais de plus en plus timides, avant d’en revenir aux illusions de coutume ; simplement parce qu’il sera toujours possible de faire croire en chanson. Rassurant comme les précédents et comme devront l’être les prochains, un autre jour se lève : non pas sur le cri attendu – « No Name » affranchi qui faisait déjà redouter l’absence à suivre –, mais au son de facilités capables de rassembler, faisant le tronc commun d’une association vertueuse qui, paissant et paressant, préférera toujours la célébration du gouffre à d’accablantes preuves de vérité. Or, en douce, la prochaine plainte approche déjà, qui saura se souvenir.
Franck Médioni (sous la direction de), Albert Ayler, Témoignages sur un Holy Ghost (Le mot et le reste)
Edition : Mai 2010.
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Ideal Bread : Transmit (Cuneiform, 2010)
C’est au cours d’un entretien avec Quinsac & Hardy, publié en avril 1976 dans le numéro 243 de Jazz Magazine dont le sopraniste faisait d’ailleurs la couverture, que Steve Lacy évoqua, en français (!), ce « pain idéal » à la recherche duquel il était. [« Comme un boulanger fait le pain, moi je fais la musique. Je travaille tout le temps. Aujourd’hui c’était bon, mais demain, je ferai autre chose de meilleur avec ça… pour rester vivant. Si je fais le même pain demain, ça m’ennuie… pas possible… Je dois refaire… je dois faire mieux… Le pain d’aujourd’hui, c’est pas bon pour demain. Je cherche toujours le pain dont j’avais l’idée… le pain idéal. »]
La formule semble avoir plu (du moins davantage que l’autre qualificatif que Steve avançait dans la même interview : « C’est une substance, stuff, shit… je l’appelle ‘merde’… le shit, la chose que je fais. ») à Josh Sinton (saxophone baryton), Kirk Knuffke (trompette), Reuben Radding (contrebasse) et Tomas Fujiwara (batterie) au point qu’ils l’ont adoptée, en anglais, pour baptiser le quartet qu’ils vouent – comme le trio allemand Lacy Pool – au répertoire lacyen.
Suivant le disque inaugural de la formation (The Ideal Bread, label KMB), Transmit s’acquitte fidèlement de sa tâche de perpétuation sans ânonner avec trop de révérence les sept pièces retenues. Dans leur éventail, ces dernières permettent non seulement d’aborder plusieurs périodes et facettes du compositeur, mais surtout d’illustrer le bel engagement des quatre musiciens dont l’association rappellera aux amateurs certains quartets de Lacy avec baryton (Charles Davis, Charles Tyler) ou trompette (Don Cherry, Enrico Rava)…
Le groupe met intelligemment – jusqu’à la citation de la Locomotive monkienne, dans le morceau final – en évidence et les sinuosités (The Dumps) typiques, chantantes, de la plume du sopraniste, et certains délicats aspects de ses conceptions rythmiques – tantôt presque gauche, flottant, tantôt acéré, tout de placements, ou encore combinant ces mouvements (dans les lancinants As Usual et Longing), le geste lacyen est d’une élégance qui ne laisse pas d’intriguer. La « transmission » de ce levain étant assurée, c’est avec attention qu’on suivra la fermentation (sous l’œil de Steve-‘slow food’-Lacy) et l’annonce de la troisième fournée de nos boulangers new-yorkais !
Ideal Bread : Transmit, Vol. 2 of the music of Steve Lacy (Cuneiform / Orkhêstra International)
Edition : 2010.
CD : 01/ As Usual 02/ Flakes 03/ The Dumps 04/ Longing 05/ Clichés 06/ The Breath 07/ Papa’s Midnite Hop
Guillaume Tarche © Le son du grisli