Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


Vers TwitterAu grisli clandestinVers Instagram

Archives des interviews du son du grisli

ENOUGH!!! (Monotype, 2013)

enough!!!

Mais que trouve-t-on derrière ces trois points d’exclamation ?... Très bien... Ce n’est pas un, non ce n’est pas deux, mais bien trois dark-bruitistes ambianceurs qui vont vous faire mettre genou à terre, j’ai nommés : CM von Hausswolff, Jason Lescalleet et Joachim Nordwall.

Inutile de donner un titre à la chose enregistrée (le 20 décembre 2011 à l’Issue Project Room), les trois musiciens ont trop à faire. Ils nourrissent par exemple des aigus pour qu’ils persistent, concoctent des mini phases rythmiques, mettent le dernier tour d’écrou à un monstre de métal qui prend tout l’espace de la salle des machines… Soudain, la machine se met à léviter, elle se grippe et crache des bruits concrets. Mais l’expérience d’Hausswolff, Lescalleet et Nordwall fait que tout rentre dans l’ordre. Et même si, individuellement, les bidouilleurs se sont montrés plus efficaces (à mon sens : Mater Transfer pour le premier, The Pilgrim pour le deuxième et Soul Music pour le dernier), j’ai pris mes airs de bonimenteur pour vous convaincre qu’ENOUGH!!! vaut quand même farouchement le coup.

écoute le son du grisliENOUGH!!!
(extrait)

ENOUGH!!! : - (Monotype)
Enregistrement : 20 décembre 2011. Edition : 2013.
CD : 01/ -
Pierre Cécile © Le son du grisli



Thomas Borgmann, Wilber Morris, Denis Charles : Live in Poland (Not Two, 2013)

thomas borgmann wilber morris denis charles live in poland

Réédition sur CD d’un double vinyle produit par Sagittarius A-Star en 2010, Live in Poland revient sur un concert donné par Thomas Borgmann, Wilber Morris et Denis Charles en 1998 au Pinokio Club de Szczecin. Avec le batteur de Cecil Taylor, Steve Lacy ou Jemeel Moondoc, la paire Borgmann / Morris interrogeait là un « art du trio » qu’elle servait à la même époque avec Reggie Nicholson.

Au Nasty & Sweet du BMN Trio, on pourra comparer le Nasty & Sweet du BMC – dans une version légèrement plus courte que celle consignée plus tôt sur vinyle. Là, c’est une demi-heure qu’ouvre un archet funambule, concentré et tendu, dont le saxophone ténor empruntera l’intensité : sombre, ramassé, c’est un jazz de texture que rehausse l’ardente frappe de Charles. Plus tôt, le trio passa de jazz en folk comme en souvenir des belles heures FMP : avec plus de décontraction, les musiciens élaborent une musique qui ne craint pas les ruptures, voire les moments de flottement. Heureusement, la progression est ascensionnelle, qu’emportera Borgmann au soprano. Evoquer, enfin, ces solos – disséminés sur les deux premières pièces ou subtilement imbriquées sur One by One – auxquels le public s’empresse toujours de réagir.

Thomas Borgmann, Wilber Morris, Denis Charles : Live in Poland (Not Two)
Enregistrement : 9 mars 1998. Réédition : 2013.
CD : 01/ Bird Bath 02/ Nasty & Sweet 03/ One by One
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Rodrigues, Guerreiro, Wolfarth, Gauguet : All About Mimi / Early Reflections (Creative Sources, 2013 / 2014)

ernesto rodrigues ricardo guerreiro christian wolfarth all about mimi

Si le tandem que forment Ernesto Rodrigues (alto, par ailleurs aux commandes du label) et Ricardo Guerreiro (ordinateur) apparaît dans nombre de disques Creative Sources, intégré à de vastes ensembles ou dans des formations moyennes, il est moins fréquent de pouvoir l'écouter en trio, recevant un invité choisi (comme cela se pratiquait, mutatis mutandis, dans les jazz clubs mettant leur « section » locale à disposition du « soliste » voyageur). Dans cette configuration, les superbes Late Summer et Shimosaki de septembre 2012 avec Radu Malfatti avaient de quoi allécher...

En octobre, la même année, Christian Wolfarth (aux seules cymbales) fit lui aussi le voyage de Lisbonne et c'est en studio qu'il s'attela au travail collectif de filage du son : cordes et métaux, frottés arco – du râpeux au fluide soyeux – se couchent et s'imposent, en paysages obstinés (à la manière de ceux dont Nicolas Bouvier a pu dire qu'ils « convainquent absolument à force de répéter la même chose »). A leur surface, Rodrigues ou Guerreiro s'enhardissent à venir déposer de rares accrocs, quelques étincelles, jusqu'à remettre brièvement en cause l'esthétique du strict continuum qui sied tant à Wolfarth. Peut-être cette poétique de basse tension, si l'on ose dire (alors que le chant gagne une belle ampleur au fil de la progression des six pièces), ne recèle-t-elle guère de surprises mais j'y trouve pour ma part une dimension narcotique, qui rend assurément sensible le moindre rehaut ainsi fait relief, articulation ou même clôture...

Ernesto Rodrigues, Ricardo Guerreiro, Christian Wolfarth : All About Mimi (Creative Sources)
Enregistrement : 12 octobre 2012. Edition : 2013.
CD : 01/ All about Mimi I 02/ All about Mimi II 03/ All about Mimi III 04/ All about Mimi IV 05/ All about Mimi V 06/ All about Mimi VI
Guillaume Tarche © Le son du grisli



ernesto rodrigues ricardo guerreiro bertrant gauguet early reflections

... À l'été 2013, en compagnie du saxophoniste alto Bertrand Gauguet, c'est une nouvelle variation sur les modes d'habiter l'espace (et d'y ménager... des espaces) qui s'invente : moins autarcique, plus ouverte vers l'extérieur et aux « silences », mais sans drame néanmoins, elle joue subtilement des plans, tenant compte de l'environnement (du studio en wood et du lieu de concert en stone) que viennent modeler et modifier chuintements, fuites ou exhalations. Dans leur fine plasticité, et parfois leur nudité, ces gestes impeccablement pensés et posés témoignent d'une acuité d'écoute qui finit par gagner l'auditeur ; les jeux de clapets et de tuyères, les perçantes ondes perchées, les brouillards de fréquences, font délicatement vibrer et osciller les horizons.

Ernesto Rodrigues, Ricardo Guerreiro, Bertrand Gauguet : Early Reflections (Creative Sources)
Enregistrement : 14 juillet 2013. Edition : 2014.
CD : 01/ Wood (studio) 02/ Stone (concert)
Guillaume Tarche © Le son du grisli


The Ambush Party : Circus (Tumult, 2013)

the ambush party circus

A vouloir colorer tous les tableaux, l’essentiel finit par s’effacer. Ainsi de The Ambush Party (Natalio Sued, Oscar Jan Hoogland, Harald Austbo, Marcos Baggiani), jeune combo néerlandais, prenant à bras le corps une improvisation qui, épisodiquement, les dépasse. Ainsi, la tentation du rythme les éloigne d’un centre dont le saxophoniste, astre libérateur du groupe, réinvente parfois le contour. Et ce rythme-poisse reviendra plus d’une fois hanter et dévorer une brumeuse et docile substance.  

Mais conscient de la monotonie de l’inventaire leur servant de vitrine, The Ambush Party trouve quelques soniques et perverses déchirures. Moments de franche contestation nous laissant espérer de brutaux lendemains.

The Ambush Party : Circus (Tumult)
Enregistrement : 2011. Edition : 2013.
CD : 01/ The Invisible Acrobats 02/ Rope Dancer 03/ Rehearsing the Clowns Act 04/ The Elephant 05/ The Tiger Is Loose 06/ Trapez Cesang
Luc Bouquet © Le son du grisli


Joachim Badenhorst : Forest // Mori (KLEIN, 2014)

joachim badenhorst forest mori

A la toute fin d’un fanzine d’artistes(s) (compositions, collages, dessins…) d’une douzaine de pages, il y une pochette de CD et, à l’intérieur – ô surprise – un CD. C’est le nouveau disque-objet que Joachim Badenhorst a autoproduit sur KLEIN.

Sur le CD, on ne trouve que des solos, tous enregistré en direct, jamais retouchés. Badenhorst a déjà montré qu’il tenait à s’exprimer dans plusieurs langages (improvisation, jazz, contemporain, pop…), mais là, la chose est encore plus flagrante. A la clarinette et à la clarinette basse, il s’adonne dans un petit coin de nature (peut-être la Cité Internationale des Arts de Paris où il réside ?) à un folk d’amour et de paix. Plus expérimental, il souffle en continu ou raille son saxophone de l’intérieur pour récolter des basses. Plus mélodieux, il fait les timides en prokofievisant ou invente une BO d'un glacial film noir puis se lance dans la chanson avec un certain Gerard Herman. A la fin de quoi, la tête vous tourne, mais on sait que la sensation est loin d’être désagréable !

Joachim Badenhorst : Forest // Mori  (KLEIN)
Enregistrement : 2013. Edition : 2014.
CD : 01/ Fabrret 02/ The Trembling Something 03/ Zon 04/ Feedbacksessie    05/ Wounhole 06/ Forest // Mori 07/ Een Zondagochtend in Delft 08/ My Left Hand 09/ This Is A Duo With Gerard Herman 10/ Handsome Eyebrow
Pierre Cécile © Le son du grisli



Sergio Merce : Microtonal Saxophone (Potlatch, 2014)

sergio merce microtonal saxophone

Comme Lucio Capece – compatriote avec lequel il enregistra Casa et qui trouva refuge avant lui sur Potlatch (Zero Plus Zero) –, le saxophoniste Sergio Merce a le goût du détournement instrumental et celui des hautes sphères, tous intérêts servis par Microtonal Saxophone. L'instrument promis est un alto mis à plat, accessoirisé (embouts et tubes) et rempli (eau, gaz, air comprimé), que Merce fait chanter (souffle continu et pédale de sustain) depuis plus de trois années.

Le saxophone d’exception pourrait être alto de cristal : la microtonalité qu’il laisse filtrer joue de voix stratifiées, d’oscillations longues ou de faibles tremblements, de perturbations qui mettent à mal toute tentation monochrome, de lignes endurantes que la crainte de l’uniformité éloigne peu à peu les unes des autres. A force, ce sont-là des reliefs dessinés dans l’air, qui, seconde après seconde, composent à l’horizon un mirage : irrésistible, insaisissable.

écoute le son du grisliSergio Merce
Microtonal Saxophone

Sergio Merce : Microtonal Saxophone (Potlatch / Souffle Continu)
Enregistrement : 2013. Edition : 2014.
CD : 01/ I 02/ II 03/ III 04/ IV
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Mary Halvorson, Michael Formanek, Tomas Fujiwara : Thumbscrew (Cuneiform, 2014)

mary halvorson tomas fujiwara michael formanek thumbscrew

Avec un apparent plaisir, Mary Halvorson, Michael Formanek et Tomas Fujiwara aiment à dégrader leurs propres compositions. Leurs petites mélodies très vite se brouillent, partent en chemin d’errance et ne retrouvent que rarement leur point de départ. On ne leur en voudra pas tant ces mêmes points de départ n’avaient pas grand avenir.

Ce qui est, par contre, admirable et heureux ici, ce sont ces points de basculement, cette déstructuration fuyante, faussement fragile. L’uniformité, l’absence d’attaque de la guitariste sont ici compensés par une errance continue et obsessionnelle, laquelle s’entiche parfois de vrilles hendrixiennes ou sharrockiennes. Minutieux dans la déconstruction, contrebassiste et batteur protègent et renforcent ces lignes brisées qu’ils se plaisent à amplifier pour le plus grand bonheur d’une guitariste, ici, amoureusement épaulée.

Mary Halvorson, Michael Formanek, Tomas Fujiwara : Thumbscrew (Cuneiform / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2013. Edition : 2014.
CD : 01/ Cheap Knock 02/ Thumbscrew 03/ Fluid Hills in Pink 04/ Nothing Doing 05/ Goddess Sparkle 06/ Buzzard’s Breath 07/ Still…Doesn’t Swing 08/ Falling Too Far 09/ Line to Create Madness
Luc Bouquet © Le son du grisli


Dewey Redman : Tarik (BYG, 1969)

dewey redman tarik

Ce texte est extrait du deuxième des quatre fanzines Free Fight. Retrouvez l'intégrale Free Fight dans le livre Free Fight. This Is Our (New) Thing publié par Camion Blanc.

Ornette Coleman / Dewey Redman / Charlie Haden / Ed Blackwell : en 1969, le quartette d’Ornette Coleman tourne en Europe. A Paris le 1er octobre, deux de ses membres s’en échappent pour enregistrer Tarik en compagnie de Malachi Favors, contrebassiste sorti pour l’occasion de l’Art Ensemble of Chicago. Il s’agit de Redman – saxophoniste dont Tarik sera le deuxième disque personnel – et de Blackwell, batteur vif qui mettra en route, à force de rebonds arrangés sur caisse claire, ce disque d’exception.

Avant Red & Black, concert du duo Dewey Redman / Ed Blackwell enregistré en 1980 au festival de Willisau, Tarik avait déjà fait du rouge et du noir les couleurs du saxophoniste. Sur la couverture, Redman y apparaît portant fez rouge et soufflant sur fond noir. Au creux des sillons, sa musique est de colère rentrée lorsqu’elle ne se ménage pas quelques zones d’ombres. Sur le pas de ces rebonds arrangés sur caisse claire, le meneur intervient à la musette. L’usage de l’instrument déplace géographiquement le propos musical – un peu plus encore que ne l’avait fait pour d’autres celui du saxophone soprano. Au jeu des comparaisons, on rapprocherait volontiers le son de musette de Redman du « jeu » de violon d’Ornette Coleman. De là, redire la présence, des années durant, du premier auprès du second, ami d’enfance et voisin de New York où Dewey Redman s’installe en 1967. Ainsi sur Friends and Neighbors, enregistrement daté de 1970, l’auteur de Tarik est-il, tout comme Ed Blackwell (et Charlie Haden, pour être complet), et ami et voisin d’Ornette Coleman.

ornette 530

La musette abandonnée, voici Redman au ténor. L’esprit est frappeur, qui anime l’association que le saxophoniste dirige sur des titres de sa composition : « Fo Io » et « Paris ? Oui ! » dont le trio que Coleman emmena au Golden Circle en 1965 aurait apprécié les claudications – le rythme dérivant de Blackwell et la découpe franche de Favors : échos fantastiques des pratiques sœurs de Charles Moffett et David Izenzon ;  « Lop-o-Lop » sur lequel un court gimmick de contrebasse se laisse modifier par les enluminures exotiques du batteur tandis qu’au premier plan Redman vocalise, fait de son saxophone un porte-voix de légende qui permet aux trois hommes d’intensifier des ardeurs que leur audace commune aura poussées jusqu’aux portes du bruit ; « Related and Unrelated Vibrations », enfin, hymne décousu sur lequel le saxophoniste change une combinaison de contractions musculaires en formule ravissante – citation d’Evan Parker tirée de son texte DE MOTU, dans la traduction qu’en a donnée Guillaume Tarche : Je ne me suis pas penché sur le problème du chant « dans » l’instrument car, à moins d’être pratiqué au trombone ou au didgeridoo, il ne me plaît guère et m’évoque le kazoo ou le peigne musical (recouvert de papier) ; si j’y ai recours, c’est inconsciemment ou dans les situations extrêmes (bien qu’à chaque fois que j’écoute Dewey Redman le faire, je regrette d’avoir été aussi paresseux).

Ce que Dewey Redman parvient à extirper du pavillon de son instrument dira ensuite d’autres manières – célébrant le répertoire du maître en Old and New Dreams avec Don Cherry, Charlie Haden et Ed Blackwell, dès 1976 – son indéfectible relation à Ornette Coleman. Laissera entendre aussi – malgré les aléas d’une discographie inégale, jusqu’au dernier jour (en 2005, Redman enregistrait The Key of Life avec Blackwell encore) – que c’est en ami qu’il aura le mieux défendu son art.

dewey 530

 


Masayuki Imanishi : Type (Creative Sources, 2014) / Radical Demos #3 (Obs, 2013)

masayuki imanishi type

Au dernier carnaval, quand arriva le tour du char du Japon, l’assistance était circonspecte. Il faut dire que les participants étaient en déroute. Certains d’entre eux se tenaient la jugulaire, d’autres se frappaient la tête au sol, d’autres encore cherchaient dans leur costume la cause de la terrible envie qu’ils avaient de se gratter. Bref, le char n’avançait pas.

C’est que la musique sur laquelle il aurait dû le faire avait été confiée à Masayuki Imanishi, qui joue d’un ordinateur, d’un poste de radio, de field recordings et de… papier. Allez comprendre le choix de l’ambassade… Reste qu’une électro qui n’en est pas une, plus une abstract ambient qui n’en est pas une non plus, mettait tout le défilé en péril. Moi, j’étais le seul à prendre plaisir, secouant mon fils imaginaire à bout de bras, battant le pavé en respectant le rythme (il y a quand même là des aller-retour que l’on peut balayer du pied), un rythme dans lequel je semblais être le seul (avec mon fils imaginaire) à trouver un peu de vie. M’emparant du drapeau, je représentais, seul et contre tous, le Japon. Je souhaite à quiconque de vivre un jour cette expérience.

Masayuki Imanishi : Type (Creative Sources)
Edition : 2014.
CD : 01-08/ #1-#8
Pierre Cécile © Le son du grisli

gintas k david ellis simon tyszko masayuki imanishi dasein

Comme Masayuki Iminashi triture sa radio sur cette compilation de « Radical Demos » (la troisième que publie Obs Records) ! Plus caverneux ou étouffée (ou mystérieux encore) que sur Type, il insuffle la vie à des machines inertes qui pépient ou croassent en remerciement. A côté, les montages vocalisant de Gintas K, David Ellis et Simon Tyszko, & l’évocation expérimentale du Vietnam par Dasein font pâles figures.

écoute le son du grisliMasayuki Imanishi
Radio #3

Gintas K, David Ellis, Simon Tyszko / Masayuki Iminashi / Dasein : Radical Demos #3 (Obs)
Edition : 2013.
2CD-R : CD1 : 01/ Gintas K, David Ellis, Simon Tyszko : Unsong 02/ Gintas K, David Ellis, Simon Tyszko : Unfun 03/ Masayuki 03/ Masayuki Iminashi : Radio #1 04/ Masayuki Iminashi : Radio #2 05/ Masayuki Iminashi : Radio #3 06/ Masayuki Iminashi : Radio #4 07/ Masayuki Iminashi : Radio #5 – CD2 : 01/ Dasein : Jus de terre 02/ Dasein : Arables 03/ Vers le ciel !
Pierre Cécile © Le son du grisli


Reinhold Friedl, Franck Vigroux : Tobel (Alamuse, 2014) / Franck Vigroux : Entrailles (D'autres Cordes, 2013)

reinhold friedl franck vigroux tobel

Un chroniqueur n’a presque plus rien à présenter lorsque des musiciens ont la bonne idée de consacrer à un de leurs disques un site internet aussi bien fait que celui de Tobel. Reste à dire que Tobel est un CD qu’ont enregistré en duo Reinhold Friedl (Zeitkratzer)* et Franck Vigroux (Franck Vigroux)…

… pour aller un peu plus loin (quand même), on louera l’adhérence d’une composition où l’intérieur-piano du premier et l’électronique du second se trouvent de nombreux points communs. Cet amour des drones, par exemple, et les changements d’univers que peuvent provoquer le moindre tremblement. Ce qui fait qu'on passera, sur Tobel, d’une ambient en sourdine au chant de bataille sur lequel des coups de canons feront tomber un rideau de fumée électrique. Si vous ne voyez pas bien où je veux en venir, je vous conseillerai, vexé, d’aller faire un tour sur Tobel (le site).

Reinhold Friedl, Franck Vigroux : Tobel (Alamuse)
Enregistrement : 2013. Edition : 2014.
CD : 01/ Tobel
Pierre Cécile © Le son du grisli

franck vigroux entrailles

Les belles images de Grégory Robin nous promènent dans l’étonnant Musée de la Mine, à Saint-Etienne. Installé dans la salle des pendus, Franck Vigroux donne un concert sans public, dans un genre indus-noise (voire techno expérimentale) qui m’a réconcilié avec le musicien. A la console, à la guitare (dans le sillage de Merzbow *, toutes proportions gardées), et retour à la console : réconciliant, en effet !

Franck Vigroux : Entrailles (D’autres Cordes)
Enregistrement : 2012. Edition : 2013.
DVD : 01/ Muscle 02/ Poudres 03/ Batteries 04/ Comète 05/ Loup 06/ Vallée
Pierre Cécile © Le son du grisli

sonic protest 2014* Dans le cadre du festival Sonic Protest, Reinhold Friedl emmènera Zeitkratzer ce jeudi 10 avril à Paris, en l'église Saint-Merry où sont aussi attendus Merzbow et les trois DJ de Sounds of Silence.



Commentaires sur