Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Archives des interviews du son du grisli

Jason Kahn, Tim Olive : Two Sunrise (845 Audio, 2014)

jaso kahn tim olive 845 audio

Enregistrées en 2012 à Kyoto et Osaka : quatre pièces intrusives, remontées, bruitistes. Les deux premières rencontres de Jason Kahn et de Tim Olive – résumées ici à quatre plages – ne pouvaient être autrement.

Les échanges sont souvent musclés, qui commandent des bourdons que les musiciens se renvoient dans l’urgence – pressés davantage parfois par quelque soubresaut –, des graves à saturation, des parasites nourris via moteurs récalcitrants, des velléités passées en machines sonores…. Sur pickups, Olive peut aussi chercher ses sons en autiste quand Kahn répertorie dans son coin tous les bruits métalliques qu’il trouve et même invente : de fraises, de rouages, de scies… Au Japon, le soleil se leva deux fois sur la bande-son d’une fin de chantier particulier, parce qu’enthousiasmant.

écoute le son du grisliJason Kahn, Tim Olive
Two Sunrise

Jason Kahn, Tim Olive : Two Sunrise (845 Audio / Metamkine)
Enregistrement : 27 septembre (01-03) et 6 octobre 2012 (04). Edition : 2014.
CD : 01-04/ Two Sunrise
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

drums percussion

Jason Kahn sera, ce 26 avril à Nantes, de ce Drum & Percussion Madness!! qu’APO-33 organise sur trois jours. Au programme du week-end, trouver aussi : Burkhard Beins, Z’EV ou D’incise



Aki Takase / La Planète : Flying Soul (Intakt, 2014)

aki takase louis sclavis la planète flying soul

Avec de tels invités (Louis Sclavis, Dominique Pifarély, Vincent Courtois), les compositions d’Aki Takase prenaient le risque de se perdre dans les ruses d’une « certaine tradition française ». Debussy, Ravel, Dutilleux passés à travers le moule de l’improvisation : merci, on a déjà donné et on préférera toujours les originaux à ses dévoués (?) contemplateurs.

Ici, l’écueil n’est pas toujours évité et la fin du disque déçoit quelque peu. Heureusement, des traits empreints de violences, un archet soutenu et exaltant (belle prise de bec Takase-Pifarély), une forme obsédante ne voulant pas s’effacer, des mouvements en déséquilibre, auxquels il faut ajouter le jeu toujours impulsif de la pianiste, finissent par convaincre du bien fondé de la nouvelle aventure de Dame Takase.

écoute le son du grisliAki Takase
Flying Soul (extraits)

Aki Takase / La Planète : Flying Soul (Intakt / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2012. Edition : 2014.  
CD : 01/ Into the Woods 02/ Rouge Stone 03/ Wasserspiegel 04/ Onigawarau 05/ Finger Princess 06/ Morning Bell 07/ Turtle Mirror 08/ Reading 09/ Intoxication 10/ Schoolwork 11/ Flying Soul 12/ Tarantella 13/ Twelve Tone Tales 14/ Moon Cakes 15/ Pièce for « la planète »
Luc Bouquet © Le son du grisli


.AAA. : Live (Creative Sources, 2014)

aaa

Trois solos puis un trio : le 25 octobre 2012 à Munich, Andreas Willers, Achim Kaufmann et Axel Dörner, inauguraient ensemble un projet à initiales : .AAA. Le disque ne respecte cependant pas l’ordre du programme donné ce soir-là : on y entend en effet le trio avant les trois solos.

La chronique, elle, ne respectera pas l’ordre du disque. Sur la deuxième piste, Willers donc, seul : le guitariste cherche un peu, hésite beaucoup, peine enfin à tirer parti des possibilités que lui offraient feedback et écho. Seul au piano, Kaufmann bavarde ensuite : s’il offre beaucoup à entendre, il y a dans ces huit minutes trop d’agitation, de remuage. Seul à la trompette, Dörner fait alors état de sa science musicale parallèle : ses souffles inventent bel et bien et, en tube, n’oseront qu’une note – mais laquelle : sirène insistante dont s’emparera le trio.

A son tour, alors. Malgré la trompette – qui invente, insiste, tire à elle l’improvisation sans pouvoir non plus imaginer pour trois –, la demi-heure de séquences improvisées qu’il débite, mises bout à bout, aura du mal à retenir longtemps l’auditeur. Pas assez en tout cas pour l’empêcher de retourner à un autre projet à initiales qui jadis anima Dörner : AD, pour tout dire.

.AAA. : Live (Creative Sources / Metamkine)
Enregistrement : 25 octobre 2012. Edition : 2014.
CD : 01/ Denotationstrat 02/ Inraten 03/ Entraten 04/ Aufraten
Guillaime Belhomme © Le son du grisli


Jim Haynes : The Shudder of Velocity (Noisendo, 2014)

jim haynes the shudder of velocity

« JH » pour Jim Haynes, « TSOV » pour The Shudder of Velocity. Voilà la promesse du Californien et du micro label Noisendo : le frisson de la vitesse… Pourtant, tout commence piano sur ce CD artisanal (cent copies seulement). On tourne comme sur des cymbales, on perd le Nord sous les réverbérations, on cherche à savoir d’où vient ce bruit de grattage et ce qu’il présage.

Peu à peu un roulement monte, mécanique. C’est en fait plutôt un bruit de houle, un bruit à donner le vertige, à céder au vertige… Accélération, décélération… Prisonniers du rouleau d’une énorme vague, on suit le courant mais notre oreille attrape le message enregistré d’un spationaute. C’est bien simple, tous nos repères sont perdus. Voilà ce que promet le frisson des expérimentations de Jim Haynes.

écoute le son du grisliJim Haynes
Tear

Jim Haynes : The Shudder of Velocity (Noisendo)
Enregistrement : 2013-2014. Edition : 2014.
CD-R : 01/ Tear 02/ Scadl 03/ Stifle
Pierre Cécile © Le son du grisli


Radikal Satan à la Fermatozoïde, 18 avril 2014

radikal satan la fermatozoïde 2014

Tambour !!! Un mini festival pour fêter la première année d’activité de la Fermatozoïde, au Theil de Bretagne, une grande soirée de concerts prolongée tard dans la nuit, dont celui Radikal Satan.

Radikal Satan, dans la configuration actuelle, ce sont deux frères argentins : César à la contrebasse, guitare et voix, et Mauricio à l’accordéon et aux synthés et voix. Le concert débute par une saynète obscène, jouée par César, les yeux charbonnés, avec une poupée toute enscotchée de noir. Faire son diable, c’est d’abord se poser maître du pathos, le surplomblant plutôt que tentant d’y surnager. Puis, tout le cours d’un long concert, leur musique sera aussi sèche que délirante, rêche, suave, sauvage et fascinante. À la contrebasse, César est implacable, assurant aussi une grosse partie du rythme à bruits de bois, tandis de son coté Mauricio déploie un lyrisme d’approximations et d’échappatoires.

Mais que jouent-ils ? A-t-on lu tango punk qu’on ne s’y retrouve pas vraiment. Certes, l’argentinité, avec tout ce qu’elle peut avoir de grandiloquant, marque le pas, mais pour le reste, c’est étrange, voilà une musique qui, sur le coup, me parait indéfinissable. Un voisin de coude s’exclame soudain “ils ont inventé la cumbia argentina" et m’explique la cumbia, musique populaire indigène d’Amérique du Sud, justement absente d’Argentine, pays de colons. Manquant totalement d’érudition à ce sujet, je ne me risquerai pas forcément sur ce chemin, mais il y a quand même là une idée séduisante. Tout semble baigné en effet dans un folklore dénaturé, sans plus aucun apprêt exotisant. Une langue mineure reterritorialisée ici maintenant, dans une ferme bretonne, dans des réseaux qui manient aussi bien le free jazz que la synth wave. D’ailleurs, parions aussi que la new-wave sera le bal musette de nos petits enfants et qu’à ce titre, toute digression synthétique peut donc être annexée dès à présent, à l’idée de folklore, cheap wave.

Au final, voilà des vrilles qui utilisent les genres populaires non pas pour se les approprier, ce qui pourrait se cantonner à une expression de soi un peu stérile, mais comme autant de fils à tirer et entremêler. Un demiurge crevant les domaines de viabilité culturelle pour une voix authentiquement alternative, issue du brouillage mondialisé, tout comme Krinator et Judas Donnegger l’avaient aussi parfaitement réalisé chacun à leur manière singulière plus tôt dans la soirée.

Radikal Satan, Le Theil-de-Bretagne, La Fermatozoïde, 18 avril 2014.
C. Baryon © Le son du grisli
Photo (2012) : Lupi Spuma.



Armonicord : Esprits de sel (Electrobande, 1978)

armonicord esprits de sel

Ce texte est extrait du troisième des quatre fanzines Free Fight. Retrouvez l'intégrale Free Fight dans le livre Free Fight. This Is Our (New) Thing publié par Camion Blanc.

Bien des possibles se révèlent explorés par Armonicord, singulier quintette aux musiciens venus d’horizons divers : Jouk Minor (saxophone baryton, soprano, clarinette basse, clarinette, flûte, gumbri, piccolo), Jean Querlier (saxophone alto, flûte, hautbois, cor anglais), Josef Traindl (trombone), Odile Bailleux (clavecin) et Christian Lété (percussions). Si l’inventivité à l’œuvre rappelle Perception et le Dharma Quintet, la couleur du propos s’avère tout autre, reflet d’un instrumentarium original rapprochant Esprits de sel de la version de l’Unit de Michel Portal ayant sévi à Châteauvallon en 1972 (No, No, But It Maybe).  Peu d’amateurs se souviennent aujourd’hui de Jouk Minor que l’on put pourtant écouter en trio, en compagnie du bassiste Peter Warren et du batteur Oliver Johnson. Jouk Minor, dans les seventies, se présentait comme un musicien influencé par le John Surman de The Trio et du disque Alors !, ce qu’accrédite sa pratique du saxophone baryton et de la clarinette basse.

esprits de sel
 
Esprits de sel le disque, quant à lui, célèbrerait plutôt les vertus de l’improvisation collective. Esprits de sel c’est aussi l’intitulé d’une collaboration, et, selon Jouk Minor, « d’une phase vivante de la musique contemporaine : un évènement, un concours de circonstances ». Jouk Minor insistait à l’époque sur ce qu’apportait le mariage des timbres des cuivres, des bois, des cordes et des tambours (ajoutons ici le clavecin) ; parlait de composition spontanée ; évoquait une « rencontre » plutôt qu’un « assemblage » d’individus et d’instruments.  Sur la pochette signée Horace, Jouk Minor discourt, en appelle à un « espace fluide », à des « heurts sonores », des « explosions expressives », des « déflagrations », des « retombées ». L’improvisation fait la chanson, écrit-il. Il s’agirait en gros de dialectique, une fois les briques cassées, ajoute-t-il. Et dont il resterait cet album, résultat de trois journées d’enregistrement au débotté (la face A s’ouvrant curieusement par le (remarquable) « Deuxième jour (El Sereno / Sur l’erre / La Gomme arabique / Passe océan / Ahora) »).

armonicord

Esprits de sel se présente au final tel un inventaire de moments en cours d’écriture. Une sorte de répertoire s’y invente dans l’urgence de l’instant présent, véritable succession de climats développés au fil de pertinentes combinaisons, dont on jurerait qu’elles puissent être sans fin tant elles savent se jouer de toutes les embûches et des moindres aléas. Sans compter que la prise de son d’Olivier Bloch-Lainé, par sa précision, en restitue chaque détail. C’est encore Jouk Minor qui résume le mieux ce qui sous-tend Esprits de sel : « L’improvisation collective et la recherche sonore, en s’articulant sur un répertoire de séquences et de variations, occasionnent la composition. La musique n’est pas insouciante, il faut la faire (plutôt ou mieux que bombes ou cocktails). » Cette musique pacifiste habitée, indéniablement, casse la baraque et les briques allant avec. Elle sait aussi se saisir de l’idée de composition comme d’une occasion à ne rater sous aucun prétexte, surtout si elle est issue de l’improvisation. Par un Christian Lété par exemple, d’autres voies seront parallèlement et par la suite empruntées, que ce soit dans la chanson folk (André Dulamb), le rock progressif (sur le méconnu Fantasmagory du guitariste Claude Engel), ou des ambiances teintées d’influences du monde entier (Confluence avec André Jaume et Didier Levallet).

dialectique

Philippe Robert © Le son du grisli


BJ Nilsen : Eye of the Microphone (Touch, 2013)

bj nilsen eye of the microphone

Je n’ai pas le goût de Londres et je ne crois pas que cette promenade me fera changer d’avis. BJ Nilsen m’y a forcé, en cherchant à me rassurer : « sound composition can alter space and time and transform a specific location and experience into an imaginary world. » Très bien, alors, d'accord, va pour la balade… Tout commence à Victoria Station, par une après-midi de printemps. Ma pensée est ailleurs, sur le Paseo Del Prado par exemple, où, sur un banc, je lis le texte imprimé dans le livret du CD. Tout y est raconté… cette femme qui passe à vélo, cette eau courante, un train qui s'en va, cette eau galopante, un oiseau qui siffle, cette eau fuyante, des bruits de chantier…

L’ambient spectrale de BJ Nilsen charrie tout cela. Tous ces bruits, il les grossit à la loupe, recompose le plan de Londres, questionne les limites de la ville et même jusqu’à son existence. De Londres, il fait une métropole comme une autre, c’est à dire une métropole presque aussi belle qu’une autre. Mais aussi une ville qui parle du rêve déchiré de sa périphérie et de l’éternel regret de ceux qu’elle rejette. Je ne dirais pas que j’ai maintenant le goût de Londres. Mais j’ai aimé le regard sonore de Nilsen à son endroit.   

BJ Nilsen : Eye of the Microphone (Touch / Metamkine)
Edition : 2013.
CD : 01/ Londinium 02/ Coins and Bones 03/ Twenty Four Seven
Héctor Cabrero © Le son du grisli


Ha-Yang Kim : Threadsuns (Tzadik, 2014)

ha-yang kim threadsuns

La « contre-langue » de Paul Celan ferait-elle écho à la « contre musique » de Ha-Yang Kim ? Et faut-il parler de contre-musique ici ? Sans doute pas, tant les propositions de la compositrice-violoncelliste ne renversent aucun code musical mais s’inscrivent plutôt dans la sphère minimale des musiques contemporaines.

Ici, Ha-Yang Kim compose une œuvre en trois parties dédiée à Paul Celan et interprétée par le JACK Quartet (Ari Streisfeld, Christopher Otto, John Pickford Richards, Kevin McFarland). Le jeu de miroir entre la coréenne et le poète roumain passe par des ambiances mortifères : dissonances et lente gestation d’un centre qui ne sera jamais trouvé, accords poreux, longues notes répétées et annonçant un chaos sans cesse différé. Et ce ne sont pas les mélodies faussement rassurantes du troisième mouvement qui viendront apaiser l’impression de fatal hantant la totalité de l’œuvre. Cette symphonie du désagréable trouvera néanmoins quelques vifs adhérents, le signataire de ces quelques lignes en étant un des membres les plus actifs.

Ha-Yang Kim : Threadsuns (Tzadik / Orkhêstra International)
Edition : 2014.  
CD : 01/ Threadsuns I 02/ Threadsuns II 03/ Thraedsuns III
Luc Bouquet © Le son du grisli


ENOUGH!!! (Monotype, 2013)

enough!!!

Mais que trouve-t-on derrière ces trois points d’exclamation ?... Très bien... Ce n’est pas un, non ce n’est pas deux, mais bien trois dark-bruitistes ambianceurs qui vont vous faire mettre genou à terre, j’ai nommés : CM von Hausswolff, Jason Lescalleet et Joachim Nordwall.

Inutile de donner un titre à la chose enregistrée (le 20 décembre 2011 à l’Issue Project Room), les trois musiciens ont trop à faire. Ils nourrissent par exemple des aigus pour qu’ils persistent, concoctent des mini phases rythmiques, mettent le dernier tour d’écrou à un monstre de métal qui prend tout l’espace de la salle des machines… Soudain, la machine se met à léviter, elle se grippe et crache des bruits concrets. Mais l’expérience d’Hausswolff, Lescalleet et Nordwall fait que tout rentre dans l’ordre. Et même si, individuellement, les bidouilleurs se sont montrés plus efficaces (à mon sens : Mater Transfer pour le premier, The Pilgrim pour le deuxième et Soul Music pour le dernier), j’ai pris mes airs de bonimenteur pour vous convaincre qu’ENOUGH!!! vaut quand même farouchement le coup.

écoute le son du grisliENOUGH!!!
(extrait)

ENOUGH!!! : - (Monotype)
Enregistrement : 20 décembre 2011. Edition : 2013.
CD : 01/ -
Pierre Cécile © Le son du grisli


Thomas Borgmann, Wilber Morris, Denis Charles : Live in Poland (Not Two, 2013)

thomas borgmann wilber morris denis charles live in poland

Réédition sur CD d’un double vinyle produit par Sagittarius A-Star en 2010, Live in Poland revient sur un concert donné par Thomas Borgmann, Wilber Morris et Denis Charles en 1998 au Pinokio Club de Szczecin. Avec le batteur de Cecil Taylor, Steve Lacy ou Jemeel Moondoc, la paire Borgmann / Morris interrogeait là un « art du trio » qu’elle servait à la même époque avec Reggie Nicholson.

Au Nasty & Sweet du BMN Trio, on pourra comparer le Nasty & Sweet du BMC – dans une version légèrement plus courte que celle consignée plus tôt sur vinyle. Là, c’est une demi-heure qu’ouvre un archet funambule, concentré et tendu, dont le saxophone ténor empruntera l’intensité : sombre, ramassé, c’est un jazz de texture que rehausse l’ardente frappe de Charles. Plus tôt, le trio passa de jazz en folk comme en souvenir des belles heures FMP : avec plus de décontraction, les musiciens élaborent une musique qui ne craint pas les ruptures, voire les moments de flottement. Heureusement, la progression est ascensionnelle, qu’emportera Borgmann au soprano. Evoquer, enfin, ces solos – disséminés sur les deux premières pièces ou subtilement imbriquées sur One by One – auxquels le public s’empresse toujours de réagir.

Thomas Borgmann, Wilber Morris, Denis Charles : Live in Poland (Not Two)
Enregistrement : 9 mars 1998. Réédition : 2013.
CD : 01/ Bird Bath 02/ Nasty & Sweet 03/ One by One
Guillaume Belhomme © Le son du grisli



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