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Le son du grisli

 
 
31 mars 2018

Jean-Marie Massou : La citerne de Coulanges (Vert Pituite, 2018)

jean-marie massou coulanges

Suite d'une semaine française, à l'occasion de la parution du deuxième volume d'Agitation Frite de Philippe Robert. Après Richard Pinhas, Romain Perrot et Jean-Jacques Birgé, c'est Jean-Marie Massou.

Pour ne pas faire offense aux lecteurs du son du grisli qui ignorent encore Jean-Marie Massou – une rapide présentation de l’homme et de son art a été faite chez nous, ici et –, accélérons la chose : l’écoute de ce nouveau disque estampillé Vert Pituite.

Quatre faces (encore), dont les enregistrements datent de la fin des années 1970, époque à laquelle Massou avait pris l’habitude d’« interpréter » dans une citerne de Coulanges-la-Vineuse (Lot). Quelques cassettes ont gardé le souvenir de ce temps-là, dont le label en question a fait un double vinyle, deuxième volume du projet « Sodorome » qui délivre les témoignages d’un art assez unique pour (surtout) ne rien attendre d’un quelconque public.

Dans cette citerne qu’il a changée en Oreille de Denys, Massou interprète donc, et à sa manière : des odes à la Madone qui devra accepter le voisinage de nombreuses insultes, des airs populaires – ‘O Sole Mio, Le tourbillon de la vie, Le temps des cerises, La Mamma ou encore le générique de Thierry La Fronde –, des animateurs radio qui crachotent et n’ont pas peur des menaces (« Saloperie, vaurien, j’te casserai la gueule, moi »…).

S’exprimant en citerne, Massou, quand il ne converse pas avec quel démon ?, excave une expression populaire enfouie qui, entre Antonin Artaud et Henri Chopin, crache à la gueule du peuple – pour ne pas parler de la bourgeoisie qui s’est un jour « entichée » d’art brut. Alors « Prends ça, saloperie ! », même si tu l’as pas mérité.

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Jean-Marie Massou
La citerne de Coulanges
Vert Pituite, 2018
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

 

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