Peter Lemer : Local Colour (ESP, 2013)
Cette jeunesse britannique était sans peur, sans reproche et surtout sans frontière. Elle était accrochée au free jazz noir américain mais savait aussi s’en dégager. Sa mitraille était millésimée mais ne se perdait jamais en convulsions inutiles. Elle n’était pas avare de coulées brusques et de saxophones perçants. Elle ne trouvait pas ridicule cette caisse claire tapageuse, ces cymbales mal ordonnées. Mais elle savait aussi prendre quelques sentiers pacificateurs, contemplatifs. Elle savait jouer avec l’espace, pouvait prétendre à la sagesse et au retrait. Et se posait la question de l’avenir et de l’avenir des dissonances.
En 1966, Peter Lemer, Nisar Ahmad Khan, John Surman, Tony Reeves et John Hiseman enregistraient pour ESP, ce qui n’est pas rien. Certains se sont éclipsés, d’autres ont eu la carrière que l’on connaît. Reste cette œuvre de jeunesse qui, comme toute œuvre de jeunesse, reste imparfaite mais si juste dans ses éclats.
Peter Lemer Quintet : Local Colour (ESP / Orkhêstra International)
Enregistrement : 1966. Réédition : 2013.
CD : 01/ Ictus 02/ City 03/ Flowille 04/ In the Out 05/ Cramen 06/ Enahenado
Luc Bouquet © Le son du grisli
Alvin Lucier : Paris, Auditorium du Louvre, 27 octobre 2013
« Minimal » ; « Expérimental » ; « Sinusoïde » : Alvin Lucier, ses recherches et sa musique attirent depuis quarante ans les mêmes signifiants. Non pas qu'ils soient erronés, Alvin Lucier étant effectivement, avec Gordon Mumma et Robert Ashley au sein du Sonic Arts Union, et à côté d'autres artistes sonores comme Max Neuhaus, une figure de la recherche expérimentale en musique ; cette recherche donnant lieu à des performances et des partitions souvent d'apparence minimale (en aucun cas minimaliste) ; ces performances et ces partitions témoignant d'un intérêt marqué pour les phénomènes d'interactions, de résonances, de longueurs d'onde, et donc de sinusoïdes. Tout cela est parfaitement expliqué dans les divers écrits du et sur le compositeur (par exemple Michael Nyman, Experimental Music, chez Allia).
Mais en se rendant à la rencontre d'Alvin Lucier en personne, et de ses singuliers interprètes (le violoncelliste Charles Curtis ; les guitaristes Oren Ambarchi et Stephen O'Malley ; le metteur en sons Hauke Harder), ce soir dans l'Auditorium du Louvre, c'est d'autres signifiants qui viennent à l'esprit.
Le premier est : « rare ». Car la dernière fois qu'il nous fut donné d'entendre une œuvre de Lucier, c'était en 2011, au Plateau, pour le mémorable Music for a solo performer : un concert de percussions généré, via des capteurs d'ondes alpha, par l'activité cérébrale de Hauke Harder yeux fermés... A plus de quatre-vingt ans, Alvin Lucier est donc enfin reconnu en France – par une institution muséale, certes ; mais gageons que bientôt, festivals et conservatoires suivront.
« Froid » et « distance », deux autres signifiants, pourraient aussi traduire les sentiments que l'on éprouve à l'écoute d'un concert d'oeuvres de Lucier. Rien de commun avec le froid des laboratoires ou des sonorités électroniques, supposées telles. Le froid puissant dont il est question ici agit plutôt comme un révélateur d'espaces et de brillants foyers sonores, exactement comme peut l'être le froid arctique, par transparence. On écoute donc Charles Curtis (2002), pour violoncelle et oscillateur d'ondes pures, et Slices (2008), pour violoncelle et orchestre préenregistré, comme si on sortait de la station Concordia. On ne ressent pas le froid, trop brûlant : on le voit.
Et, par le froid, on ressent la distance. Lorsqu'il écoute Alvin Lucier lire le protocole d'I'm Sitting In A Room, la distance frappe littéralement l'auditeur. La même phrase, il l'entendra (aucune autre pièce contemporaine n'exhibe à ce point la tension entre l'entendre et l'écouter) résonner successivement une vingtaine de fois, réverbérant graduellement les fréquences de l'auditorium jusqu'à ce qu'aucun mot ne soit identifiable et qu'à la place, une sorte de mélopée vibre harmoniquement. Musique spectrale, en un sens – différent. Mais rien moins qu'inhumaine, au contraire : Alvin Lucier se réfère, dans la dernière phrase de la pièce, à la parole humaine et à l'expérience qu'il en fait, caractérisée dans son cas par un léger handicap – son bégaiement. (« un moyen d'aplanir les irrégularités de mon discours »).
De bégaiement, naturellement, il n'y eut pas dans l'interprétation donnée ce soir d'I'm Sitting In A Room par Alvin Lucier. Sa voix était fluette, la diction à peine entravée. En manifestant sa reconnaissance vis-à-vis de l'artiste et du chercheur, la salle comble resserra la distance.
Claude-Marin Herbert © Le son du grisli
David Browne : Sonic Youth (Camion blanc, 2013)
Voici désormais traduit Goodbye 20th Century, Sonic Youth and the Rise of Alternative Nation, ouvrage que David Browne écrivit entre 2005 et 2007 sur la foi d’entretiens avec les membres du groupe et de confessions d’anciens associés. Passée l’étrange introduction – qui peut surprendre le lecteur en tâchant de le persuader que Sonic Youth est un nom qui ne lui dit sans doute pas grand-chose – et ignoré le « ton » du livre – badin, qui trouve souvent refuge dans l’anecdote lorsqu’il peine à parler de l’œuvre sonore –, concentrons-nous sur le sujet.
Aux origines, la rencontre, longuement décrite, de Kim Gordon et de Thurston Moore sur fond de projets en devenir, tous estampillés No Wave, et puis un groupe qui, au bout de quelques mois d’existence publie un disque sur Neutral, label de Glenn Branca. En déroulant chronologiquement la longue liste des disques à suivre, Browne retrace les parcours artistique et relationnel (Swans, Nirvana, Julie Cafritz, Neil Young, Jim O’Rourke…), personnel, iconique, économique, d’un groupe hors-catégorie, certes, mais pas à l’abri des contradictions.
Insistant sur l’intelligence de Gordon et sur l’intégrité de Shelley, Browne célèbre l’influence indéniable de Sonic Youth, qui aura rapproché contre-culture et imagerie pop, mais aussi poses arty et petits arrangements avec la culture de masse. En échange, une endurance rare qu’ont aussi servie un souci affiché d’indépendance et un goût certain pour l’expérience – Blue Humans, Free Kitten et Text of Light, cités ici parmi le nombre des projets individuels.
Tout le monde n’ayant pas la chance de signer des monographies de musiciens disparus, David Browne traite son sujet jusqu’en 2007, laissant Gordon et Moore à leurs obligations familiales et aux espoirs qu’ils semblent porter lorsque leur fille passe à la basse. Une fin comme une autre, puisque son livre raconte moins une Histoire de Sonic Youth qu’il ne compile des « chroniques de la vie quotidienne » et ordonne une chronologie impressionnante.
David Browne : Sonic Youth. Goodbye to the 20th Century (Camion Blanc)
Edition : 2013
Livre : Sonic Youth. Goodbye 20the Century. Traduction : Hervé Landecker.
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Body/Head : Coming Apart (Matador, 2013)
En 2005 et 2006, Patti Smith et Kevin Shields ont enregistré The Coral Sea, un projet qui rapprochait une poésie (qui se voulait) habitée et des guitares tournantes comme des tables. Un projet à mon sens raté. Dans la même veine, Kim Gordon et Bill Nace ont taillé Coming Apart, et ça t’a une autre gueule (y’a qu’à voir la couverture).
Même si l’on sait le respect que les membres de SY portent à Smith, ce n’est (encore que… / je ne crois) pas faire injure à celle-ci que de lui préférer Body/Head. Gordon, anesthésiée ce qui ne l’empêche pas d’être violemment impliquée, a une force déclamatoire qui trouve son courage dans l’abandon – abandon de soi-même aux textes, aux guitares, à la signification, à la musique… Et c’est ce qui convient aux guitares qu’elle et Nace triturent au médiator, étourdissent à l’arpège et brisent sur des récifs tranchants.
Comme des instruments à part entière, les amplis jouent aussi un beau rôle. Ils crachent des crépitements et des larsens et des saturations, ils laissent la parole à des jacks mal branchés, ils provoquent des étincelles capable de déclencher des rhapsodies. Ne reste plus à Gordon qu’à dérouler sa poésie lascive ou corrompre un bout de comédie musicale. Ô Patty, écoute comme ils le font bien !
Body/Head : Coming Apart (Matador / Souffle Continu)
Edition : 2013.
CD / LP : 01/ Abstract 02/ Murderess 03/ Last Mistress 04/ Actress 05/ Untitled 06/ Everything Left 07/ Can’t Help You 08/ Aint 09/ Black 10/ Frontal
Pierre Cécile © Le son du grisli
Jean-Marc Montera : What’s Up? Femmes poètes de la Beat Generation (Signature, 2013)
What’s Up, le projet que Jean-Marc Montera (qui joua by the past on s’en souvient avec Moore et/ou Ranaldo) a monté en hommage aux « femmes poètes de la Beat Generation » vaut bien une légère infidélité (textuelle je précise) à Leah Singer ! Voilà ce qu’a dû conclure Lee Ranaldo (aussi fasciné que ses partenaires de SY par la Beat Generation) qui est avec Jean-François Pauvros, Noël Akchoté et Montera himself des quatre guitaristes du projet…
Anne Waldman, ruth weiss, Janine Pommy Vega, Hettie Jones, sont les quatre poétesses choisies, retranscrites et traduites dans un livret, et « lues » (ou récitées, jouées, surjouées, rendues…) par Sophie Gontier sur des improvisations des guitaristes et de Fanny Pacoud (violon), d’Ernie Brooks (l’ancien acolyte d’Arthur Russell à la basse électrique sur le CD2) et d’Ahmad Compaore (batterie). Un post-No Wave à la Branca ? Un rock de chambre illuminé ? Une ambient poétique ? Les trois, mon géRanal ! Dissipées les premières inquiétudes (hommage à la gente f., clins d’œil aux poétesses battantes, ode aux femmes beatues…), et si la lecture prend parfois trop de place, la musique est là, qui impressionne durement !
Jean-Marc Montera : What’s Up? Femmes poètes de la Beat Generation (Signature)
Edition : 2013.
2 CD : CD1 : 01/ Drum Song 02/ Word 03/ Women in Black 04/ The Lie 05/ 2009 06/ Teddy Bears 07/ 1967 08/ Number Song 1 – CD2 : 01/ Jazz 02/ Anna Marie 03/ House Bound 04/ Two Hearts 05/ Living on Hair 06/ Train Song 07/ Sunrise Blue 08/ Number Song 2
Pierre Cécile © Le son du grisli
John Zorn, Thurston Moore : "@" (Tzadik, 2013)
Si le septième et dernier morceau enregistré par John Zorn et Thurston Moore ce 17 février 2013 est dédié à Derek & Evan, on regrette que le souvenir des deux aînés n’ait pas davantage inspiré notre duo. Ainsi donc : on a beau prendre rendez-vous, attendre que son heure arrive, rien, même pas le caprice, n’oblige jamais la rencontre à faire date.
Six improvisations sur sept en donnent ici la preuve : de faux-départs multipliés en dérapages forcés et de structures osseuses en divagations hâves, Zorn (qui confond facilité d’invention et mièvrerie mélodique) et Moore (qu’on imagine partout en désœuvré assouvi) se reposent sur une audace d’hier, depuis reproduite à l’envi. Pour sortir un peu de l’empâtement, attendre la sixième plage : sous l’effet d’une guitare plus intrusive, Strange Neighbor finit par intéresser, à en devenir surprenante. Une improvisation sur sept, et encore… parce ce qu’elle fait seulement « mieux » que les six autres. Retombés sous l’unité, nous ne pouvons que déplorer le maigre rendez-vous.
John Zorn, Thurston Moore : “@” (Tzadik / Orkhêstra International)
Enregistrement : 17 février 2013. Edition : 2013.
CD : 01/ 6th Floor Walk Up, Waiting 02/ Jazz Laundromat 03/ Dawn Escape 04/ Her Sheets 05/ Soiled, Luscious 06/ Strange Neighbor 07/ For Derek And Evan
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Les femmes savantes (Olof Bright, 2013)
Regroupées depuis 2005 sous le nom de Femmes savantes (intitulé sur lequel l'auteur du livret s'essaie à gloser), cette formation féminine associe des musiciennes originaires d'Allemagne, de Suède et d'Argentine, résidant à Berlin et œuvrant tant dans le champ de l'improvisation ou de l'electronica que dans celui de la performance ou de la musique contemporaine.
Les huit pièces brèves (principalement enregistrées en 2011) qui composent ce recueil, servies par une prise de son impeccable, exposent et explosent l'orchestre, du quintet au solo, dans un esprit de « collectif », davantage que de groupe, où se partage un art musical assez fascinant. Installé dans une grande proximité avec l'instrumentarium, l'auditeur est placé au cœur d'agencements dynamiques fourmillant de détails et de vives combinaisons (timbres, textures mais également rythmiques à l'occasion utilement explicites) : chuintant, craquelé, poreux, le monde mouvant qu'élaborent ici Sabine Ercklentz (trompette), Hanna Hartman (objets amplifiés), Andrea Neumann (intérieur de piano, table de mixage), Ute Wassermann (voix) et Ana Maria Rodriguez (electronics) a de quoi passionner.
Les femmes savantes : Les femmes savantes (Olof Bright / Metamkine)
Enregistrement : 2006-2012. Edition : 2013.
CD : 01/ Schlund (quintet) 02/ Pruh 3 (trio) 03/ Swarm (solo) 04/ Dès (duo) 05/ LFS 5 (quintet) 06/ Breakfast with trumpet (duo) 07/ Small words (trio) 08/ Affinities (solo)
Guillaume Tarche © Le son du grisli
Klaus Filip, Dafne Vicente-Sandoval : Remoto (Potlatch, 2013)
Son goût pour le duo (Malfatti, Nakamura, Veliotis, et Blechmann en Taus), poussait récemment Klaus Filip jusqu’en bord de cuvette – le basson est celui de Dafne Vicente-Sandoval.
Lorsqu’ils ne font pas acte de Remoto (soit : s’éloignent l’un de l’autre et aussi de l’auditeur) pour, en silence, reprendre leurs esprits, les musiciens l’imaginent tout autre, dessinant des parallèles dont la proximité fait naître des sonorités surprenantes. Au jeu des fréquences, larsens et graves opposés (Clair et Obscur dont se chargent à tour de rôle ondes sinus et basson), brise et haleine croisées, révèlent un paysage d’où la musique émane, insaisissable et prégnante : les bruissements y sont rivaux quand les drones refusent l’amalgame.
Serait-ce en présence de que Filip brillerait particulièrement ? Revoir – refaire, voire – l’espace à coups d’ondes portées qu’un instrument plus conventionnel modifiera à force de mesure concurrente ? Alors, Remoto serait un très bel exemple de ce que la méthode peut « donner ».
Klaus Filip, Dafne Vicente-Sandoval : Remoto (Potlatch / Souffle Continu)
Edition : 27 avril & 12 août 2013. Edition : 2013.
CD : 01/ Clauir 02/ Obscur
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Chris Watson : In St Cuthbert's Time / Geir Jenssen : Stromboli (Touch, 2013)
Quand on se promène au bord de l’eau, comme tout est beau, dixit Jean Gabin, qui avait omis d’y mentionner les chants des oiseaux et les embruns iodés. Qu’à cela ne tienne, un bon demi-siècle plus tard, le magnifique Chris Watson démontre une nouvelle fois qu’il est le maître des field recordings, ici captés sur l’île de Lindisfarne (alias Holy Island), tout au nord de l’Angleterre.
Lieu de vie au VIIe siècle d’un moine anglo-saxon qui donne son titre à cet In St Cuthbert’s Time, l’endroit se prête magnifiquement aux explorations naturalistes de Watson, tant sa biodiversité est rendue avec une précision sonore des plus stupéfiantes. Le résultat est d’autant plus magique qu’on imagine aisément le nombre d’heures passées à capter la sauvagerie marine des lieux, quatre saisons durant svp, pour mieux en retirer une moelle des plus substantielles, échelonnée sur quatre titres (un par saison) d’une quinzaine de minutes chacun. Hip hip hip Watson.
Chris Watson : In St Cuthbert’s Time (Touch / Metamkine)
Edition : 2013.
CD / LP : 01/ Winter 02/ Lencten 03/ Sumor 04/ Haerfest
Fabrice Vanoverberg © Le son du grisli
A voir la pochette, on imagine mal Geir Jenssen se penchant sur le cas Stromboli au bord de son cratère. Or, au casque, on applaudit à la précision des allées et des venues des vents, des grippages et des bouillonnements, des explosions et des détonations…, précision qui a interdit toute version MP3 du disque. En temps réel, les deux faces du vinyle racontent la vie du bel endormi et son activité… débordante.
Geir Jenssen : Stromboli (Touch / Metamkine)
Enregistrement : 19 juillet 2012 (21H30). Edition : 2013.
CD / FLAC : A/ Stromboli B/ Stromboli Dub
Pierre Cécile © Le son du grisli
Chris Abrahams, Sabine Vogel : Kopfüberwelle (Absinth, 2012) / Chris Abrahams, Magda Mayas : Gardener (Relative Pitch, 2013)
Enregistré pour l'essentiel en 2010, Kopfüberwelle donne à entendre Chris Abrahams à l'orgue auprès de la flûtiste Sabine Vogel – nouveau profil au tableau de chasse d'Abrahams, friand de réductionnistes de toutes espèces et même de toutes qualités.
Ce sont là six pièces – présentées dans le livret comme autant d'« Incantations-sounding improvisations » – dont on ne cessera d'interroger l'intérêt à la lumière des rapprochements opérés par les instruments ou au contraire des distances qu'ils s'obligent à garder. De drones hésitants en sifflements perturbateurs, orgue et flûte composent d'abord avant d'entamer un dialogue dont les découpes soulignent l'inconstance de deux inspirations. Chants en surimpression, jeux de questions-réponses, passables et rien de transcendant. La dernière pièce relève quand même le niveau : son nom est Companions for the River Journey, qui fut enregistrée en 2009. Surprise des régressions.
Chris Abrahams, Sabine Vogel
Companions for the River Journey
Chris Abrahams, Sabine Vogel : Kopfüberwelle (Absinth)
Enregistrement : 2009-2010. Edition : 2012.
CD : 01/ Roadless 02/ Handwritting 03/ Luftleere Räume 04/ Floating Head Over 05/ Auftauchend 06/ Companions for the River Journey
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Loin des pièces sombres et mouvantes qu’ils ont, ensemble ou séparément, pris l’habitude de peindre, Chris Abrahams et Magda Mayas signent sur Gardener six improvisations heurtées. Sur et en pianos, harmoniums et clavecins, le duo multiplie les manières de faire pousser des sonorités qui peinent à l’harmonie, si ce n’est sur Surroundings et Remnant, justement parce qu’ils y retrouvent leurs habitudes : sombres, mouvantes.
Magda Mayas, Chris Abrahams : Gardener (Relative Pitch)
Enregistrement : 2009. Edition : 2013.
CD : 01/ Song of the Pylons 02/ The Changes Wrought by the Recurring Use of Tools 03/ Lichens 04/ Surroundings 05/ Ash Canopy 06/ Remnant
Guillaume Belhomme © Le son du grisli