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Le son du grisli
 
 
11 mars 2021

Morita Doji, Inryo-fuen et Kaoru Abe par Yuki Fuji, Shizuo Ushida et Makoto Kawashima

japjapon 4-6

A la demande de Michel Henritzi, plusieurs musiciens japonais ont accepté de nous parler brièvement d'un disque qui les a profondément marqués… Après Reizen, Tomo et Yonju Miyaoka, de nouveaux conseils nous arrivent de Yuki Fuji, Shizuo Uchida et Makoto Kawashima... 

 

morita doji

J'ai choisi l’album A Boy de Morita Doji. Cet album est réapparu en 1993, en pleine récession économique au Japon. On l'entendait beaucoup à cette époque. Ses chansons étaient bien sûr très étranges pour les gens qui ne la connaissaient pas. C’est profondément sombre, triste, beau et divin. Cela parle de solitude mais je le ressens comme un rayon de lumière dans l'obscurité, jusqu'en enfer. Cette chanson, « A Boy », est comme un requiem pour moi, et cela m'a beaucoup influencé dans ma façon d'aborder le chant comme un requiem.
Yuki Fuji fait partie du duo Sarry, qui s'inspire autant des musiques psychédéliques que des folklores anciens. Sa musique est essentiellement axée sur la voix, développant différentes formes de vocalises qui pourraient évoquer autant le Mystère des Voix Bulgares que Diamanda Galás.

Inryo-fuen « Inryo Fuen »

Il y a de nombreux disques qui me sont importants. Inryo Fuen est revenu à moi, soudainement. Je l'ai découvert il y a 37 ans, j'étais encore au lycée. Il y a eu une sorte de festival à l'université durant toute la nuit. La performance du groupe éponyme était très étrange, ils ont joué à l'aube un set très visqueux mais qui m'a marqué. Cet album a des sons qui m'ont littéralement emporté dans un univers de trous de rats. Il n'a jamais cessé de résonner au fond de moi, parfois me faisant glisser dans un vide obscur.
Shizuo Uchida, bassiste très actif dans la scène undeground de Tokyo, a joué avec Keiji Haino, Hirotomo Hasegawa, Takayuki Hashimoto… Son jeu assez unique est fait de fragments mélodiques, de silences et de concrétions de matières abstraites.

Kaoru Abe Shinjuku 1970

Nashikuzu Shinoshi de Kaoru Abe : pour la première fois de ma vie j'ai été effrayé en écoutant un disque. J'entendais dans ce disque le vrai son de la vie. Ce silence résonne toujours en moi de façon très bruyante. Parfois je reste debout immobile dans ce silence qui m'enveloppe. 
Makoto Kawashima, jeune saxophoniste inspiré par Kaoru Abe, a repris le sax là où Abe l'avait laissé, entre bruit et fureur. Son premier disque est sorti sur le label culte PSF, et vient d'être réédité par le label américain Black Edition.

 

Image of A paraître : Micro Japon de Michel Henritzi

 

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