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Le son du grisli
5 mars 2021

Kawashima Makoto : Homo Sacer (PSF, 2015)

kawashima makoto homo sacer

Makoto Kawashima fait partie de cette nouvelle génération de saxophonistes free japonais, apparue spontanément sur les scènes d’improvisation tokyoïtes, entre beauté convulsive et violence inflammable, explique Michel Henritzi dans son livre Micro Japon

Les silences sont parfois longs, déstabilisants même, à l’écoute d’un disque. Encore faut-il que le disque en question estime le silence. Sur celui-ci, le silence se fait entendre comme en opposition, non comme un des éléments d’une quelconque esthétique.

Un silence aspiré. Un silence expiré. Jamais de silence entre deux expressions. Bien après Kaoru Abe (Makoto Kawashima est né en 1981, qui en conserve cependant le bec), le saxophoniste baguenaude entre ligne pure et virevolte. Le blues est là, bel et bien là, mais lui n’en dira rien. N’en soufflera rien, ni ne sifflera.

Le petit (grand, pourquoi pas : à trop rêver, on prend des centimètres) occidental rêvera encore, malgré les kilomètres, du jeune saxophoniste improvisant fort aux abords de quel minuscule cours d’eau. C’est beaucoup de silence, et aussi beaucoup de bruit, de sifflements, pour un seul cours d’eau. C’est peut-être aussi trop de musique, pour le monde entier.

microjapon125

Kawashima Makoto : Homo Sacer
Editions : 2015.
PSF / An’archives
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

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