Etienne Brunet : Berlingot (Longue Traîne Roll, 2015)
Musicien affranchi – parmi les références qui composent sa discographie, trouver un duo avec Fred Van Hove (Improvisations), un autre avec Julien Blaine (Bye-bye La Perf.) ou encore, si l’on remonte au début des années 1980, un lot d’improvisations enregistrées sous couverture Axolotl avec Jacques Potlatch Oger et Marc Dufourd –, Etienne Brunet est un écrivain certainement plus affranchi encore.
Berlingot, le livre qu’il publiait l’année dernière, sous-titré « ego-graphies, chroniques, bio-bio musiq et souvenirs », tend en tout cas à le démontrer. Prolixe, fantaisiste, iconoclaste, paranoïaque, Brunet est dans le texte un poète contrarié, un lettriste d’après la lettre, un futuriste qui craint l’avenir, un nostalgique à acouphènes…
Les textes réunis ici – certains ont été publiés dans Art et Anarchie, Les allumés du jazz, Invece… – trimballent leur lecteur de Nice à Berlin et de São Paulo à Essaouira, lui parlent d’Albert Ayler et de Brion Gysin, citent Charb ou John Giorno, avec une urgence qui commandait l’autoproduction. Etienne Brunet est un fou littéraire qu’il faut lire dans la minute, et sur toutes surfaces : papier payant ou même écran gratuit (le livre peut être téléchargé ici).
Etienne Brunet : Berlingot
Longue Traîne Roll
Edition : 2015.
Livre : Berlingot, 127 pages, ISBN : 978-2-9542972-1-7
Guillaume Belhomme © Le son du grisli