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Le son du grisli
25 mars 2016

Leif Elggren : Das Baank (Fragment Factory / Rekem, 2016)

leif elggren das baank

C’est en musique – et inspiré par deux gravures de Dürer – que Leif Elggren a choisi de dénoncer la société non pas du commerce mais du profit : c’est en conséquence assez étrangement que Das Baank fait elle aussi œuvre d’ « usure qui gagne ».

Il aurait aussi bien pu danser la gigue, mais Elggren aura préféré jouer d’un instrument cousin – à cordes, donc, mais électrique, qui, ici ou là (à entendre DasB3 et DasB5, il semblerait qu’un même morceau ait été découpé en plages qui se distancent) grésille, craque et crépite.

Réutilisant l’enregistrement d’une de ses performances, Elggren s’invente un présent contestataire : dans la note étranglée par ce retour d’ampli (DasB5), on trouvera un chant honnête qui vaut davantage qu’une bonne intention ; dans ces lourds plateaux qui tournent et menacent (DasB1), d’étranges mélodies qui rappellent celles de Penderecki ; dans ces mouvements de bandes inversés (DasB7), un éternel retour qui chante et aussi inquiète. Et, partout, la voix du démon semble percer : c’est celle de Leif Elggren, en personne, qui tente et convainc.



das baank

Leif Elggren : Das Baank
Fragment Factory / Rekem
Edition : 2016.
LP : A1/ DasB1 A2/ DasB2 03/ DasB3 04/ DasB4 – B1/ DasB5 B2/ DasB6 B3/ DasB7 B4/ DasB8
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

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