Loris Gréaud : Crossfading (Dis Voir, 2015)
C’est un article du (de Le ?) Monde qui m’a présenté Loris Gréaud, en des termes flatteurs en plus, que je m'en vais cito-piller : « Pétri de l'univers junky de William Burroughs et de science-fiction façon J.G. Ballard, Gréaud brouille les frontières entre le réel et le virtuel : nano-sculptures invisibles à l'œil nu, tentative de télétransportation, concert pour les poissons abyssaux… »
Déjà curieux, c’est enthousiaste que j’ouvrais ce livre de soixante pages après avoir lancé le CD qu’il contient, Crossfading, soit : l’enregistrement d’une IRM cérébrale de l’artiste en pleine création au Whitney Museum of American Art de New York le 20 novembre 2006. Pendant que je goûte au noir & blanc des images de tous les tissus de la tête de notre hôte (j’ai renoncé à la lecture de leurs messages cryptés, et cessé d’essayer de comprendre pourquoi la date du 5 juillet 2013 y traînait dans un coin), je me laisse magnétiser par des basses qui battent à plus ou moins vive allure – je vous explique là l’effet des « décalages de fréquences intra-auriculaires successifs. » C’est en fait comme un drone aléatoire qu’on aurait peut-être pu obtenir grâce à une Bass Station.
Un drone qui a quand même un goût de trop peu et qui n’a pas pu occulter les dernières expériences de Rudolf Eb.er (Brainnectar & Wellenfeld) autrement plus mystérieuses. Ceci étant, peut-être qu’assister à la performance de Gréaud aurait redonné du panache à son projet. Qui saura ? En tout cas, il ne faut pas en vouloir à Philippe Langlois et Frank Smith, qui dirigent la série ZagZig des éditions Dis Voir. Ils ne pouvaient mettre un Gréaud dans chaque livre, en plus du CD.
Loris Gréaud : Crossfading (Dis Voir)
Enregistrement : 2006. Edition : 2015.
Livre (64 pages) + CD : 01/ Crossfading
Pierre Cécile © Le son du grisli