Bryan Eubanks & Pascal Battus : Nantes, 28 juin 2014
Ouvrant une soirée « Images physiques & musiques vibrantes » – à laquelle auront aussi participé VA AA LR, Richard Tuohy et Takashi Makino –, Bryan Eubanks et Pascal Battus étaient attablés ce 28 juin au Trempolino de Nantes.
C’est en percussionniste que Battus entame l’improvisation, levant une première rumeur dont le souffle réanimera l’intérêt d’Eubanks pour l’invention de phénomènes sonores. C’est d’ailleurs là une cause commune à Battus et Eubanks : les surfaces rotatives et objets amplifiés du premier – assister à un concert de Battus, c’est forcément, en auditeur perturbé ou indiscret, se poser la question de la provenance des sons à y entendre (du quoi ? voire du qui ? cette corde qui vibre ne démontre-t-elle pas une âme ?) – et le matériel électronique du second, inquiets tous de révéler, quand ce n’est pas de concevoir, des chants inespérés.
Des deux courtes tables de l’atelier, naît alors un arrangement : futuriste et recycleur, mesurant ses excitants (vibrations de moteurs, coups portés, souffles induits…), Battus provoque des réactions en chaîne ; jouant de sons en ordinateur (bruissements, sinus, battements étouffés…) ou retouchant quelques notes révélées par son partenaire, Eubanks fait quant à lui œuvre de déstabilisation discrète. Au gré de perturbations qui, dans l’onde, ont trouvé leur mesure et puis leur harmonie, le duo a composé comme par enchantement.
Bryan Eubanks et Pascal Battus, Nantes, Trempolino, 28 juin 2014.
Photo : Chloé Dusuzeau / Mire.
Guillaume Belhomme © Le son du grisli