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Le son du grisli
1 juin 2014

Ingar Zach, Frédéric Blondy, Eivind Lønning, Espen Reinertsen : Paris, 30 mai 2014

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Carré magique : à Saint-Merry, le taulier et pianiste (in- et outside) Fred Blondy avait déjà invité Ingar Zach à jouer (avec Xavier Charles) dans le cadre de l'excellent festival automnal Crack. Le percussionniste norvégien revient cette fois avec Streifenjunko, duo soufflant composé de ses  jeunes compatriotes Eivind Lønning (trompette) et Espen Reinertsen (saxophone ténor). Deux jours de résidence ont suffi à ce quatuor pour trouver ses marques, les inscrire dans le temps et l'espace d'un concert, et prendre son envol.
 
Une première pièce s'organise autour des sons d'allure spectrale que tirent Blondy et Zach des cordes graves du piano et du corps de la grosse caisse. Lønning et Reinersten, séparés par Zach,  insinuent leurs boucles dans ce tissu. Lorsque Blondy s'assoit au clavier, les canvas feldmaniens de Why Patterns? ne sont pas loin.
 
Après la pause, changement de registre. Carré fou : sous la baguette de Zach, place à l'éclatement, aux interjections, aux clusters et aux frappes sèches. Aucune dispersion cependant, aucune déperdition, tout est tenu – sauf la gestuelle de Blondy, qui danse avec son piano en frappant des agrégats de silence aussi fort qu'un Jerry Lee Lewis « étendu ».
 
Cette seconde pièce, par un processus mystérieux, se transmuera en une ample ad libitum aux sonorités profondes et douces, suspendu loin au-dessus de l'abstraction, dans une espèce d'immatériel glorieux, peint en quatre dimensions : carré blanc.

Ingar Zach, Frédéric Blondy, Eivind Lønning, Espen Reinertsen, Paris, Eglise Saint-Merry, 30 mai 2014
Claude-Marin Herbert © Le son du grisli

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