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Le son du grisli
22 juin 2013

Michel Arcens : John Coltrane (Alter Ego, 2012)

michel arcens john coltrane

Oublions John Coltrane. Oublions la philosophie. Mais n’oublions pas le jazz. N’oublions pas la vie. N’oublions pas ce qui fait la substance du jazz, ce sur quoi il naît. Ce sur quoi on le condamne d’emblée. N’oublions pas que le jazz n’est qu’infamie (saleté, coït, résidu de capote et autres noms d’oiseaux) pour ses premiers rapporteurs. Pour l’auteur, le jazz est fondamentalement unique et scandaleux. Il est l’expression de l’étrange. L’expression d’une musique refusant le calcul. Utopie si on la considère à la lumière de ce qu’est devenu le jazz aujourd’hui.

Le grand mérite de Michel Arcens est de s’amuser des périphéries et en même temps de rappeler que la philosophie appartient à tout le monde. Loin d’une déconstruction des concepts, l’auteur interroge la spiritualité de Coltrane, n’en fait pas une messe mais une sorte de présent absolu. Arcens vise juste quand il écrit que Coltarne n’a qu’une prétention : « offrir cette absolue présence à tous ceux qui veulent l’entendre et vibrer un instant avec elle. Son seul objectif par rapports à ses auditeurs, à son public, par rapport aux autres, c’est peut-être de les rappeler à eux-mêmes, de les éveiller, des les réveiller ».

Parce qu’elle est une quête inaboutie et toujours recommencée, la musique de Coltrane est une affirmation totale souligne Arcens. Qu’ajouter de plus ici ?

Michel Arcens : John Coltrane. La musique sans raison (Alter Ego)
Edition : 2012.
Livre
Luc Bouquet © Le son du grisli

the john coltrane reference

Ils se sont mis à cinq (Lewis Porter, Chris DeVito, Yasuhiro Fujioka, Wolf Schmaler, David Wild) pour nous pondre l’ouvrage ultime sur le géant Trane. Discographie réactualisée et de très peu d’erreurs, chapitres nous permettant de suivre le saxophoniste pas à pas, de clubs en festivals tout au long de sa carrière, l’ouvrage frise parfois le fétichisme de par son pointillisme absurde : est-il bien utile, par exemple, de savoir que Coltrane s'est régalé d’une omelette dans un restaurant japonais après son concert parisien du 28 juillet 1965 ? Une bible néanmoins pour tout Coltranophile qui se respecte.

Lewis Porter (ed.), Chris DeVito, Yasuhiro Fujioka, Wolf Schmaler, David Wild : The John Coltrane Reference (Routledge)
Edition : 2007.
Livre
Luc Bouquet © Le son du grisli

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