Twopool : Traffic Bins (Origin, 2012)
C’est par Christian Wolfarth que l’on découvre Twopool, groupe helvète qui se reforme chaque mois depuis trois ans pour donner un concert. Leur affaire est l’improvisation. Une improvisation dont les références sont classiques, contemporaines, minimalistes, et qui sied à l’ombre que je recherche ces temps-ci.
Le saxophoniste Andrea Oswald, le tromboniste Andreas Tschopp et le violoncelliste Jonas Tauber, lorsqu’ils ne sont pas lyriques – ce qui peut faire défaut parfois, comme sur Triage, Elegy – sont précieux (heureusement cependant que l’alto d’Oswald ne pousse pas plus la note). Parfois même, dans les recoins des pièces qu’ils improvisent, ils se montrent délicats. C’est ce qui va alors aux balais de Wolfarth sur Trio.
Mais Traffic Bins, ce sont surtout trois moments de grâce : Kitchen Kung Fu (le saxophone et le trombone filent leurs notes en suivant les directives de Wolfarth), Lock 22 (quand le violoncelle et le trombone s’y tournent autour, l’amour du classique revient au galop) et Ethereum (l’éther y promet des vapeurs de souffles blancs). C’est là que Twopool infiltre l’ombre dont je parlais. Là qu’il invente ses plus belles chimères.
Twopool : Traffic Bins (Origin)
Enregistrement : 2 et 3 décembre 2010. Edition : 2012.
CD : 01/ Traffic 02/ Kitchen Kung Fu 03/ Lock 22 04/ Trio 05/ Ethereum 06/ Blowout 07/ Elegy 08/ Flyswat 09/ Ligeti 10/ Migraine 11/ Triage 12/ Songbird 13/ Coda
Héctor Cabrero © Le son du grisli
Et ce qui devait arriver arriva : les quatre volumes d'Acoustic Solo Percussion de Christian Wolfarth, édités entre 2009 et 2011 par Hiddenbell Records, sont désormais réunis dans un coffret publié par le même label. Pour rappel, Guillaume Tarche racontait le troisième volume ici et le quatrième là.