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Le son du grisli
5 janvier 2012

John Coltrane : Je pars d’un point et je vais le plus loin possible (Editions de l’éclat, 2011)

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Ce sont là publiés trois entretiens de John Coltrane avec Michel Delorme et une lettre qu’il adressa à Don DeMichael en 1962. A une époque où l’évolution de Coltrane interroge, Delorme et Jean Cluzet (pour Les cahiers du jazz), Delorme seul (interview publiée dans Jazz Hot ici augmentée) puis Delorme et Claude Lenissois pour Jazz Hot encore, l'envisagent avec justesse.

Coltrane est ainsi soumis à la question à une époque où, précise Cluzet, il « ne nous a pas encore livré tous ses secrets. » Faisant preuve de tempérance et d’un intérêt nourri par un réel désir d’apprendre, Delorme et ses comparses recueillent la parole du saxophoniste : ses relations avec le « nouveau jazz » (ici, Coltrane confie ne pas avoir dépassé encore les recherches menées par Coleman, Mingus ou Dolphy), son évolution de créateur (durée de ses solos, nouvelles combinaisons de formations), ses interrogations quant à l’avenir de ses capacités d’instrumentiste (« Physiquement, je ne peux pas aller au-delà de ce que je fais actuellement dans la forme que je pratique. Cela m’effraie un peu de penser que je vais encore devoir changer »).

Honnête écartant toute pose, Delorme ne cache pas être dubitatif devant quelques choix faits par le saxophoniste. En conséquence, Je pars d’un point et je vais le plus loin possible pose plus de questions (celles du musicien et celles de son auditeur) qu’il n’enfile les affirmations satisfaites. Le doute est partout dans ces pages et, ici inscrit dans l’œuvre immense de John Coltrane, rend la lecture de ce petit recueil indispensable à tout amateur de John Coltrane. Dont Michel Delorme se souvient aujourd’hui : « Il se dégageait de lui une impression de grande force tranquille, il répondait aux questions de façon extrêmement sérieuse mais ne se prenait jamais au sérieux. Je n’ai jamais rencontré un artiste aussi humble. De mon côté, j’étais comme un gosse à qui on offre la lune, limite groupie ! Je passais le plus de temps possible avec lui et le conduisais là où il avait besoin d’ aller, j’allais faire des emplettes pour lui. J’aurais dû faire dédicacer ma bagnole ! »

John Coltrane : Je pars d’un point et je vais le plus loin possible. Entretiens avec Michel Delorme (Editions de l’éclat)
Edition : 2011
Livre
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

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