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Le son du grisli
30 septembre 2011

Antoine Chessex : Dust (Cave12, 2011)

antoine_chessex_dust

Artiste sonore et compositeur suisse dont les récents travaux mêlaient les sons du saxophone à l’électronique, c’était moyennement passionnant, Antoine Chessex se tourne aujourd’hui vers les instruments à cordes (les trois violons d’Elfa Run Kristindottir, Ekkehard Windrich et Steffen Tast) et la bonne vieille bande magnétique (Valerio Tricoli), pour un résultat pas totalement novateur mais d’une très enviable et bienvenue humilité.

Grinçante et brumeuse, la manière noise de l’artiste helvète donne bien des raisons de s’y intéresser de près, à commencer par ses crissements fantomatiques surgis de la purée de pois hivernale – ils parcourent la pièce de long en large le long de ses vingt-neuf minutes. Tout en ne sachant jamais trop si les spectres désincarnés d’une lutte ouvrière oubliée surgissent d’une gare de rangement perdue du côté de Sobibor ou si les échos lointains d’un essaim en habits Arcelor Mittal ont lancé une ultime alerte au Zyklon B, Chessex et ses quatre comparses créent un décor où l’abstraction sonore cède le pas, petit à petit, à une très étonnante – et excitante – tension aux frontières du dantesque. Brrrrrrrrrrrr.

EN ECOUTE >>> Dust (extrait)

Antoine Chessex : Dust, for 3 Violins,Backtape & Electronics (Cave12)
Edition : 2011
CD : 1/ Dust
Fabrice Vanoverberg © Le son du grisli

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