Lydia Lunch : The Gun Is Loaded (Black Dog, 2010)
J’ai toujours écouté Lydia Lunch avec un certain plaisir et je l’ai toujours vue dans des postures qui me laissaient coi. Etrangement ces deux idées que j’attache (si je puis me permettre) à Lydia Lunch sont maintenant indissociables : je ne peux plus l’entendre sans la voir ni la voir sans l’entendre.
En lisant The Gun Is Loaded, mon obsession a été servie. No Wave oblige (le bout du bout du No Future et l’envers spasmodique de la Bossa Nova), il nous montre Lydia Lunch dans tous ses états de créatrice multimédia. Depuis toujours, le monde de Lydia est en décomposition, elle s’y ballade et s’y offre au tout venant sordide pour conjurer son désespoir. Ce livre traite de cette attitude : on y voit des photos d’enfants ou d’adolescents isolés, des autoportraits en rouge et pourpre, des traces d’automutilation, des hallucinations d’insomniaque…
Le titre d’une de ses installations donne un indice : You Are Not Safe In Your Own Home. Ceci étant entendu, il faut faire avec et Lydia Lunch, quand elle ne crie pas ses provocations, les couche sur papier photo ou sur feuille blanche. Ses textes sont d’ailleurs très beaux : elle y apparaît vêtue en ange du bizarre ou déguisée en diseuse de mésaventure. Pour tout cela, la lecture de cette anthologie des travaux de suture de Lydia Lunch est indispensable : à l’amateur de la dame comme au collectionneur d’étrange.
Lydia Lunch : The Gun Is Loaded (Black Dog)
Edition : 2010.
Livre : The Gun Is Loaded.
Pierre Cécile © Le son du grisli