Tim Blechmann, Seijiro Murayama : 347 (NonVisualObjects, 2010)
Quelque part en exergue sur le crème de la pochette, une phrase de John Cage sur le bruit qu'il faut écouter pour vivre une expérience qui lui retirera toute faculté de désagrément. Et la collaboration de Tim Blechmann (enceintes) et Seijiro Murayama (caisse claire) peut commencer à se faire entendre.
Obliquement, l’ouvrage percussif est ici déployé ; son esthétique bientôt revendiquée par un autre ouvrage, d’électroacoustique celui-ci : craquements, grincements, frottements, et un souffle qui parcourt tout l’espace (Comète 347, Paris). Une fois levées les illusions, Murayama manie une baguette : avec elle se débat, accuse le coup d’une pluie artificielle à laquelle le contraint Blechmann. L’exercice de frappe interrompu, l’exhalaison du quotidien et des choses qui le composent reprend ses droits : là-bas, on croit entendre le bruit du trafic même si rien ne nous assure ici d’aucune réalité. Seule l’expérience plaisante aura été palpable : trois quarts d’heure de seconde en seconde.
Tim Blechmann, Seijiro Murayama, 347 (extrait). Courtesy of NonVisualObjects
Tim Blechmann, Seijiro Murayama : 347 (NonVisualObjects)
Edition : 2010.
CD : 01/ 347
Guillaume Belhomme © Le son du grisli